Un adage africain dit : « Seul Dieu sait reconnaitre la sueur de la poule ». Pour le Mali et pour l’Afrique, le président Ibrahim Boubacar Kéita ne ménage pas ses efforts. Un engagement sans limite qui produit des effets dans l’opérationnalisation de la force conjointe des pays du G5 Sahel contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier.
C’est en février 2017, lors d’un sommet organisé à Bamako, la capitale malienne, par les pays du G5 Sahel que le président Ibrahim Boubacar Kéita et ses homologues du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Tchad, ont décidé de sortir du frigo le projet de création de la force conjointe déjà évoqué en 2015, pour mieux répondre à la menace terroriste. Le leadership du projet fut confié au président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita dont le pays est frappé de plein fouet par le terrorisme.
Mesurant l’importance de la tâche, le président Kéita s’est engagé corps et âme afin que ce projet si important pour la sécurité du Mali et celle des pays du Sahel, puisse aboutir. Il parcourra de nombreux pays, pour solliciter de l’appui dans la concrétisation du projet. Alors que le président IBK faisait ses nombreux voyages pour la cause du Mali et celle des pays du G5 Sahel, l’opposition malienne critiquait et dénonçait un manque d’intérêt pour les Maliens. « Alors que le président de la République a déjà effectué de nombreux voyages à l’extérieur du pays, il n’a encore pas rendu visite à l’intérieur du pays » attendait-on souvent dénoncer.
Point de vue non partagé par de nombreux observateurs qui notent la nécessité pour le chef de l’Etat malien de se déplacer pour aller vers les autres non seulement pour parler du Mali post-conflit mais surtout pour effacer les stéréotypes qui ont entretenu le conflit. Le premier « agent commercial » du Mali, n’est-il pas le chef de l’Etat lui-même ?
Le Mali qui tente de se relever de la crise, a besoin d’appui et ça le président IBK l’a compris dès le départ. Lui qui ne s’est jamais trompé d’objectif.
Dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel, ce leadership éclairé a beaucoup porté fruit comme l’a si souvent reconnu certains diplomates étrangers. Paul Folmsbee, Ambassadeur des États-Unis : « Je salue le leadership du Mali… Les États-Unis saluent et soutiennent pleinement la création d’une force commune du G5 Sahel pour lutter contre le terrorisme et aider à restaurer la paix et la sécurité dans la région du Sahel ».
La force conjointe du G5 Sahel regroupant le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, vise à former 5000 soldats des cinq pays concernés d’ici mi-2018 afin de les rendre opérationnels contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier.
Si la volonté politique est là, les moyens matériels et financiers font défaut. Pour l’instant. Le fonctionnement de la force conjointe est estimé à 250 millions d’euros pour ses débuts et 400 millions à plein exercice. Cela fait beaucoup d’argent et fait croire que le « bébé » africain est né les dents cassées.
Mais la diplomatie malienne, ces derniers temps, en l’occurrence celle amorcée par le président IBK, fait des prouesses. Après avoir longtemps hésité, les Etats Unis ont décidé de soutenir la force du G5 Sahel à travers une aide bilatérale à hauteur de 60 millions de dollars. Cet appui vient s’ajouter à celui apporté par la France (8 millions), l’Union Européenne (50 millions d’euros).
Le président IBK a déjà effectué plusieurs déplacements vers les Emirats Arabes Unis pour plaider la cause du G5 Sahel et ses objectifs nobles.
Partout où le président Kéita est passé, il a eu une oreille attentive et surtout gagné la confiance de ses interlocuteurs.
Réunis mercredi dernier en France en marge du sommet sur le changement climatique, les chefs d’Etats du G5 Sahel et leurs partenaires de la force commune : l’ONU, l’Union Africaine, l’Union Européenne, la chancelière allemande Angela Merkel et les chefs des gouvernements italien Paolo Gentiloni et belge Charles Michel ainsi que les représentants de l’Arabie Saoudite, des Emirats et des Etats-Unis, ont pu constater l’efficacité de ce leadership malien à travers son président de la République.
Deux nouveaux contributeurs financiers viennent s’ajouter au lot. Il s’agit justement des Emirats Arabes Unis qui ont annoncé un financement de 30 millions d’euros et de l’Arabie saoudite, qui pour sa part, promet une contribution à hauteur de 100 millions de dollars (soit près de 85 millions d’euros). En plus de cette contribution financière, Riyad apporterait également une aide « en matière de logistique et de renseignement », a déclaré le ministre Saoudien Adel Al-Jubeir.
C’est en juillet dernier (du17 au 19 juillet) lors de son voyage à Abu Dhabi, que le président IBK était parvenu à convaincre les Emirats Arabes Unis de s’engager dans la force du G5 Sahel pour lutter contre le terroriste. Le président en exercice du G5 Sahel, Ibrahim Boubacar Kéita, n’avait pas manqué l’occasion de faire la genèse de l’initiative à Son Altesse, le Général Cheick Saïf Bin Zayed, ministre de l’Intérieur qui, à son tour, avait tenu des propos rassurants : « La création du G5 Sahel nous agrée dans la mesure où le terrorisme n’a pas de frontière. Vos efforts depuis votre arrivée au pouvoir nous rassurent et votre leadership est réel…Les autres pays vont vous prendre comme modèle. Les défis sont énormes et communs. On est obligé de collaborer avec vous et votre leadership nous rassure beaucoup ». Les retombées positives de cette visite du président IBK à Abu Dhabi, ont été constatées en France mercredi dernier. Comme quoi, le leadership malien apporte ses fruits.
Tièmoko Traoré