Désordre républicain au Mali : À quand la démilitarisation de l’administration civile ?

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Entrée du camp militaire de Kati, près de Bamako, le 3 octobre 2013. AFP
Entrée du camp militaire de Kati, près de Bamako, le 3 octobre 2013.
AFP

À quoi sert une armée ? Telle était la question que nous avons posée à des citoyens afin d’avoir leur perception du militaire. Nous avons volontairement choisi trois milieux différents intellectuel, analphabète et mixte (grin dans lequel on rencontre indifféremment des lettrés, des semi-lettrés et des illettrés).

 

 

 

En effet, sur dix sondés par milieu à propos de leur perception du militaire, les résultats furent les suivants :

 

-intellectuel : une armée sert à protéger les citoyens et à faire la guerre si nécessaire; cette réponse fut identique pour les dix sondés.

 

 

-analphabète : une armée sert à faire la guerre (réponse de 7 sondés); une armée sert à nous protéger (réponse des 3 autres sondés).

 

 

-mixte : une armée sert à faire la guerre pour nous (4 sondés); une armée sert à se sacrifier  pour nous (2 sondés); une armée ne sert à rien (3 sondés); à veiller sur nous (1 sondé).

Moult lectures peuvent être faites de ces réponses littérales recueillies; au-delà, on peut se contenter de les interpréter brièvement et de donner une  froide et sommaire lecture sur notre armée depuis la 1ère République. De notre point de vue, elle révèle la source majeure du désordre dans notre république.

 

 

Un constat est que 21 réponses sur les 30 pensent qu’une armée sert à faire la guerre. Si notre échantillon de 30 personnes peut se révéler infime pour être représentatif, son caractère disparate est tout le moins révélateur du travail d’un porteur de tenue et d’arme de guerre mais pas de chasse (vision candide du simple citoyen).

 

 

On pourrait ajouter à ces 21 réponses les 6 autres qui ont à peu près la même sensibilité. Les 3 autres qui estiment que l’armée ne sert à rien expriment un sentiment de désarroi. L’intérêt de ce mini sondage réside dans la prise de conscience chez les citoyens de ce qu’est l’armée ou de sa raison d’être.

 

 

Aussi le paradoxe vient du fait que dans notre pays, aujourd’hui à étiquette démocratique, l’Administration de l’Etat est encore ¨truffée¨ de militaires. Est-ce le signe de ¨L’INCURIE CIVILE¨ ? On pensait qu’il existait autant une administration civile qu’une militaire, distincte l’une de l’autre, constituant ainsi le fondement de l’ordre républicain démocratique.

 

 

La valeur de la deuxième repose sur son mutisme par rapport à l’administration civile et au respect de la stricte séparation des deux. Les deuxième et troisième Républiques sont à l’origine de ce capharnaüm politique, de cette illisible imbrication des deux administrations qui a généré l’hybride et l’immonde administration mixte.

 

 

Les tenants du 2e régime ¨les militaires¨ prenant goût au pouvoir politique et ayant vite oublié leur serment de remise du pouvoir aux civils après six mois décidèrent de créer une ¨école de caste militaire¨ pour pérenniser leur génération au pouvoir en tout cas dans les privilèges.

Les 1er et 2e régimes de la 3e République (tenants militaires et civils du pouvoir) ont accentué le système dans des cercles de famille, d’amis et d’intimes. Le militaire, prenant goût au système et oubliant qu’il est un soldat dont la vocation est la défense du territoire et de la nation, s’est vite transformé en soldat de la répression de ses propres citoyens aux mains nues.

 

 

Ils se sont mêmes persuadés qu’il n’y aura plus de guerre, prétextant sans argumenter, l’impérieuse nécessité pour un officier militaire d’être gouverneur de régions dites sensibles en place et lieu de l’administrateur civil comme si le militaire ne pouvait pas être aux ordres  du civil en tant que son conseiller aux affaires militaires.

 

 

Le monde a vu ¨la République des Généraux en Grèce¨ depuis le Coup d’Etat opéré par les militaires et leur prise de pouvoir en 1974. Le pays est parti à vau-l’eau jusqu’au blocage institutionnel. Les récentes chaudes périodes de nos régions dites sensibles nous ont édifiés sur la gestion administrative et politique des militaires; on doit en tirer des leçons.

 

 

Qu’un attaché militaire soit dans une représentation diplomatique ou dans une institution par fonction militaire, qu’il soit dans des missions de développement comme les militaires médecins ou ceux dans les grands travaux d’aménagement (construction de routes, de ponts, de barrage etc), cela est louable.  Cependant, qu’il lutte pour la paix sans avoir à tuer (par le biais de la sensibilisation ou du contrôle des armes en circulation) cela est encore noble.

 

 

¨Rendre à César ce qui est à César ¨tel doit être le leitmotiv de notre nouvelle culture démocratique à l’image de la coutume, de la tradition démocratique occidentale. Le militaire dans le civil ne peut être valorisé, il est voué à perdre son mutisme au profit du chuchotement pour qui sait écouter et finira par tomber dans le verbiage et la corruption.

Les valeurs militaires doivent rester celles du soldat, l’administration politique celle du civil. L’ordre étant la vertu cardinale du soldat, il doit par respect pour cette vertu se désengager de l’administration civile à commencer par les départements ministériels qui semblent manifestement engorgés par la pléthore d’officiers, en mal de place au sein des forces armées.

 

 

Une certitude cependant dans l’attente du changement annoncé est que le peuple s’attend à voir son administration civilisée par sa démilitarisation; ainsi elle sera confiante en son armée réellement aguerrie car tournée essentiellement vers ses tâches militaires. La Nation aura de ce fait un solide socle pour son processus démocratique.

 

 

Notre mini sondage révèle la connaissance judicieuse du citoyen quand au rôle fondamental de son armée qu’il entretient. Dans la refondation de l’Etat l’expérience positive de certaines tâches dévolues à l’Armée de la 1ère République pour son aguerrissement doit être actualisée. Par exemple, à travers l’octroi de périmètres à aménager dans l’Office du Niger pour que notre armée apprenne à s’auto-nourrir en produisant ce qu’elle consomme.

 

Cela présente un triple avantage : l’aguerrissement du soldat en tout temps, son autonomie alimentaire (essentielle en période de combat) et une grande économie budgétaire pour l ‘Etat. Il faut civiliser la Gouvernance en la démilitarisant et légiférer dans cette optique tout en renforçant l’Armée. Ainsi l’Ordre Républicain pourra être progressivement restauré dans sa  pure tradition démocratique.

 

 

S.M. DIALLO.

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4 COMMENTAIRES

  1. TOUTE CETTE CONFUSION EST DUE A SANOGO ET COPAINS DE LA JUNTE QUI ONT FUI AU NORD POUR VENIR MANIPULER LES FEMMES DE KATI QU’ILS N’ONT DE BALLES ET ON N’ A PAS DE PATATI PATATA ET LES ANALPHABETES LES ONT CRUS ET CERTAINS POLITIQUES EN ONT FAIT LEUR BUSINESS POUR PARVENIR A LEURS FINS.
    ATT A FAIT CA IL A FAIT CA.
    L’HISTOIRE EST LA ET LA VERITE EST IMPLACABLE
    LE RESULTAT EST LA.
    COMME ON LE DIT IL EST PLUS FACILE DE DETRUIRE QUE DE CONSTRUIRE.

  2. Je suis réellement surpris de voir un peul aussi borné que toi, Mr Diallo. Un militaire malien n’est point moins fils de ce pays que toi. Pourquoi ne pas le mettre là où il peut valablement servir son pays. Si tu n’as pas de frère militaire je conviens que cela est une malédiction pour toute ta famille. Espèce de Nièngo patenté. Pense tu que les civils sont plus compétents que les militaires. Allez voir en Egypte où le Général Assisi et sa suite ont été sollicités. En Bosnie, le désordre actuel n’est-il pas de la gestion des civils? Tout près en Algérie l’économie florissante est du ressort des généraux, en Corée du nord pareil. Gros bon à rien. 8)

  3. C’est dommage qu’au 21eme siecle encore on ne sache pas la valeur d’une Armmee au Mali.
    Les missions d’une Armee ne peuvent se resumer a faire la guerre,mais surtout a contrubuer au develloppement d’un pays.
    Si pour certains(intellectuels)l’armmee n’a d’autres missions que de faire la guerre force est de remarquer qu’une quelconque brimade a l’encontre des hommes en uniforme ne peut que nous plonger dans certainement une spirale de coup d’etat.
    N’a-t’on pas l’habitude de dire que:si tu t’occupes pas de ton Armee c’est cette derniere que s’occupera de toi.
    Petite lecon pour Monsieur le Journaliste:Pour venir a bout de la recession d’apres la seconde guerre mondiale,les USA ont fait recours aux personels des forces armees qui de toute facon sont consideres plus competents et cela a travers le monde entiers.
    Aujourdhui encore des grandes puissances commme la france continue d’utiliser les Militaires dans les structures civiles pour plus d’efficacites et de rigeur dans le travail.

    • Tu n’as rien compris idiot ce que le journaliste a dit est vrais. Un militaire est avant tout un soldat. Il est le serviteur du civil qui l’entretien. Ce qu’il ne vous a pas dit c’est qu’aujourd’hui la population civile ne reconnaît plus cette armée qu’il qualifie de bandit et de déserteur alors si vous êtes militaires essayé de revoir vos comportements. En bon BAMANA « moussalaka bè fin bè là » jusqu’à présent on continue à vous soutenir parce que le soldat est le symbole de l’état. Le premier coup d’état a affaiblie notre état le MALI. Le deuxième était salutaire parce que le contexte mondial l’exigeait. Le troisième a entrainé la chute de notre grande NATION LE MALI. Il est temps qu’on se ressaisit en travaillant doublement pour sortir notre beau pays de cette galère.

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