Face à la non-satisfaction des engagements pris par le gouvernement Les surveillants de prison haussent le ton

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Maison d'arrêt de Bamako
Maison d’arrêt de Bamako

La lutte syndicale des surveillants de prison s’est récemment intensifiée après la mise en place du nouveau bureau dirigé Brahima Sogodogo et l’assassinat de Kola Sofara. Cette amplification s’est soldée par une rencontre avec le président de la République au cours de laquelle, celui-ci avait promis d’octroyer aux surveillants de prison un statut autonome. Un certain nombre d’engagements ont également été pris par le gouvernement en vue d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Mais, à la date d’aujourd’hui, rien n’a été fait.

 

C’est la raison pour laquelle, le secrétaire général de la section syndicale des surveillants de prison, Brahima Sogodogo, a animé une conférence de presse le mercredi 16 septembre 2015, à la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm) à l’hippodrome. Objectif : informer l’’opinion nationale et internationale et les plus hautes autorités du pays sur les difficultés que ce corps traverse.

 

Selon le secrétaire général, Brahima Sogodogo, la promesse faite par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta d’octroyer un statut autonome n’a pas été tenue.  Il a également rappelé qu’à la suite de cette promesse présidentielle, le gouvernement a pris un certain nombre d’engagements qui n’ont pas été aussi satisfaits. Il s’agit de doter les surveillants de prison d’un statut autonome au plus tard le 28 février 2015 ; en matériels et équipements de sécurité avant la fin du 1er trimestre 2015 ; en tenues avant la fin du 1er trimestre 2015 ; d’assurer une formation initiale et continue ; de prendre en charge la visite médicale et la formation des deux dernières promotions avant la fin du 1er trimestre 2015 et de dédommager la famille de feu Kola Sofara.

 

À ce jour, selon le conférencier, hormis l’exécution partielle de la dotation en tenues et le dédommagement de la famille Kola Sofara, «rien n’a été fait». À cela, souligne-t-il, s’ajoutent d’autres points de revendication transmis au ministre de la Justice. À savoir, la prise en compte de la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée dans le cadre du décret n°2014-0609/P-RM du 14 août 2014 portant création du conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité ; la prise en compte de surveillants de prison dans le cadre des primes allouées à l’ensemble des forces présentes sur le théâtre des opérations ; l’instauration d’une régie auprès de la maison centrale d’arrêt de Bamako et de la Dnapes en raison de la mission sécuritaire qui leur est assignée et l’arrêt l’arbitraire et la démagogie dans la gestion du service pénitentiaire.

 

Par ailleurs, le conférencier a déclaré : «Sans nous, il ne saurait y avoir de justice pénale efficace et les efforts des autres forces de sécurité dans des arrestations des bandits de grand chemin et des délinquants seront vains». Avant de se poser la question sur la capacité du ministère de la Justice à administrer un corps paramilitaire. Aux dires de Brahima Sogodogo, des tels problèmes structurels ne devraient pas exister en réalité. Il dit ne pas comprendre que des handicapés soient recrutés dans un corps paramilitaire ; que des recrues mettent plus de 2 ans pour avoir la formation militaire indispensable à leur emploi ; que l’administration pénitentiaire soit absente dans les grandes rencontres des acteurs de la sécurité.

Il faut noter que le corps des surveillants de prison est un corps paramilitaire administré par la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée ; il est sous la tutelle du ministère de la Justice. Il a été créé par le décret n°96-008/P-RM du 17 janvier 1996 portant statut particulier des fonctionnaires du cadre de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, abrogé par le décret n°03-326/P-RM du 06 août 2003.

 

Diango COULIBALY

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