L’application de l’article 36 et la nomination du premier ministre consensuel par le CNRDRE de l’accord cadre n’ont pas satisfait les hommes politiques. Ils sont en train d’inventer des solutions pour s’approprier du pouvoir tout en disant que Les militaires ont goûté le pouvoir et ne veulent plus rentrer dans les camps, alors que le Nord du pays est occupé par les bandits armés avec la proclamation de la république d’AZAWAD. Les conséquences risquent de pénaliser le premier ministre, même disposant du plein pouvoir de la transition. Pour leur part, les militaires ne sont pas en reste, car visiblement, ils aimeraient jouer la prolongation.
Dans le plan de sorti de crise après les événements des putsch le 22 mars dernier, le médiateur de la CEDEAO et le Comité National de Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat, CNRDRE, ont signé un accord cadre. Aujourd’hui, l’application de cet accord cadre est un problème à cause de la mauvaise volonté et de la gourmandise d’hommes politiques et de militaires ayant goûté la substance du pouvoir.
L’article 36 de la constitution du 25 février 1992 dit qu’en cas de vacance du pouvoir, l’intérim est assuré par le président de l’assemblée nationale qui aura pour mission principale d’organiser une élection présidentielle transparente et crédible pendant 40 jours. Compte tenu de la situation de guerre au Nord du pays, les putschistes du Mali ont envisagé des dérogations conduisant à un accord cadre signé entre le médiateur de la CEDEAO et le CNRDRE. Parmi les modifications, il est écrit noir sur blanc que le président intérimaire ne dépasse pas les 40 jours prévus et qu’à partir du 41ème jour, la transition commence avec un autre président différent de l’intérimaire.
Lors de la rencontre de Ouaga, les membres du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie ont introduit d’autres protocoles demandant la continuité du président intérimaire jusqu’à la fin de la transition, mais aussi l’octroi du pouvoir de choisir le premier ministre qui devait être dévolu par consensus au CNRDRE.
Ces recommandations non inscrites dans l’accord cadre sont importantes au plan politique pour s’accaparer de la totalité du pouvoir. Car en regardant les partis politiques membres du Front, on se rappelle que ce sont les formations politiques qui ont soutenu le général ATT pendant son deuxième mandat. Ayant connaissance de cela, le CNRDRE et ses mouvements de soutien ont refusé. Par la suite, les putschistes ont procédé aux arrestations de tous les suspects de tentative de sédition contre le nouvel ordre constitutionnel pouvant semer le désordre.
Division de l’armée
Du côté des militaires, on réclamait dix ministères, demande réduite maintenant à six départements ministériels. Cette demande justifie le désir de rester au pouvoir. Alors dans la première déclaration de la junte le 22 mars, il ressort que le coup d’Etat était lié à l’incompétence du président de gérer la crise du Nord et non la confiscation du pouvoir. Si tel est réellement le cas, le CNRDRE doit rentrer dans les camps et suivre le respect de l’accord cadre après la nomination du chef de gouvernement consensuel. Force est de reconnaitre que les militaires qui circulaient en djakarta, se retrouvant dans le confort, recherchent le statu quo.
La gouvernance du pays par les sous officiers de l’armée vient de créer une jalousie au sein des officiers qui ne cessent de se plaindre du comportement des membres du CNRDRE. La mésentente de l’armée nationale est une bombe à retardement. Raison pour laquelle les informations de tentative de coup d’Etat ont circulé dans l’air et furent suivies des arrestations que l’ont sait par la junte.
Division du pays
La situation actuelle du Nord n’est un secret pour personne. Car 72 heures après le coup d’Etat militaire, les bandits armés ont pris successivement Kidal, Gao et Tombouctou. Ils ont implanté leur drapeau avec la proclamation de l’indépendance de la république d’AZAWAD. Ces conquêtes ont causé des tragédies et de multiples désagréments aux populations de ces différentes localités. Ceux qui ont pu se sauver remercient le Bon Dieu. Beaucoup ont perdu la vie et d’autre vivent des calvaires jusqu’à présent. Toutes les institutions sont saccagées, il n’y a plus d’eau potable, pas de médicament ni de nourriture. Toutes les activités sont arrêtées et l’armée a reculé jusqu’au sud.
Au lieu de faire face à cette situation, les hommes politiques et les membres du CNRDRE sont à la recherche du confort
F.M