Le contexte sécuritaire prend des dimensions nouvelles avec l’apparition de phénomènes comme le trafic de drogue et d’armes le terrorisme, les prises d’otages.
Le chef d’état-major général des armées, le général de brigade Gabriel Poudiougou, a présenté les vœux de l’ensemble des forces armées et de sécurité au président de la République. Cette séquence mettait fin à la journée marathon de jeudi qui avait commencé tôt le matin par les familles fondatrices de Bamako et les communautés religieuses.
La cérémonie a débuté par l’observation d’une minute de silence à la mémoire de tous les membres des forces armées et de sécurité tombés sur le champ de l’honneur.
Le général Poudiougou a souligné que la nouvelle année s’annonce dans un contexte où nos forces armées et de sécurité sont fortement engagées dans des opérations de sécurisation du pays. Ce contexte sécuritaire prend des proportions nouvelles faisant apparaître des phénomènes nouveaux comme l’intensification du trafic de stupéfiants et le terrorisme. Ces nouveaux enjeux sécuritaires obligent à un changement de posture et d’habitudes. Et à adapter notre outil de défense à de nouvelles formes de menace.
Pour accompagner cette mutation, il est urgent de mettre en place un meilleur système de gestion de la matière première que constituent en la matière les hommes.
Détaillant le bilan de l’année qui s’achève, le chef d’état-major général des armées a évoqué des acquis et résultats majeurs obtenus par les forces de défense et de sécurité. Aussi bien dans le domaine strictement opérationnel que dans le cadre de la participation à l’effort de développement économique et social.
Au plan des activités opérationnelles, l’on notera entre autres actions, l’intensification des patrouilles et l’exécution des missions d’escorte sur les axes routiers dans le Nord, la sécurisation des frontières, le soutien logistique et le maintien en condition du matériel, l’exécution des missions de sécurité publique par la gendarmerie et la garde nationale et l’accompagnement des forces de sécurité civile par leurs collègues des forces armées lors de la Semaine de la sécurité routière.
Pour le général Poudiougou, de nombreux indicateurs attestent de l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels des forces armées et de sécurité. Parmi ces indicateurs figurent la réalisation de plusieurs infrastructures et équipements, la satisfaction des besoins des états-majors et services en moyens techniques de transmission et l’acquisition de nouveaux moyens pour la direction centrale du Service de santé des armées.
D’autres part, les hommes chargés d’assurer notre sécurité ont apprécié à leur juste valeur les dons d’un montant cumulé de près de 150 millions de Fcfa et de 105 tonnes de céréales offerts par le chef de l’État et son épouse aux familles des victimes militaires et civiles des attaques dans le Septentrion.
« L’ampleur de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne dépasse aujourd’hui les capacités de nos États pris isolement. Nos forces armées et de sécurité soutiennent les efforts du chef de l’État dans le sens d’une gestion concertée de la résolution des problèmes sécuritaires de cet espace. Déjà, sous votre impulsion, nos forces collaborent avec celles des États voisins faisant partie du Sahara pour faire face aux nouvelles menaces communes : trafic d’armes, de drogues, de cigarettes, prises d’otages, terrorisme », a souligné le chef d’état-major général des armées.
Par ailleurs, la formation et l’instruction sont demeurées au cœur des activités. Au titre des reformes structurelles, des aménagements ont été effectués pour parachever l’adaptation de l’organisation des forces armées au découpage administratif du pays.
Au chapitre de la participation au développement économique et social du pays, les forces armées et de sécurité ont été présentes sur plusieurs chantiers : le franchissement avec pont-bac du fleuve Sénégal à Kayes par une section du génie militaire, le recouvrement et le versement au Trésor public par les unités de la gendarmerie, d’importants montants au titre des recettes de droits de traversée routière, la participation aux missions de maintien de la paix.
Les forces armées et de sécurité joueront leur partition pour la célébration des festivités du Cinquantenaire de l’Indépendance, a assuré Gabriel Poudiougou.
« Tant qu’il y aura des hommes, il y aura la guerre », a constaté le chef de l’État pour donner plus de force à l’argument suivant : le premier élément de tout développement est la paix et la sécurité. « Nous devons quitter l’armée de nos habitudes pour aller vers l’armée de nos besoins. La gendarmerie qui est le parent pauvre de nos forces armées et de sécurité doit être dotée de moyens à la dimension de ses missions », a préconisé le président Touré. La Garde qui a connu des évolutions positives ces dernières années, sera également renforcée.
Evoquant les phénomènes transfrontaliers, il a promis que l’État allait déployer les moyens adéquats pour répondre à certains types de menaces.
S. DOUMBIA