Epuration politique, mon œil

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Epuration ! Ce mot fait frissonner tous ceux qui ont entendu parler des fours crématoires que le chef Nazi Hitler utilisait pour griller les Juifs comme le boulanger le fait du pain servi quotidiennement aux populations. Son objectif, rappelons-le, était d’en finir avec les Juifs qu’il voulait exterminer pour, disait-il, purifier la planète. Simple folie ou penchant sanguinaire dévastateur ! Cet acte odieux, dans le fond et par la forme, a laissé des cicatrices béantes dans l’histoire du monde en général et chez les Hébreux en particulier.

Tout près de nous, en Afrique, le conflit rwandais dont la trame n’est autre qu’une épuration ethnique, a vu s’entretuer des populations, disons plus précisément les Hutus et les Tutsi qui ont pourtant vécu la même histoire avec ses avatars et ses repères légendaires.  Là encore, l’Afrique en souffre terriblement et essaie de s’en remettre progressivement.

Au Canada, au Brésil, en Afrique centrale et dans certaines régions du Pacifique où des minorités ont été persécutées à cause de la richesse de leurs terres ou leurs forêts, la communauté internationale  a réagi, se faisant leurs avocats ou de façon plus simple, leur porte-voix.   Comme quoi, la discrimination excessive qui tourne à la haine n’a plus de place dans ce monde où il vaut mieux cultiver l’esprit de paix et de tolérance pour espérer compter sur une société équilibrée.

Mais alors, pourquoi cette chasse à l’homme ouverte depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012  et qui a parfois des allures de tentative de liquidation physique de personnes ciblées dont en général des personnalités du monde politique ? Pas tous, évidemment ! Ce qui renforce la thèse d’une vaste opération d’épuration de « mauvais Maliens » à traquer, pourchasser et même éliminer au besoin, alors qu’en réalité ce sont les commanditaires et les bourreaux qui méritent la potence.

Il faut savoir raison gardée et arrêter  toutes ces dérives car l’opinion, nationale comme internationale, sait mieux que quiconque décrypter la volonté cachée derrière ces tentatives de liquidation physique ou politique qui ne servent qu’à ouvrir un boulevard à des formations politiques parrainées par les nouveaux maîtres de céans.

Sinon, comment comprendre les descentes musclées avec tirs à balles réelles aux domiciles de Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Jeamille Bittar, etc, tandis que d’autres, anciens premiers ministres, responsables au premier plan de la gestion de ce pays, ou proches du général Moussa Traoré honnis par les populations depuis la Révolution du 26 mars 1991, se trouvent aujourd’hui projetés au-devant de la scène publique. Pas une visite chez eux, encore moins d’arrestation de leurs protégés, même s’ils étaient dans le dernier gouvernement mis en place par ATT.

C’est comme si tout est mis en œuvre pour éliminer, coûte que coûte, des ténors de la vie publique jugés indésirables par les mutins devenus putschistes, pour frayer le chemin à ceux qui sont actuellement parrainés par l’establishment. Cela ne peut avoir un nom autre que de l’épuration politique pendant la Transition, pour mettre en selle ceux dont les collaborateurs ont déjà commencé à infester les cabinets ministériels pour bien s’incruster dans l’appareil d’Etat avant les prochaines élections. Mais comme toute épuration qui sonne déjà négativement, cela est condamnable et il faut y mettre le holà pour ne pas davantage meurtrir le pays.

Par Lynx

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