Les forces armées maliennes sont engagées dans un vaste programme de reforme. Parallèlement au programme de formation en cours d’exécution par la mission de formation de l’Union européenne (EUTM), le projet de reforme des forces armées vient de démarrer ses activités. Le lancement de ce projet a été effectué hier par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, dans les locaux de son département. La cérémonie s’est déroulée en présence des responsables de l’EUTM et de nombreux officiers de l’armée malienne.
Le présent projet vise à rechercher les voies et moyens de réformer et reconstruire notre armée, afin qu’elle puisse répondre à ses missions. Il s’agit de faire de l’armée, conformément à notre Constitution, le socle de l’Etat.
Le projet travaillera sur trois axes : la reconstruction de l’armée de nos besoins, la gestion de ses ressources et ses perspectives en fonction de l’environnement international.
Le volet reconstruction ou refondation de l’armée permettra de plancher sur son organisation, ses missions, les aspects liés à la formation et de mise à niveau. Le volet gestion des ressources en plus de la formation, travaillera sur la gestion des effectifs, des carrières, des emplois et l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires. Pour le troisième volet, il s’agit de coordonner les actions de l’armée malienne avec celles des pays de la sous-région dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les réseaux mafieux, a expliqué le ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
Onze équipes ont été formées pour la circonstance. Elles vont travailler chacune dans son domaine sur les questions portant sur la doctrine et la restructuration des forces armées, l’organisation territoriale et opérationnelle de défense, le soutien logistique, la préparation opérationnelle, la gestion des ressources humaines, l’organisation des formations, des renseignements, la coopération régionale et enfin les questions portant sur la communication et le secrétariat.
« Notre souci est que le travail soit fait dans le meilleur délai afin que les résultats soient communiqués et partagés avec qui de droit », a dit le ministre de la Défense et des Anciens combattants qui a confirmé l’intérêt que le gouvernement accorde au projet. Il a exhorté les participants à aborder, sans tabou, toutes les questions se rapportant à la bonne marche de l’armée, afin de pouvoir aboutir à de résultats profitables à la vie de l’armée. « L’armée malienne est républicaine et laïque et doit répondre aux besoins du peuple », a réaffirmé le ministre.
Be. COULIBALY
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Arrestation de Amadou Haya Sanogo : « L’ETAT N’A FAIT QUE SON TRAVAIL »
En marge de la cérémonie de lancement du projet de réforme des forces armées, le ministre Soumeylou Boubèye Maïga s’est prononcé sur les circonstances et les motifs de la présentation de Amadou Haya Sanogo devant le juge, mercredi dernier. L’ex-chef de la junte, auteur du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, a été par la suite inculpé et mis sous mandat de dépôt.
« Ce n’est pas l’Etat qui a engagé les poursuites contre Amadou Haya Sanogo, mais les familles des victimes des représailles, suite aux événements du 30 avril 2012. Des militaires ont été arrêtés et montrés à la télévision nationale et n’ont jamais été revus », a expliqué le ministre Maïga. Il a indiqué que son département a été saisi par le justice pour mettre à disposition tous les militaires impliqués dans les événements et dont les juges auront besoin. « Nous avons notifié et informé l’intéressé. L’Etat ne fera pas obstacle à la justice. Il en va aussi de la crédibilité et de la restauration de la confiance entre le peuple et l’armée », a indiqué Soumeylou Boubèye Maïga qui a précisé que tous les militaires impliqués répondront de leurs actes à la demande de la justice.
« C’est dans ce cadre que Amadou Haya Sanogo a été présenté au juge mercredi dernier par un mandat d’amener. Comme lui, tous les militaires interpellés répondront de leur gré, sinon la loi nous permet d’utiliser la force pour le faire », a indiqué le ministre de la Défense qui a assuré que rien ne détournera l’Etat de ses missions et prérogatives.
« Dans cette affaire, l’Etat n’a fait que son travail et nous sommes prêts à le refaire si cela devait arriver », a souligné le ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
Be. C