Dossier bérets rouges : Les miraculés de l‘affaire Sanogo

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General_Ibrahim_Dahirou
Le general de brigade, Ibrahima Dahirou Dembelée chef d’Etat major des armees

S’il y a une affaire où cohabitent et se côtoient les choses et leur contraire, c’est bien le brûlant dossier dit des bérets rouges. Pendant que la profusion de découvertes macabres édifie amplement sur l’ampleur et la nature des crimes on ne peut plus crapuleux, l’affaire laisse pour l’heure un goût d’inachevé quant à l’étendue réelle des con¬nexions possibles.

«Nul n’est au-dessus de la loi», rappele le président de la République, IBK, parfois triomphaliste que plaintif sur le sort de ceux qui cro¬yaient démentir cette assertion. Parmi lesquels figure, au premier rang, le déchu capitaine-général, Amadou Haya Sanogo, enfin tout-puissant «bandit-chef» en taule, finalement dompté et mis au frais après qu’il ait, à l’image d’une fauve enrangée, en détresse, trop longtemps défié l’appareil judiciaire de tout un pays.

Retour Triomphal de la justice
Son arrestation et son inculpation allaient définitivement convaincre l’opinion sur un nouvel élan, voire un retour triomphal de la justice et de l’Etat de droit au Mali. Surtout que la procédure devait aussitôt donner lieu à un enchaînement spectaculaire de dénonciations et de découvertes macabres, qui en disent long sur l’ampleur des crimes commis par la junte pendant et au lendemain de la transition
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La dernière trouvaille en date remonte à seulement une semaine, avec le repêchage, du fond d’un puits très profond, des restices du colonel Youssouf Traoré à Malibougou, dans le cercle de Kati. Dans le même rayon géographique, il y eût auparavant l’exhumation de carapaces du charnier de Diago qui mit à nu les toutes premières victimes du  maître boucher du redou- table camp Soundjata.

L’impressionnant labeur ainsi abattu s’achemine inexorablement vers un procès tant attendu par les parents des victimes et l’opinion. Mais, il demeure pour l’instant suspendu aux résultats des ultimes expertises pour passer de la simple présomptions à la certitude sur les motifs d’inculpation. Pour ce faire, les cadavres et autres ossements retrouvés dans les puits et les fosses communes, les charniers, entre autres endroits, ont été ou font encore l’objet d’examens minutieux afin de confronter différents indices, y compris les mo- yens de croisements génétiques. Un travail colossale pour lequel la justice a sollicité la grande expertise de l’Organisation mondiale de la médicine médico-légale, ayant parfois recours à des prélève- ments sanguins de proches parents de victimes mobilisés des quatre coins du Mali.

Mutinerie du  30 Septembre
Ajoutez à tout cela, les arrestations et inculpations massives dans le cadre de la mutinerie du 30 Septembre, tout conforte, en définitive, l’idée d’une enviable et impressionnante… bravoure des magistrats et autres limiers sollicités pour l’instruction du dossier. Ce mérite dantesque, inédit, ressemble toutefois à un verre à moitié plein. Tant l’opinion reste cependant sur sa faim et n’est pas totalement édifiée sur le cas de loyaux collaborateurs de la junte miraculeusement épargnés par la puissante vague d’interpellations, à fortiori des poursuites.

En clair, au moment où l’instruction tend vers son épilogue, disent les langues pendues, les observateurs s’interrogent à juste raison sur la partition jouée par un certain colonel Diamou Keïta, loyal serviteur du Cnrdre qui faisait dans le zèle au point d’avoir osé présenter certains bérets rouges à la télévision nationale comme des mercenaires engagés par les contre putschistes. Le plus que zélé Diamou Keïta jurra que les armes exposées par la même occasion devant le public appartiennent à leurs complices du monde politi- que. Lesquels ? La suite est connue. Au moins l’une d’elle parmi les personnes arrêtées fait partie des victimes retrouvées dans le charnier de Diago, à en juger du moins sa pièce d’identité déterrée en même temps que des os.  Elle appartient au pauvre béret rouge Kola Cissé. Combien d’autres bérets rouges, arrêtés dans la foulée du contre-putsch, sont entrés dans le filet de l’ancien directeur national de la gendarmerie pour  disparaî- tre ou finir à jamais cinq pieds sous terre ? Allez savoir !

Chef d’Etat  major d’IBK
Un autre miraculé de l’affaire Sanogo serait probablement l’ancien colonel devenu général sous la transition : Dahirou Dembélé. Après l’inculpation du général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, naguère chef d’Etat-major particulier du président de la République, peu d’observateurs ne sont pas stupéfaits de constater que le chef d’Etat-major général à l’époque des faits, n’ait pas connu un sort similaire.

Tous les deux, collaborateurs privilégiés de la mafia, partagent la lourde responsabilité d’avoir entretenu unedouteuse confusion au sein l’opinion : leurs frères d’arme disparus et recherchés par leurs proches parents étaient mêlés aux contingents envoyés au front par la hiérarchie.

Gouvernement Tatam Ly
La liste des intouchables du sulfureux dossier serait beaucoup plus incomplète, si l’on n’y ajoutait pas les noms de deux illustres membres du gouvernement Tatam Ly sur lesquels pèsent des présomptions de connexion très poussées avec la junte.

À défaut d’imbriquer forcément des liens avec les forfaits qu’on leur impute, la proximité de Moussa Sinko Coulibaly et Abdoulaye Koumaré, respectivement ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et le ministre de l’Equipement et des Transports , aurait dû imposer tout au moins un retrait temporaire de l’équipe gouvernementale, aux fins d’alléger l’instruction, qui éprouvait déjà de la peine à se libérer des lourdeurs administratives inhéren-tes à la procédure de mise à disposition des militaires.

En tout état de cause, l’apparence d’ardeur à la tâche tranche, manifestement, avec l’inin-telligible posture faite de retenues, d’hésitations et de craintes d’explorer certaines pro-fondeurs.

Camisole de force
Faut-il craindre, au finish, une terminaison en queue de poisson, synonyme d’annihilation du précieux travail abattu à l’étape des enquêtes ?

Au moins, deux indices campent cette présomption. Le premier tient au fait que l’affaire semble être portée par les hautes autorités telle une camisole de force. Un agaçant boulet à canon qu’elles traînent par complaisance devant les regards étrangers singulièrement rivés sur des forfaits dignes d’un extraordinaire crime contre l’humanité.
En attestent, pour le moins, le déplorable désintéressement, voire l’indifférence devant la souffrance des veuves et orphelins durement éprouvés par le sort dramatique de leurs principaux soutiens. En dépit d’avoir servi sous les couleurs nationales, leur sort n’inspire pas la moindre attention de la part de l’Etat malien étrangement réticent à se constituer partie civile dans cette scabreuse affaire, à la différence de la commission des droits de l’homme de l’Onu.

Le second paramètre repose, sans doute, sur l’explication très plausible de cette posture.
L’Etat, incarné aujourd’hui par la principale locomotive de cette frange de la classe politique, ne fait pas mystère de sa préférence à la junte putschiste, y compris dans son combat de liquidation des bérets rouges.

 A. Kéïta

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4 COMMENTAIRES

  1. chers compatriote patience . aie confiance au juge karambe qui n’épargnera que les innocent

    • No time to Waste Go ON and So ON! tout porte à croire que mêmes les animaux de la brousse seront examinés et éventuellement poursuivis par ce petit juge aux sandales d’un zouave ! kana koumbiala dèh fôh kôh kãbôlã ! 😀 😀 😀 😆 😆 😆 😆

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