Entretien avec le Président de l’association des conseils des collectivités territoriales du Mali, Modibo Timbo de retour de la France.

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Le mois de juillet passé,  le Président de l’association des conseils des collectivités territoriales du Mali, Modibo Timbo a effectué une tournée en France avec une forte délégation nationale dirigée par le  Ministre des Affaires Humanitaires. Objectif : rencontre avec les maires français constitués en  groupe appelé  « Contact du Mali » pour une solution à la crise malienne.

 

Modibo Timbo

 KayesInfos : M. Président, quel était l’objectif de votre visite en France ?
Nous étions partis faire le  plaidoyer et le lobbying envers les collectivités territoriales. Nous avons été reçus par les Cités Unies  France. Au1er jour de la rencontre, les échanges ont porté sur le Sahel dans sa globalité. J’avoue que j’ai été surpris de savoir que depuis le mois d’août passé , l’Assemblée Française a commandité une enquête sur le Sahel et que le Mali était au cœur de la problématique et malgré les évènements  survenus au mali au mois de Mai dernier.  Toutes les prévisions qu’ils ont faites par rapport à l’insécurité au Sahel étaient une nécessité. Après les Cités Unies France,  nous avons été reçus par l’Assemblée Nationale française à travers les élus chargés de la coopération et ensuite par le Président de la République du Mali par rapport à nos démarches. Nous avons aussi rencontré le Ministre Chargé du Développement auprès du ministre français des affaires étrangères. Il s’agissait pour nous de lancer des cris de cœur car, malgré la crise  au Mali, aucune commune n’a cessé ses missions régaliennes.  Les administrations  locales sont en marche. C’est ça qui a été le réconfort des populations pendant la crise. Par exemple, le maire de Tombouctou a continué à jouer sa fonction de police administrative d’état civil. Donc nous nous sommes dit que si l’aide bilatérale est arrêtée aujourd’hui  alors que le financement des collectivités territoriales en République du Mali continuait, c’est la population nationale qui souffrirait. Nous avons été voir nos partenaires pour qu’ils puissent faire un plaidoyer et le lobbying afin que les peuples des communes ne payent pas cher cette crise.
KayesInfos : Avez-vous été entendus ?
Nous avons été vraiment entendus par nos interlocuteurs. Nous avons déjà retenus des résultats par rapport aux objectifs de la mission ; nos partenaires français ont été suffisamment imprégnés de la situation au Mali, des engagements et initiatives pour des actions de solidarités en faveur des collectivités territoriales  ont été prises. Ils ont même créé un compte bancaire et une caisse de solidarité pour les communes maliennes et celles en dehors du Mali qui ont été affectées par la crise. Pour un soutien mutuel, nous avons de notre côté créé un fonds de solidarité pour que les enfants des déplacés puissent avoir une assistance scolaire. J’avoue que  nous avons eu des garanties sûres près de nos partenaires pour une reprise de l’aide publique au développement.
KayesInfos : Etiez-vous en accord avec le Gouvernement du Mali pour cette mission ?
Nous avons eu un accord avec les collectivités maliennes et les Cités Unies françaises et les partenaires des structures et organisations présentes dans la mission. Cet aspect était extrêmement important. Pour élaborer l’ordre de mission, il fallait que le Gouvernement l’approuve. Mais j’avoue que cela a trainé et disons qu’il y avait une petite méfiance, parce que le gouvernement ne savait  pas ce que nous allions peut être dire. Tout compte fait la mission a finalement eu lieu et à la fin de la mission, nous étions heureux de constater que la confiance fut rétablie. Nous avons expliqué au ministre notre  convergence de vue avec les partenaires sur plusieurs  questions.
KayesInfos : D’autres missions sont-elles prévues ?
Nous nous sommes dits que nous n’allons pas nous arrêter à cette seule mission, parce qu’il est vrai que la France constitue  notre 1er partenaire dans le cadre de la coopération décentralisée, mais  il faut aussi  programmer d’autres sorties ailleurs.  Nous sommes en discussion avec des villes de Bruxelles, de la Haye et de Frankfort, etc. Pour  répondre à votre question,  je dirai que d’autres missions sont prévues  Inchallah !
Entretien réalisé par Rosalie Keïta

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1 commentaire

  1. Toute initiativ allant dans le sens d’atténuation des soufrance de nos populations est salutaire.
    Bravo Monsieur le président vous avez le soutien du peuple malien. Nous qouhaitons que chaque malien initie des initiatives permettant la stablité du pays.

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