Forum de “CRI-2002” à Mopti : Place à la restitution

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Une quinzaine de jours après les assises du Forum de Mopti, pour son Acte II, sur le rôle et la place des autorités traditionnelles, le président du Cercle de réflexion pour le renforcement de la démocratie, “Cri-2002” était face à la presse ce jeudi 2 juillet. L’objectif de cet échange entre journalistes et responsables de “Cri-2002” était de restitution les conclusions des réflexions de Mopti.

Abdoulaye Sall, président Cri 2002

D’entrée de jeu, le président de l’organisation  a salué la richesse des débats et la participation des autorités et chefs traditionnelles et les représentants des déplacés des régions du Nord.
Mopti a, en effet, consacré la rencontre entre la démocratie participative et celle représentative avec la présence aux travaux des représentants de la direction générale des collectivités territoriales, des assemblées régionales de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal, des Conseils de cercles, des maires, ceux de la tutelle, de la société civile des cercles de Mopti, Bandiagara, Tombouctou, Goundam, Gao, Ansongo et Kidal,  et de Cri-2002, etc.
Le Forum de Mopti intervient dans un contexte où les autorités et chefs traditionnels sont dépossédés de leurs pouvoirs. Et pour “Cri-2002”, la nécessité s’impose de valoriser ces composantes importantes de notre société. Ceci, explique son président, est d’autant plus utile et indispensable qu’elle renforce nos institutions et notre démocratie.

Indispensables dans la résolution de la crise
La loi n°06-023 du 28 juin 2006 relative à la création et à l’administration des villages, des fractions et des quartiers stipule dans sa section 2 de l’article 9 à l’article 19, que le chef de village, de fraction ou de quartiers (placé sous l’autorité du maire), est le représentant de l’administration auprès de sa communauté.
“Il est, dans l’exercice de ses fonctions, chargé d’une mission de service public”, précise le président de “Cri-2002”, Dr. Abdoulaye Sall. Qui est convaincu que dans la résolution de la crise que traverse le pays, les autorités et chefs traditionnels restent des maillons essentielles à impliquer.
La rencontre de Mopti, qui s’inscrit dans le cadre du plan d’action triennal 2010-2013 de “Cri-2002”, a abouti sur plusieurs recommandations. Ainsi, les participations ont décidé de réaliser très prochainement la conceptualisation et l’élaboration de répertoires locaux, régionaux et national des chefs et autorités traditionnels, coutumiers et religieux.
Il a été décidé aussi à Mopti d’accélérer les procédures de nomination et de régularisation, conformément aux textes en vigueur, des chefs et autorités traditionnels, coutumiers et religieux ne disposant pas d’actes administratifs leur permettant d’occuper leur place et de jouer leur rôle dans le cadre de la démocratie et de la décentralisation.

L’unité dans la décentralisation
L’installation des chefs de village, fractions et quartiers disposant de leurs décisions de nomination, doit être marquée par la tenue d’une cérémonie d’investiture. Il est également important, recommande “Cri-2002”, d’informer, de sensibiliser, de former et de mobiliser les chefs et autorités traditionnels, coutumiers et religieux sur les principes et les règles du jeu de la démocratie et de la décentralisation, et l’application correcte des textes y afférents.
En clair, pour “Cri-2002”, il faut entreprendre l’opérationnalisation des différentes mesures portant sur les motivations et indemnités des chefs de villages, fractions et quartiers, conformément aux textes en vigueur ;
Toutes choses qui, expliquent Dr. Abdoulaye Sall, permettent de réaliser des études portant sur les voies et moyens susceptibles d’aider à la valorisation de leur fonction. A Mopti, “Cri-2002” et ses partenaires ont recommandé l’adoption d’un registre pour recenser et communiquer à qui de droit toute information portant sur les personnes ne résidant pas de façon permanente dans le village, la fraction ou le quartier. A cela s’ajoute la tenue d’un registre pour l’enregistrement de tous les faits d’état civil et faits historiques dans le village, la fraction ou le quartier.
Abdoulaye Sall, a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de la prise en compte de la dimension décentralisation dans la résolution de la crise que traverse notre pays.  “Il faut comprendre que le Mali est un pays unitaire, mais décentralisé. Et qu’à ce titre, l’unité doit se réaliser dans la décentralisation, et vis versa”, recommande Dr Sall.
La présente rencontre de restitution des travaux du Forum de Mopti intervient quelques jours après le discours du président de la République par intérim, qui propose la création de certains organes pour la réussite de la transition, comme le Haut conseil d’Etat ou encore le Conseil national de transition.
Interrogé sur le regard de “Cri-2002” sur ces propositions, son président est formel : “dans les conclusions de notre rencontre en mai dernier avec les chefs et autorités traditionnels de Bamako, nous avions mis l’accent sur la nécessité de la création de certains organes dans le but de rendre le pouvoir  plus collégial. Et nous pensons que les propositions de Dioncounda Traoré répondent à ce souci”, analyse le président de “Cri-2002”.
Pour lui, “toute décision qui met les intelligences en synergie obtiennent l’adhésion de Cri-2002”. Abdoulaye Sall, qui pense qu’il faut réconcilier les Maliens avec eux-mêmes, estime qu’il faut renforcer lesdites propositions par la participation des citoyens. “Il faut que le citoyen soit au cœur des décisions”, recommande-t-il.
Issa Fakaba Sissoko

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