Disparition de bérets rouges : Comment le maquillage a échoué

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berets rouges
Les berets rouges (photo archives)

Dans l’affaire dite des bérets rouges, la hiérarchie militaire de l’époque est impliquée jusqu’ « au cou ». Les preuves jaillissent à profusion pour accabler et faire couler ces membres de la junte et autres chefs militaires qui ont mis le Mali dans le plus grand chaos de son histoire. Dernière preuve en date : cette tentative de maquiller la disparition des éléments du 33ème Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, suite aux événements du 30 avril et 1er mai 2012, dans des décisions d’affectation au compte d’opérations programmées au nord telles que l’opération Badenko. Mais le pot aux roses a été découvert et démonté. Et les auteurs, dont certains sont aujourd’hui placés sous mandat de dépôt, doivent y répondre, comme à tant d’autres zones d’ombre de ce feuilleton de bérets rouges qui n’a pas encore révélé toutes ses vérités.

 

 

Le juge Yaya Karembé, chargé du dossier des “Bérets rouges” est décidé à aller jusqu’au bout pour faire triompher la vérité et le droit. Un à un, les officiers impliqués dans cette affaire sans précédent dans l’histoire du Mali sont entrain de tombés sous le poids des interrogatoires du juge de Kati. Il suffit d’une piste pour que ce magistrat émérite actionne une action d’interpellation qui a, jusque là, abouti à l’inculpation des intéressés.

 

 

Le juge Karembé a frappé un grand coup en inculpant, le 27 novembre dernier, le chef de l’ex junte de Kati, le général Amadou Haya Sanogo, qui paraissait intouchable. Depuis, des langues « kaki » se sont déliées pour révéler des faits accablants comme l’emplacement du charnier de Diago (qui contenait 21 corps de soldats) et bien d’autres tombes troublantes découvertes au cimetière d’Hamdallaye.

 

 

Mais, depuis deux semaines, le dossier connaît un tournant déterminant avec de nouvelles preuves de l’implication dans l’affaire de plusieurs hauts responsables militaires.

 

 

 

C’est ainsi que, le général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense et des anciens combattants sous la transition et actuel chef d’état major particulier de la Présidence de la République, a été placé sous mandat de dépôt et écroué au Camp I de la Gendarmerie, le jeudi 13 février dernier après un face à face avec le juge Yaya Karembé. Il est accusé de complicité d’assassinats dans l’affaire des bérets rouges. Nous verrons plus bas pourquoi.

 

Le lendemain, trois autres officiers sont écroués dans le cadre de la même affaire et pour les mêmes motifs. Il s’agit du général Sidi Touré, ancien directeur de la Sécurité d’Etat, du capitaine Amadou Konaré, ancien porte-parole de l’ex junte, et du Lieutenant Tahirou Mariko, ex-aide de camp de Amadou Haya Sanogo.

 

 

Le général Ibrahim Dahirou Dembélé, ex chef d’état-major général des Armées (en séjour hors du pays) est également dans le collimateur du juge Karembé qui n’attendrait plus que son retour pour l’interpeller et, sans doute, le confondre pour une méritoire détention préventive. Là, Dahirou rejoindra ses acolytes de la transition.

 

 

 

Justement, cette dernière vague d’arrestations d’officiers militaires serait liée à de lourds soupçons qui pèsent sur lui et Yamoussa Camara à propos d’un nouvel élément du dossier, révélé par Le Sphinx. De quoi s’agit-il ? D’une tentative de dissimulation des preuves dans la disparition des 22 éléments du Régiment des commandos parachutistes suite au contrecoup d’Etat des 30 avril et 1er mai 2012.

 

 

 

Concrètement, notre confrère révèle que, par décision N° 2013-00062 CEMGA/S/CEM/ADM du 21 Février signée du chef d’état-major des armées, le Général de Brigade Ibrahima Dahirou Dembélé, une liste de 186 éléments ont été affectés à l’opération «Badenko» devant être incessamment menée au nord. Grosse anomalie : la décision comportait les noms d’une quinzaine de personnes d’abord détenues à la suite des événements du 30 avril 2013 et jours suivants à Kati dans l’antre de la junte, puis portées disparues dans des conditions non encore élucidées. D’autres éléments figurant sur la même liste d’affectation avaient été tués au combat à Kidal. En outre, un des éléments appelé sur la liste se trouvait officiellement en formation en Europe. C’est le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, commandant de fait du 333ème Régiment des parachutistes de Djicoroni qui attira l’attention de la hiérarchie, en l’occurrence le général Lassine Koné, attaché militaire auprès du Premier ministre Django Cissoko.

 

 

Informé de la situation, le chef d’état-major de l’armée de terre au moment des faits, le colonel Major Ibrahim Fané, par correspondance en date du 27 février 2013, le notifia à son chef d’état-major général des Armées. Dahirou prit la décision N° 2013-00080 CEMGA/S/CEM/ADM du 5 mars 2013 afin d’apporter les corrections nécessaires. Mais, il n’en fut rien. La nouvelle décision s’est avérée plus incongrue que celle qu’elle remplace, avec les mêmes noms de personnes portées disparues ou en mission. La seule et unique correction apportée est relative au sous/lieutenant Aboubacar Kola Cissé. Celui-là même dont on a trouvé la carte d’identité dans sa poche dans le tristement célèbre charnier de Diago. Donc, quasiment, pas de changement. Et Dahirou aurait contraint le chef d’état-major de l’armée de terre, le colonel major Ibrahim Fané, à signer l’ordre de mise en route des éléments. C’était visiblement là, une volonté manifeste de dissimuler les preuves de la disparition des bérets rouges à Kati. La stratégie consistait à simuler la mort des éléments portés disparus sur le champ de l’honneur, au nord.

 

 

Le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo refusa d’être le complice d’une telle grosse machination  et se vit (injustement ?) radier des effectifs de l’Armée.

 

 

Si l’on sait qu’un tel ballet (signature de la décision d’affectation et de l’ordre de mise en route des éléments) ne peut jamais se faire à l’insu du ministre de tutelle, alors, on établit aisément la parfaite connaissance du dossier et la complicité du général Yamoussa Camara dont, d’ailleurs, les déclarations incendiaires à l’époque enfoncent jusqu’à la moelle.

Voilà comment des généraux voulaient maquiller un acte d’assassinats historique de leurs frères d’armes et comment la supercherie a été découverte et annihilée.

Sékou Tamboura

 

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. M.Tamboura!
    Vous êtes vraiment aussi inculte que votre juge d’instruction.
    En quoi le Général Yamoussa est-il concerné ici?
    Nous voyons tout simplement ici un simple dysfonctionnement de l’administration militaire.Sa portée juridique est très maigre.
    Ce juge a l’intention d’enflammer le pays par son manque de discernement.
    Mais nous n’allons pas le laisser faire.

  2. Ya poutrèèèèèè. Comment une décision signée d’un chef d’état major général va t-il impliquer le ministre de la défense? Quand le bras failli on en punit la tête. Rien ne prouve que Yamoussa est impliqué dans ces intrigues. Que la justice continue son petit chemin pour que la vérité éclate au grand jour. Vive la justice. A bas les suppositions, les implications et mes déductions. De toutes façons, k’administration de la preuve implique des méthodes et des voies. La procédure pénale est claire en la matière. VIVE IBK. On ne tue pas son chien méchant pour faire plaisir à l’ennemi sinon on se fera mordre tôt ou tard par celui d’autrui.

    • comme tu n’as pas sûrement étudier le droit, alors il est preferable que tu fermes ta gueule! Comment tu peux opiner qu’une decision signée par un chef d’etat major general va impliquer le ministre de la dedense? Si le tocard Yamoussa est un parent á toi, mieu vaut lui chercher un bon avocat.

      • Moise.On n’a pas besoin d’être un spécialiste du droit pour comprendre que le général 3* Yamoussa Kamara n’a rien à voir dans vos histoires de cowboy!Si on veut aller jusqu’au bout, il faut interpeller Dionkounda Traoré aussi puisqu’il était le chef suprême des armées (en sa qualité de président par intérim)au moment des faits.Vois-tu ce que je veux te faire comprendre?Que dieu bénisse le Mali ainsi que l’ensemble ses généraux. 😉

    • Bien dit Sankingba .
      Ce journaliste est immature et manque absolument de bon sens . il se permet de spéculer sur des faits qu`il connait mal .
      Les personnes visées par ces propos insolents doivent le poursuivre pour atteinte à leur honneur . à leur dignité et insulte publique.
      De surcroit ce juge est loin d`être un juge émérite pour qui connait son parcours et ses capacités intellectuelles et professionnelles. Nous nous connaissons tous dans ce Mali.
      Par ailleurs , le journaliste ne maitrise pas la langue française puisqu`il utile les termes à tort et à travers.

    • However only the side of justice matters.
      -When you show your prisonners on TV and that they are later found in mass grave I will say that there is only one side

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