Entre Dioncounda, Cheick Modibo Diarra et Capitaine Sanogo : Qui mène le ‘’bateau Mali’’ ?

Depuis quelques jours, le pays est plongé dans une crise institutionnelle sans précédente. Au cœur de ce fiasco politique, le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Censer  apporter la stabilité dans le pays et contribuer à la résolution de la crise issue du coup d’état du 22 mars, le retour à une vie constitutionnelle normale n’a pas été sans conséquence pour le Mali. Forcée de remettre le pouvoir au président de l’assemblée nationale pour la gestion intérimaire des affaires et contrainte à la nomination d’un premier ministre chargé de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour la transition et autres missions spécifiques ; la junte militaire ne semble apparemment toujours pas prête pour un congé technique encore moins aller en chômage politique.

C’est en tout cas, l’impression que nous laissent les différentes actions menées ces derniers temps par le capitaine Sanogo et le CNRDRE. Le professeur Dioncounda Traoré est le président de la république par intérim. Malheureusement, sa mission relève plus d’un poste honorifique que d’une véritable consécration constitutionnelle. Le Dr Cheick Modibo Diarra est le premier ministre et jouit des pleins pouvoirs. Cependant, l’exercice de sa fonction relève d’un veritable parcours du combattant tant il est lié et confronté à plusieurs fronts. La preuve, il est nommé depuis plus d’une semaine et peine toujours à mettre son équipe en place. Le capitaine Sanogo est le président du CNRDRE. Mais en réalité, sur le terrain, la réalité est autre. Dans cet imbroglio politique, dans lequel planent à la fois conflits d’intérêts et cumuls de fonctions, une seule question mérite d’être posée : Entre le président par intérim Dioncounda, le premier ministre Cheick Modibo Diarra et le président du CNRDRE, qui mène le bateau-Mali ?

La logique ou l’ordre constitutionnel voudrait que ce soit le Président par intérim, mais hélas. L’arbre ne doit pas cacher la forêt, force est, donc, de reconnaitre que le Professeur Dioncounda ne gère rien dans ce pays. Dépassé par les évènements, il fait de plus en plus profil bas et tente toujours de se créer une vrai occupation présidentielle. Par contre, l’accord-cadre signé entre la CEDEAO et le CNRDRE fait du premier ministre le capitaine de bord. Investit des ‘’pleins pouvoirs’’, le PM se dérobe souvent bien des pressions pour enfiler son costume de capitaine. Sa dernière adresse à la nation le témoigne assez aisément. Encore que l’épée de Damoclès plane toujours, le rendant ainsi sa mission très difficile. ‘’ A une loi injuste, nul n’est sensé obéit’’ disait Saint augustin. ‘’A un retour à l’ordre constitutionnel imposé, nul n’est obligé de se plier’’, tel semble être la philosophie du capitaine Sanogo. C’est donc en maitre absolu et incontestable qu’il mène le bateau-Mali. Quoique l’on dise ou que l’on fasse, c’est le CNRDRE qui tire les ficelles. L’ordre constitutionnel est effectif, la volonté du capitaine Sanogo perdure. Lui et ses hommes auront donc fait d’une pierre, deux coups. Le CNRDRE est donc le seul capitaine qui mène le bateau. Jusqu’à quand ? Il est  nécessaire de se demander ?

FOUSSEYNI MAIGA

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