La joie et l’allégresse ont failli tourner au drame dans la journée du dimanche 2 octobre 2011 à Sanankoroba. Un cortège de mariage est parti de ce village situé à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale.
Le convoi des fêtards a été fendu par un car en route pour Sikasso. Dans la panique qui a suivi l’accrochage certains motocyclistes qui roulaient à brides abattues ont tenté d’éviter le car. Plusieurs d’entre eux ont perdu l’équilibre et la maîtrise de leur engin. Ils se sont retrouvés dans les champs. Un jeune d’une vingtaine d’années a été projeté entre les roues du car et par miracle, il n’a été que légèrement blessé. L’engin qu’il chevauchait a été transformé en un amas de fer et de plastique. Au passage de notre équipe aux environs de 13 heures, le lieutenant Ba de la protection civile, arrivé par hasard dans le village au moment des faits, s’était déjà occupé des blessés. L’officier a fait évacuer les blessés graves sur Bamako. Il a régulé la circulation en attendant l’arrivée de l’équipe de la gendarmerie de Faladié pour établir le constat.
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POLICIERS EN COLERE
L’affaire dite de « Bako Terrain » ne finit pas de défrayer la chronique. Le jeudi dernier, des jeunes ont démoli les réalisations de la famille Draméra sur le site litigieux. L’intervention de la police a été ralentie par un terrible accident de la circulation. La Pick-Up du 7e arrondissement en route pour le théâtre des opérations transportait une vingtaine d’éléments. Le véhicule a percuté un camion Bennes. Cinq policiers ont été grièvement blessés et tous les autres ont été touchés à des degrés plus ou moins graves. L’accident du véhicule transportant les policiers a causé un embouteillage monstre à la fin de la journée de travail.
La Pick-Up de la police avait quitté le GMS à vive allure bondée d’éléments pour aller soutenir leurs collègues du 7e arrondissement en confrontation ouverte avec une partie révoltée de la jeunesse de Sogoniko. Les délinquants venaient de démolir les réalisations du propriétaire de la parcelle litigieuse. Ils empilaient des pneus enflammés sur l’Avenue de l’OUA. Dans la précipitation, le conducteur du véhicule des forces de sécurité a emprunté un sens interdit. Hélas il s’est retrouvé nez à nez avec un camion bennes.
Le choc a été très violent, mais par miracle il n’a pas causé de mort d’homme. Le pire a été évité mais les dégâts sont importants. La seule voiture de fonction du 7e arrondissement est hors d’usage. Cinq policiers ont des fractures à divers endroits. Le camion a été sérieusement touché. Le chauffeur que notre équipe a rencontré au 4e arrondissement s’en est plutôt bien sorti avec de légères égratignures sur le corps. Suite à cet accidents, des éléments incontrôlés du GMS ont fait une descente dans le quartier de Sogoniko pour, semble-t-il, punir la jeunesse de ce quartier, à leurs yeux, coupables d’avoir occasionné les blessures dont ont été victimes leurs camarades. Les agents de sécurité sont entrés dans certaines familles où ils ont causé de graves dégâts matériels.
Les habitants du quartier ont même parlé d’une expédition punitive des policiers. Ceux-ci n’auraient pas fait dans la dentelle pour punir ceux qu’ils considèrent comme les auteurs du malheur arrivé à leurs camarades. Aucune famille, aucun magasin voire le simple passant n’aurait échappé à cette furie qui aurait secoué plusieurs familles situées dans la rue de l’ancien tribunal de première instance de la commune VI, jeudi dernier vers 17 heures.
Les agents du Groupement mobile de sécurité (GMS) auraient manifesté leur mécontentement en commettant des dégâts dans toutes les rues et dans plusieurs familles proches du terrain litigieux. Le courroux des policiers, aurait sérieusement affecté la famille Dem. La maîtresse de maison Djénéba Dem raconte son calvaire en ces termes : « les policiers ont défoncé la porte de la cour pour pénétrer dans ma maison. Ils ont brisé toutes les ampoules électriques qui éclairent la concession. Ils se sont précipités dans le salon et ils ont cassé mon téléviseur au moment où nous regardions une émission de l’Ortm. Il n’y avait que des femmes dans le salon. Ma bonne a été touchée par une balle perdue. » Dans la même famille, une vacancière porte encore des cicatrices au niveau des cuisses et des épaules. Cette famille est actuellement privée d’électricité. Dépassée par la tournure prise par les événements, la mère de famille Djénéba Dem ne sait plus à qu’elle saint se vouer. Elle estime qu’il est temps que cette affaire de « Bako terrain » connaisse un épilogue pour soulager les habitants. Les voeux de la dame, seront-ils entendus ? La détermination des jeunes à occuper le terrain contesté est entière. Les Draméra de leur côté refusent tout compromis proposé par les autorités municipales. Rien ne présage une fin proche de cette opposition. La police est indignée par le comportement de certains agents indisciplinés. « Ce sont des éléments incontrôlés qui sont incriminés dans cette bavure. Le corps regorge actuellement de jeunes à la moralité douteuse. Les sanctions vont tomber », confie un officier supérieur.
mardi 4 octobre 2011