Des soldats suisses au Mali, un bon signal

11
Des soldats maliens lors d'un défilé militaire à Bamako, en 2010. AFP
Des soldats maliens lors d’un défilé militaire à Bamako, en 2010. AFP

Si le parlement le permet, une poignée d’experts sans arme ni uniforme enseignera aux cadres de l’armée malienne «ce qu’une armée peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire». Une contribution non négligeable à l’heure où certains soldats sont accusés de commettre des actes délictueux envers les populations touaregs et arabes. 

Le Conseil fédéral sera appelé à se prononcer prochainement sur l’envoi d’instructeurs militaires suisses au Mali. Le chef du Département des affaires étrangères, Didier Burkhalter, a confirmé au SonntagsBlick du 31 mars qu’il déposerait bientôt une proposition en ce sens sur la table du Conseil fédéral, à condition qu’elle soit contresignée par le président de la Confédération, Ueli Maurer, en sa qualité de chef du Département de la défense. Ce dernier serait d’accord sur le principe, il reste à fixer les modalités de la mise en œuvre de cette décision.

La Suisse participerait ainsi à la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), progressivement mise sur pied depuis le mois de février dernier, et qui devient pleinement opérationnelle ces jours-ci. En fait, les militaires suisses détachés seraient en civil et non armés, et auraient pour tâche de former les cadres de l’armée malienne aux règles du droit humanitaire et des droits de l’homme, «pour leur enseigner ce qu’une armée peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire». Les experts en question seraient basés à Bamako, au quartier général de la force multinationale dans laquelle ils seraient intégrés. Cette force comprendra quelque deux cents hommes placés sous l’autorité du général de brigade français François Lecointre. Leur sécurité serait assurée par l’armée malienne. La durée initiale de la mission est de 15 mois.

Le chef du Département des affaires étrangères n’a pas précisé le nombre d’officiers qui seraient affectés à cette tâche, mais à première vue, il devrait s’agir de cinq à dix personnes, à voir la contribution de pays comparables et la nature de l’action prévue.

Didier Burkhalter donne trois raisons pour justifier la réponse positive que la Suisse s’apprête vraisemblablement à donner à l’UE qui lui a demandé son concours.

D’abord, assurer le respect universel des Conventions de Genève et par là, la protection des populations civiles. Ensuite, prendre part à la stabilisation d’une région proche de l’Europe, ce qui correspond à un intérêt direct pour la sécurité de la Suisse – qui est aussi exposée à la menace d’une action terroriste.

 

Par François Nordmann

 

letemps.ch

Commentaires via Facebook :

11 COMMENTAIRES

  1. Franchement l’absence de soldats suisses au Mali ne gate rien, parcontre leur presence insulte notre intelligence,” Allah kana mogo si djougou ki sereye” (que Dieu te garde d’avoir son salut au temoignage de ton ennemi).

  2. Avec un pays comme la Suisse, aucune confiance, vu son passé et son présent en matière de finance (par ces banques qui reçoivent n’importe quels fonds même ces des grands dictateurs africains), sa rélation avec le MNLA avant l’occupation du nord.Leurs soldats peuvent venir mais qu’ils soient surveillé de près.Nous nous rappellons la mesaventure survenue, sous Alpha, avec un coopérant Suisse abattu qui était d’intelligence avec la rebellion armée.La Suisse n’a jamais été une grande puissance militaire .Que peut-elle apporter militairement à la crise du nord?
    Attention!ne les perdez jamais de vue!

  3. Si la Suisse est présumée être un fervent supporter des hommes bleus “Touregs” du mnla, pourquoi nous apportera – t’elle sont soutien? Pour quelle fin?

  4. ils viennent apporter des tablettes de chocolat suisse pour chaque soldat malien qui descendra un barbu

    • Ce qui est triste, c’est qu’on risque de se retrouver a la case depart apres toutes ces aides! Toute nation, tout individu qui se respecte doit savoir trier ses amities et n’accepter que des aides qui lui servent a se developper!

      • Je suis parfaitement d’accord avec vous. Et maintenant il faut que le Mali exprime réellement ses besoins. Tout le monde a connu la position de la Suisse par rapport au problème du nord. C’est l’un des soutiens financiers des zazareveurs du Mnla.

    • EST CE QUE CAPI SANOGO FERA PARTIE DES SOLDATS A RECYCLER ET /OU REFORMATER PAR CES EXPERTS HELVETIQUES ?

  5. Toutes les contributions sont les bienvenues pour non seulement encadrer l’armée malienne mais aussi assurer la sécurité et la stabilité de ce grand pays.
    Vivement l’autorisation du parlement pour un déploiement éminent de leurs experts enfin qu’ils apportent leur savoir faire au MALI. Encore la diplomatie française est en train de porter ses fruits car l’UE était assez réticente mais la situation se débloque du jour au jour et c’est de bonne guerre pour le MALI et la sous-région.
    Soyez les bienvenus chers experts!

Comments are closed.