302Rien ne sera de trop pour préserver la sécurité et la quiétude de nos concitoyens. De même l’intégrité et l’unité territoriale du Mali sont non négociables.
La boucle des présentations de vœux de la journée du lundi a été bouclée par celle des Forces armées. C’est le général de division, Mahamane Touré, chef d’état-major des armées qui a présenté les vœux de nouvel an des siens au président de la République, chef suprême des Armées. La cérémonie s’est déroulée à Koulouba en présence du ministre de la Défense et des Anciens Combattants Soumeylou Boubèye Maïga et de son homologue de la Sécurité, le général Sada Samaké.
Le chef d’état-major des armées a tout d’abord demandé une minute de silence à la mémoire de tous les soldats tombés au front. Dans son allocution, il a estimé que pour la Grande muette, « l’espoir est permis » dans les jours à venir à travers les réformes en cours. Ces réformes s’imposent afin de bâtir une armée républicaine au service de la nation, a-t-il expliqué. En plus des exploits militaires accomplis par les forces de l’Opération Serval et par les frères africains venus au secours du Mali, le général Touré n’a manqué d’évoquer la bravoure de nos soldats qui ont pris courageusement part à la reconquête des deux-tiers de notre territoire tombés sous la coupe des groupes armés.
Dans sa réponse, le président de la République a apprécié à leur juste valeur tous les efforts que les Forces de défense et de sécurité déploient au quotidien pour exécuter loyalement leurs missions. Ibrahim Boubacar Keïta a aussi incité à veiller assidûment à parfaire les capacités de notre dispositif de défense et de sécurité et à accommoder ses structures à nos exigences. « Et nos exigences sont des exigences tangibles de sécurité intégrale », a-t-il ajouté.
Par rapport à l’inquiétude du chef d’État-major des armées qui avait dit que « notre nation ne doit plus jamais plonger dans les ténèbres et dans le désespoir », le président Keïta a répondu par un vrai cri du cœur. « Elle n’était pas que dans les ténèbres, notre nation, s’est-il exclamé, elle était dans l’humiliation. Elle était dans la perte totale de l’estime de soi. Elle était devenue la risée du monde, une menace contre ses enfants, une menace contre ses voisins. Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! Plus jamais ça ! ». Le chef suprême des armées a promis que « tous les enseignements des insuffisances et fautes constatées seront tirés. C’est notre survie en tant que nation qui le dicte ».
« Toutes les fautes, toutes les erreurs seront corrigées dans le cadre de la nécessaire réforme structurelle actuellement en cours, a-t-il indiqué. Je le répète, il est impératif de restructurer les Forces armées. Elles ne serviront le Mali qu’en devenant des Forces républicaines, respectueuses de l’Etat de droit, entièrement dédiées à la sécurité et à la protection du citoyen malien et de ses biens ». Les forces de défense et de sécurité sont les remparts de la nation, les instruments de la démocratie. Elles n’ont pas d’autre vocation, a rappelé le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. « Il reste clair comme l’eau de roche que les membres des Forces de défense et de sécurité, partie intégrante de la Nation, ne doivent point demeurer en reste de ce processus. Le pays doit savoir que la réforme de son armée est enclenchée. Le chemin jusqu’au résultat désiré reste encore long et pénible », a souligné le chef suprême des Armées.
« LA VRAIE GUERRE EST AILLEURS ». Le chef de l’Etat instruit au général Touré de poursuivre inlassablement l’effort entamé pour inculquer aux hommes le goût de l’effort et pour cultiver en eux l’esprit de discipline et de sacrifice. « L’appui de la nation à travers la Loi d’orientation et de programmation militaire, en cours d’élaboration, ne fera pas défaut. Rien ne sera de trop pour préserver la sécurité et la quiétude de nos concitoyens », a ajouté le président Ibrahim Boubacar Keïta.
S’agissant des opérations de sécurisation au Nord du pays, le président IBK a réitéré sa disponibilité au dialogue. « Car le Mali ce n’est pas seulement le Sud, c’est aussi le Centre, l’Ouest, l’Est, le Nord. Ce Nord-là a été l’épicentre de plusieurs rébellions. C’est la preuve que les armes ont leurs limites ». Le temps doit par conséquent être au dialogue à présent. « Donc je veux le dialogue, je le veux tout de suite. Je n’ai jamais cessé de le vouloir. Mais je reste ferme et imperturbable : l’intégrité et l’unité territoriale du Mali seront rétablies et garanties. Ce préalable n’est pas négociable. Tout le reste l’est. Je ne suis pas un va-t-en guerre. Je demande seulement que la confiance qui m’a été portée par ce peuple soit comprise. Je suis là pour être sûr que le Mali reste un et indivisible, qu’on ne l’humiliera plus et qu’on soit sincère avec lui. Car la vraie guerre qui l’attend est ailleurs », a dit le président IBK.
Evoquant une des autres causes de la dégradation de la situation au Nord du Mali, le chef de l’Etat a ajouté que « nul ne doit nier les coups sérieux portés aux systèmes de production des communautés septentrionales par les changements climatiques, malgré la résilience des économies locales. Nul ne doit être insensible aux mornes journées des Ishoumars qui se rongent les pouces dans ces contrées où l’opportunité économique légale est rare. Nul ne doit enfin dédouaner la gouvernance globale de notre pays qui a créé au Nord des problèmes qui ne sont pas nés au Nord. Car ce n’est pas aux civils de se battre contre le crime organisé ». Donc ce n’est pas aux civils de lutter contre des jihadistes armés, a-t-il reconnu. « L’État a failli et a créé un boulevard pour les barons de la drogue et les doctrinaires fous face à des jeunes gens en quête de survie, pour la plupart », a regretté le chef suprême des Armées.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas oublié les réfugiés. « Ma loyauté est pour les centaines de milliers de nomades, Touaregs et Arabes, qui vivent en réfugiés dans les pays voisins », a-t-il tenu à dire. Il a également salué les opérations de stabilisation de la MINUSMA et des forces Serval. « Nous sommes ici tous endettés envers Damien Boiteux, le premier héros étranger tombé pour la libération du Mali. Je m’incline une fois de plus devant la mémoire de tous ces fils français et africains qui ont perdu la vie dans la guerre du Nord malien », a-t-il rappelé. Le président de la République a renouvelé ses vœux sincères de bonne et heureuse année 2014 en y associant l’ensemble du personnel des Forces de défense et de sécurité, les partenaires de la MINUSMA, de Serval et de l’EUTM-Mali.
A. DIARRA
honneur aux français,honneur aux tchadiens,senegalais…et vive la nouvelle armée du mali et plus jamais la terrible humiliation et son cortege de souffrance et d’abaissement,c’est mon voeu pour le mali.
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