Fête du 20 janvier : Le triste sort des blessés de guerre

2

L'armée toujours à Ménaka, selon Bamako, qui envisage de demander l'appui de la FranceLe  20 janvier 2015, les Maliens ont célébré l’anniversaire de la création de l’armée. Une célébration qui a donné lieu à diverses manifestations sur presque l’ensemble du territoire national. Mais, l’événement phare reste la prise d’armes présidée par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, dans la ville-garnison de Kati. Auparavant, il a prononcé un discours à la Nation , dans lequel il a fait cas de son ambition d’améliorer l’outil de défense nationale. Pour bon nombre d’observateurs, au-delà des mots, nos autorités doivent plutôt trouver le moyen de s’occuper de l’essentiel, notamment les cas des militaires blessés de guerre ou ceux décédés.

Nos investigations nous permettent de dire que sur ce terrain, la situation est loin d’être reluisante. De la rébellion des années 1990 à nos jours, ce sont des milliers de militaires maliens qui sont tombés sous les balles ennemies. Pire, le nombre de blessés devient de plus en plus  grand et inquiète.  Même si des chiffres officiels ne sont pas disponibles pour se situer, une certitude est que la question est d’une brûlante actualité, sinon elle fait l’objet d’un grand malaise au sein de l’armée. Un tour dans les hôpitaux du pays permet de mesurer la gravité et le calvaire que vivent les militaires blessés de guerre. Les dernières victimes proviennent de l’attaque de Nampala qui a vu plusieurs de nos vaillants soldats touchés, mais dont la prise en charge laisse à désirer.

Ici, nous ne pouvons passer sous silence la gestion des rescapés des affrontements du 21 mai à Kidal. Admis au pavillon de santé des armées de Kati, les conditions des soldats étaient de plus en plus décriées. Car, souligne un personnel médical à l’époque, l’Etat fait du tape-à-l’œil en improvisant des visites médiatiques, alors qu’au sein de l’hôpital, il manque souvent les moyens les plus élémentaires. «Quand j’ai vu la nourriture qu’on servait à mon frère, je me suis tout simplement révolté, car il est tout simplement indigne», a lancé un frère d’un militaire blessé très remonté.  Que dire du sort réservé aux militaires blessés de l’attaque du convoi du ministre du développement rural. Depuis un moment, sur la toile des appels sont lancés pour venir en aide à un rescapé de cette tragédie. Incapable de contenir sa douleur et sa déception, la famille n’a pas le choix que de crier au secours. Du coup, on se pose la question sur la destination des contributions faites à l’armée dans le cadre de la reconquête, et surtout sur le rôle du service social des armées qui semble plutôt s’occuper des militaires en activité.

Pour notre part, le 20 janvier doit être l’occasion d’attirer l’attention des plus hautes autorités, mais aussi de l’opinion internationale sur un sujet qui est devenu de nos jours une véritable préoccupation au sein de l’armée. D’ailleurs, c’est de notoriété publique, nombre des militaires hésitent à aller au front, au risque de se voir abandonnés une fois blessés.

Harouna COULIBALY

 

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. @Gnoussou.C’est ça la triste réalité du terrain!Et le mali n’est pas le seul pays africain dans le cas: tous les pays d’Afrique noire au sud du Sahara sont touchés par une certaine gestion CORROMPUE de leurs administrations…Et même si vous votez pour un autre président ce sera pareil malheureusement!Le noir (en général) une fois au pouvoir, il devient égoïste et ne pense qu’à sa propre gueule!Sinon les gens qui ont donné leur santé voire leur vie pour la défense de la nation, rien ne saurait expliquer leur mise à l’écart. 👿

  2. Combien d’officiers supérieurs sont sur théâtre des opérations? Les officiers dans les bureaux atteint du sida sont évacuer alors que les anti-rétroviraux sont disponible au Mali. Alors qu’un soldat blessé au front est situation désespérante dans un hôpital sans le moindre soin. Vive la famille et voila le résultat d’un mauvais choix.

Comments are closed.