54 morts et de nombreux blessés graves. Auxquels s’ajoutent, des dégâts matériels. Voilà le bilan officiel de l’attaque terroriste perpétrée le vendredi 1 novembre dernier contre la position des Forces armées maliennes à Indelimane dans le cercle d’Ansongo, région de Gao. Une situation qui laisse les maliens perplexes.
Depuis 2012 le Mali traverse une crise sécuritaire sans précédent. Les différentes positions des Forces armées maliennes (FAMA’s) font l’objet d’attaques terroristes occasionnant des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Cependant, on se souvient encore de l’attaque du camp militaire de Diouara où les FAMA’s ont perdu 29 hommes un certain 17 mars 2019, à Mondoro et à Boulkessi le 30 septembre avec la perte de 25 soldats. À ces attaques, est venue s’ajouter celle de la position des FAMA’s à Indelimane le vendredi 1er novembre dernier, entraînant la mort de 54 soldats et des dégâts matériels. Des attaques nocturnes, les ennemis passent finalement à des attaques en pleine journée faisant des morts qualifiés de ‘‘trop’’ et qui continuent de plonger le peuple malien dans l’émoi et la désolation. Décidément, la situation sécuritaire de notre pays va de mal en pire. Est-ce une question de moyens ?
Pourtant la loi d’orientation et de programmation militaire après sa création a été adoptée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée Nationale. Cette initiative qui a été saluée par la hiérarchie militaire et le citoyen lambda malien, a pour objectif de mettre les forces de défense et de sécurité dans de bonnes conditions, tout en mettant à leur disposition des moyens matériels leur permettant de mener à bien leurs missions régaliennes.
Pour la période 2015-2019, c’est la somme de 1.230.563.972.349 FCFA, qui aurait été décaissée pour l’armée malienne, soit 12% du budget national. Toute chose qui devrait contribuer à l’amélioration de la capacité opérationnelle des unités combattantes, du soutien logistique, de la mobilité des unités opérationnelles, du cadre de vie et de travail du personnel ainsi que du commandement, entre autres.
Malgré ces efforts louables, les assaillants que certains qualifient de ‘‘Djihadistes’’ ou ‘‘Terroristes’’ prennent toujours le dessus sur les FAMA’s qui continuent d’ailleurs de faire les frais sur les théâtres des opérations. C’est une situation qui fait couler les salives et amène le peuple malien à se poser autant de questions : est-ce que cet argent décaissé est réellement utilisé à bon escient ? À quoi sert le service de renseignement militaire ? Pourquoi la hiérarchie militaire malienne ne tire-t-elle pas de leçons des attaques précédentes ? Pourquoi ne pas changer de stratégie de combat ? Est-ce que le Mali n’est pas victime d’un complot orchestré ? Autant de questions que le citoyen lambda malien ne cesse de se poser.
Au-delà de ces questions, s’ajoutent d’autres interrogations : à quoi sert le G5 Sahel ? Pourquoi ne pas rompre l’accord militaire que le Mali a signé avec la France ? Et enfin, pourquoi ne pas revoir le mandat de la Minusma ?
Pour certains, tout le problème se résume au niveau des autorités compétentes qui ont injecté l’argent du contribuable dans des avions qui restent toujours cloués au sol. Lesquels avions pouvaient aider nos FAMA’s dans la lutte anti-terroriste et Djihadiste. En tout cas, la situation sécuritaire est telle que le modus-operandi de nos forces de défense et de sécurité sur le terrain mérite aujourd’hui d’être revu. Et la meilleure option serait de procéder à l’offensive au lieu de se laisser attaquer.
Adama Coulibaly