Détenus de Kati : Jours noirs au Cachot

8
Amadou Haya Sanogo, président CNRDRE

Des améliorations seraient maintenant perceptibles dans leurs quotidiens. L’alarme sonnée par les défenseurs des droits de l’Homme ayant certainement produit leurs effets, le Général Hamidou Sissoko et ses compagnons d’infortune commencent à respirer un peu. Si des visites sont désormais autorisées aux comptes – gouttes, il apparaît que leurs droits à la nourriture seraient toujours filtrés. En cette période, leurs gardiens, des durs, leur feraient avaler des couleuvres. Or, au rythme où vont les choses, rien ne devrait permettre de telles animosités. Quant à leurs dossiers, ils ne résisteraient nullement devant une cour digne d’une République.

ela fait plusieurs semaines que des officiers de notre pays ont été  arrêtés sous divers motifs, incarcérés  et déportés à Kati où siège l’ex – junte militaire, le CNRDRE. Ils ont été maintenus dans le secret total jusqu’ à ce que le département de la justice ne prenne au sérieux leur cas. Présentés devant le procureur de la République, ils ont  été accusés de tous les crimes :

” Détention illégale d’armes, assassinats, atteinte à la sûreté intérieure… ” Patati Patata !

Par la suite, des avocats sortirent pour défendre leurs droits. Droit à la visite, droits aux repas aux visites autorisées. Auparavant, des rumeurs faisaient état de pires traitements inhumains contre les prévenus. Par exemple, l’on racontait que le plus gradé d’entre – eux, le Général Hamidou Sissoko, était menotté constamment et jeté dans une cellule. Il en était de  même pour le Colonel Abdoulaye Cissé, le Commandant Mamadou Lamine Konaré, et bien d’autres. Il était  alors difficile de démentir ces rumeurs en l’absence de témoignages contradictoires. Dans les familles intéressées, l’on fuyait d’en débattre.

Des épouses de détenus ne les auraient par reconnu lors de brefs entretiens en présence d’hommes en armes. Il nous a été rapporté que des frères de certains d’entre – eux n’ont pu garder leurs larmes tant les souffrances étaient visibles. Leur gardien en chef, un curieux sous – officier, répondant au nom de Siriba Diarra, aurait juré de leur faire voir toutes les souffrances du monde. Ce serait lui qui détiendrait en otages les prévenus de Kati. En tout cas, son nom est régulièrement cité dans les grins de Bamako.

De bonnes langues révèlent que le Capitaine Amadou Haya  Sanogo, le chef de l’ex – junte, désormais auréolé de son statut d’ancien Chef de l’Etat, ne jouerait pas un rôle décisif dans le traitement de l’affaire. Son compagnon, le lieutenant Amadou Konaré, serait sur la même longueur d’onde. Paraîtrait – il que d’autres membres du CNRDRE seraient disposés à décanter cette situation qui n’honore nullement notre pays, en premier lieu l’institution militaire.

 

Les faits sont têtus 

Dans un passé  récent,  l’histoire politique du Mali  a connu des drames, des tragédies. De brillants intellectuels civils et militaires ont fait les frais de purges insensées. Après le Coup d’Etat de 1968, des dignitaires du régime défunt furent mis à l’écart sans raison. Certains seront déportés à l’intérieur du pays pendant près de dix ans. En aucun moment, la justice n’a statué sur leurs cas. Aucune cour ne les avait jugé et condamné. Exception notable, d’autres auront la hanche d’accompagner le CMLN (Comité Militaire de Libération Nationale) dans la gestion des affaires publiques.

Mais, bien avant cette période, le Mali avait perdu d’importantes ressources humaines. Sans raison, le régime dit socialiste s’écarta et écarta des hommes et femmes qui pouvaient pourtant lui venir en aide. L’on se rappelle des procès organisés en catimini et ayant envoyé à la mort Maraba Kassoum, Hammadoun Dicko, Fily Dabo Sissoko etc.

A présent, des zones d’ombre pèsent  sur les contours de cette triste affaire.

De 1968 à 1991, des affaires similaires se sont déroulées. Ce fut une dure période où le Mali perdit de brillants officiers. Coup sur coup, il y a eu des éliminations physiques. Pour mémoire, l’on peut citer les Capitaines Diby Sillas Diarra, Alassane Diarra, Mamy Ouattara, Sawadogo… Ensuite, il y a eu des dizaines de sous – officiers qui furent des victimes de la guerre des chefs au sein du CMLN.

Son chef du gouvernement, le Capitaine Yoro Diakité  trouva la mort dans le bagne de Taoudénit. Le Capitaine Malick Diallo eut plus de chance après avoir purgé dix années de prison dans le Sahara. C’est un vieil homme que nous avons eu la chance de voir parfois à la pharmacie ” Soudanaise ” chez son épouse. Il était sorti gravement malade de cette prison.

La liste noire est longue. En février 1978, les lieutenants Colonels Kissima Doukara, Tiècoro Bagayoko, Karim Dembélé furent balayés par la tempête. Les deux premiers cités ont été sauvagement tués à Taoudénit. Le troisième, Karim Dembélé, sortit de prison dans un état déplorable. N’eut été le Bon Dieu, il n’aurait pas fait plus de dix ans après sa libération. Dans le lot, il y avait le Colonel Charles Samba Sissoko qui passa cinq années en prison.

Dans la foulée, il y avait le lieutenant – Colonel Joseph Mara. Il purgera une peine de cinq ans de prison à Taoudénit.

L’histoire retiendra que le Capitaine de police Youssouf Balla Sylla fut également privé de sa vie à Taoudénit.

Son compagnon, le Capitaine Yacouba Coulibaly retourna à Bamako, après 10 ans de prison, mais très malade.

Mon cousin, l’Inspecteur de police Aboubacar Diarra, eut la petite chance d’écoper une peine de cinq ans de travaux forcés. A sa sortie, c’est un membre de la famille que nous avons découvert victime de graves tortures. Dans l’ensemble, ils étaient une trentaine d’officiers de l’armée e de la police à être humiliés, embastillés, torturés à vie, et délaissés.

C’est le lieu d’évoquer le cas du Capitaine Soungalo Samaké et celui des Colonels Mamadou Mariko (Chef d’Etat Major de l’Armée de terre de l’époque)  et Abdoulaye Diallo dit Dax (Patron de la Gendarmerie au même moment).

Tout petit, nous avons vu ces dignes éléments de la vaillante Armée, parfois enchaînés ou menottés, attachés tels des fagots et transportés au camp du Génie militaire de Bamako. Des coups de cravaches pleuvaient dans l’enceinte du Centre d’Opération (actuel foyer). Depuis cette époque, nous avons eu le sentiment que notre pays se trouvait  sur une pente dangereuse. La suite, on la connaît.

 

L’après mars 91

Certes, après ce coup d’Etat perpétré par une certain Amadou Toumani Touré (ATT) et compagnons, il y a eu encore des purges, mais, force est de reconnaître que les camps d’éliminations physiques (Kidal et Taoudénit) avaient disparu de la scène. Il y a eu des procès.

Les condamnés à mort eurent la vie sauve. Certains échappèrent à la guerre des chefs. Par exemple, le lieutenant – Colonel Oumar Diallo dit Birus continue à mieux vivre en dehors de l’Armée. Le Commandant de police, Anatole Sangaré, a poursuivi une brillante carrière par la suite. Aujourd’hui, il est à la retraite avec ses galons de général. L’un et l’autre peuvent désormais dormir tranquillement avec le sentiment d’avoir bien servi le Mali, leur pays.

Un moment, l’atmosphère était polluée par les tentatives de coups d’Etat, imaginaires ou vrais. Une chose est sûre, les présumés auteurs s’en sortirent sans dommages sérieux. L’un des capitaines du Génie militaire dont nous taisons le nom, fut un moment cité dans une affaire du genre. Blanchi, il est maintenant Colonel de son état. Notons, cependant, que tout le monde n’a pas eu une telle chance.

 

B. Koné

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. Sanogo Nous vous soutenons jusqu’au bout,mais il faut trouver une solutions convainable pour liberer nos trois villes du nord nord le plus vite.HONTE à att ainsi que tous ceux qui le soutenient.vive notre pays.

  2. chers amis j’ai vue une video ce matin sur maliweb montrant la torture sur nos vaillants millitaires que sanago les a infligés etaient d’une autre époque ce sanogo doit être jugé par la cour penale internationale reagissez s’il vous plait.

  3. Le CNRDRE doit savoir qu’aucune atteinte à l’intégrité physique de tout soldat ne restera pas impuni. L’aministie du Mali ou de la CEDEAO n’a aucune valeur aux yeux de la CPI. ABE salut !

  4. Donc les soldats tués par ces comploteurs de la restauration d’ATT sont ils morts pour rien du tout? il faut que ces gens payent aussi de ce qu’ ils ont fait. Mais c’est la justice de trancher dans les règles républicaines en respectant les droits de la défense.

  5. (sur TA QUEUE) ne persistons pas dans l’ignorance et dans l’egoisme un homme issue d;une bonne famille avec une bonne education ne reflechirai jamais comme toi.le journaliste nous informe tes militairesprenent la fuite. la liberation du nord n’est pas pour demain.

  6. SANOGO EST LE DIABLE EN PERSONNE…QU’IL PERISSE EN ENFER S’IL A PERMI UN TEL TRAITEMENT DES GARS QU’ILS ONT CAPTURE…

    JE VIENS DE REGARDER LA VIDEO…ET JE NE ME PLAINDRAI PLUS DU TRAITEMENT QU’A DONNER LES BANDITS DU NORD A NOS SOLDATS QU’ILS ONT CAPTURE…

    MAUDIT SOIT LUI…ET MAUDIT SOIT CEUX QUI ONT COMMIS CE TRAITEMENT….

    ON MERITE NOTRE SORT….

    POUR LA PREMIERE FOIS DE MA VIE…J’AI HONTE D’ETRE MALIEN….

    QUE DIEU SAUVE CE PAYS!

    MOUSSA AG

  7. Je sais que tu as recu un ronsson pour cet article. Au lie d’aller chercher l’information au nord, tu te palantes sur ton queue pour raconte des bohaha.

Comments are closed.