La nouvelle fait le tour des salons huppés de la capitale depuis quelques jours. Juste après que le Président de la République ait fait savoir le 10 juin dernier face à un parterre de journalistes nationaux et internationaux, « que les responsabilités dans le drame de la fête du Maouloud au stade Modibo Kéïta qui a fait des morts et blessés, seront situés. Et la justice fera son travail ». Une sortie du Chef de l’Etat qui intervient après celle de l’émission « Baro » du 08 juin, en réaction à la lettre de l’ex Directeur général de la Police Nationale qui « s’est insurgé en faux et accuse du coup son Ministre de tutelle, Général Sadio Gassama de n’avoir par dit la vérité au locataire de Koulouba ». Au moment où nous bouclons cette édition, nos informations font état de l’arrestation imminente du Général Niamé Kéîta pour dit-on « sa responsabilité dans le drame du Maoulooud ».
Dans cette affaire dite des « Généraux », la guéguerre qui oppose Général Sadio Gassama au Général de Police Niamé Kéïta, n’a que trop durée sans que le patron des Armées, le Président de la République ne s’assume et étouffe dès le départ l’œuf. Et pour cause, Depuis quelques temps, tout le monde savait le climat délétère qui régnait entre le Ministre et le DG de la Police qui à en croire son entourage et bien de Policiers et même des autres corps, ne pouvait être aimé de nos jours à cause de sa rigueur dans le travail. Et surtout, sa loyauté à bien servir la patrie. « Général Niamé Kéïta, est un Officier supérieur qui mérite ses galons car, la discipline demeure sa boussole. Depuis son arrivée à la Direction général de la Police, il a su avec perspicacité restaurer la discipline et le respect. Mais cette manière de travailler dérangeait certains haut gradés de la police et au-delà y compris le Ministre Gassama », nous confie un agent qui a requit l’anonymat.
En fait, à croire nos informations, l’ex DG que l’on veut accuser d’avoir joué un rôle prépondérant dans le drame du Maouloud, n’a rien à voir car, c’est le Ministre qui a donné son feu vert pour le plan de travail sécuritaire qui lui a été remis. Il a été exécuté et suivi par le Commandant du groupement Mobile de la Sécurité (GMS), le Directeur Régional de la Police du District de Bamako et le Commissaire du premier Arrondissement de Bamako District. Général Niamé Kéïta, n’a pas été associé », poursuit notre interlocuteur. Et puis mieux, indique l’intéressé « l’incident s’est produit du côté des Gendarmes. Qu’est ce que la Police à voir ? ».
Les Commandants de la fête du Maouloud entendus…
Selon les mêmes sources, les Commandants suscités ont été tous entendus par les limiers de la sécurité militaire qui ont en charge l’enquête demandée par le Président de la république. Dans cette affaire qui ressemble fort bien à un règlement de compte, précise-t-on un observateur avisé, les pouvoirs publics doivent savoir s y prendre car, le climat sociopolitique ne s y prête pas. Après l’arrestation de l’Officier Satigui Sidibé pour « malversations financières », dans quel catégorie place-t-o, celui du Général Niamé Kéîta, s’il a lieu ?
Que reproche-t-on à l’ex DG ?
Selon l’entourage du Général Niamé Kéïta, connu pour son sérieux, son amour pour le Mali et surtout son abnégation à bien servir le Président de la République à l’égard de qui, il a toujours été loyal, personne ne prend pas pour quoi l’homme, l’ami des troupes des forces de sécurité et de défense, a été brutalement limogé ?
Mieux, comme si cela ne suffisait pas, des rumeurs les plus folles font état de son arrestation imminente pour des raisons que nous ignorons. Selon certaines informations qui restent à vérifier, des dispositions seraient même prises pour faire arrêter l’ex Dg de la Police courant cette semaine. Si cela se vérifiait, c’est dire que le climat se détériore entre celui-ci et le Chef de l’Etat qui croit et fait « aveuglement » confiance à son Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, général Sadio Gassama. Aussi, avec le Soninké comme lui. Selon nos informations, les éléments qu’on voudrait retenir contre l’ex DG ne seraient pas convaincants, voire solides pour qu’ils mettent fin à sa liberté de mouvement. Pour bon nombre de policiers que nous avons interrogé, l’ex Dg a su maintenir la discipline, l’ordre en sanctionnant des éléments réfractaires à ces dispositions qui font partie de la déontologie. « Homme de principe, Général Niamé Kéïta est exceptionnel car, il n’aime pas la magouille, les tricheries et autres coups bas. C’est un homme de terrain pour se rendre compte du travail de ses éléments. Comment comprendre qu’on lui reproche de trop sanctionner ? Dans quel pays sommes-nous quand on sait que la police est un service de commandement? En réalité, Niamé a su mettre fin à l’anarchie, à l’arbitraire au sein des forces de sécurité. L’homme a choisi de mourir debout pour servir le Mali que de servir un clan », nous confie un gradé de la police friand de l’ordre et de la discipline. Lui va encore plus loin : « Dans ce pays, on n’aime pas les travailleurs. Je veux dire les bosseurs. Certains préfèrent le désordre puisque c’est dans cela qu’ils trouvent leurs comptes».
De toutes les façons, cette affaire dite des « Généraux » qui retient le souffle à bien de gars, suscite le débat dans bien de milieux avisés de Bamako. ATT a-t-il besoin d’ouvrir un front de ce genre avec celui qui l’a loyalement servi jusqu’à la lie ? L’ex DG qui est à quelques encablures de sa retraite mérite-t-il un tel sort avec une mise à l’écart brutale sans sommation?
De toutes les façons, connaissant les sympathisants au sein tant de la Police que dans les autres corps de défense et de sécurité, le pouvoir a-t-il besoin d’une telle levée de boucliers contre celui a été et demeure un exemple dans son domaine : super flic qui a gravi tous les échelons avec brio ? De tel Officier qui ont servi et continue de servir la Nation ne mérite-t-il pas autre chose qu’une telle humiliation grotesque?
Selon nos informations, la troupe retient son souffle ainsi que les sympathisants et autres anonymes.
Dans ce cas, une pédagogie s’impose. Et ça ATT a bien le secret.
De toutes les façons, nos forces de sécurité et de défense n’ont pas besoin d’un tel climat entre hauts gradés.
Bokari Dicko
Portrait express
Général Niamé Kéîta, un Officier complet
Entrée à la police par concours en 1978, le jeune Niamé Kéîta gravira tous les échelons de ce corps spécial des forces de sécurité et de défense. « Fils d’une grande famille maraboutique, l’enfant de Nara, Malinké bon teint, s’est toujours distingué sur els bancs de l’école », explique un ami. Sérieux, bossuer, il obtiendra bien de médailles. N’est-ce pas que la France du président jacques chirac luisera reconnaissante en lui donnant la médaille de Chevalier de légion d’Honneur, ensuite médaille d’or de la police nationale française remise par le Président Nicolas Sarkozy. Fait rarissime sur le contient et seul à le détenir au Mali. Ensuite, en 2003, n’a –t-il pas été rappelé par le Président de la république (après douze ans en détachement, neuf ans au grade de Commandant et onze ans Contrôleur général de police) à la Direction régionale du District de Bamako où il commandait 14 Commissariats, le GMS, Garde Nationale du Mali pour emploi dans les maintiens d’ordre. N’est-ce pas le même Niamé Kéïta au temps fort de l’insécurité, a été arrêté dans un camp de gendarmerie de la capitale ivoirienne, un tueur gage Nigérien qui avait tué le beau-fils du Président Kérékou, à Abidjan.
B. Dicko