On a beau invoquer le problème de manque d’équipement de l’armée, il ne saurait expliquer le malaise profond que traverse la grande muette.
On a beau dire que les rebelles sont mieux armés, cela ne saurait expliquer les nombreuses désertions. D’ailleurs, de source militaire, les rebelles ne disposaient ni de chars ni de BRDM. Ils les ont tous pris sur nos militaires qui les ont abandonnés à l’ennemi sans avoir livré aucun combat en général. Peut-on parler de manque de matériel lorsqu’on a en face des combattants ne disposant ni de chars ni de BRDM ? Nous autres profanes avons du mal à répondre par l’affirmative à cette question. Deux raisons essentielles devraient expliquer la situation. D’une part, les recrutements sont faits sur la base de l’affairisme, des relations parentales, et non par vocation. Que peut-on attendre de quelqu’un qui est venu dans l’armée parce qu’il n’a pas trouvé mieux ? Réponse : désertion, fuite devant l’ennemi.
C’est ce qui est d’ailleurs arrivé dernièrement lorsque les mutins ont attaqué le Palais présidentiel. Là quoiqu’on ne fût pas en face de rebelles touaregs, la plupart des gardes présidentiels, y compris ceux dits de l’élite, ont préféré prendre la tangente plutôt que d’accomplir leur devoir. Pourtant, face à la rumeur de coup d’Etat qui circulait depuis trois mois, ATT avait procédé à un réaménagement du staff de sécurité. Des bérets rouges ont ainsi pris les places de soldats non issus du même corps qu’ATT. Question de confiance. Malgré tout, aux premiers coups de feu, beaucoup ont préféré se chercher.
D’autre part, il faut dire que l’armée n’est que le reflet de la société malienne d’aujourd’hui où l’honneur ne veut plus rien dire. La société commence par la famille où il n’y a plus de respect. Aujourd’hui il est normal qu’un policier prenne l’argent avec un usager de la circulation au vu de tout le monde. Aujourd’hui, lorsqu’on monte ou descend le drapeau, rares sont les citoyens qui s’arrêtent volontiers, sans être obligés, pour respecter les couleurs nationales. Autrefois quand on jouait l’hymne national, les larmes venaient aux yeux. Aujourd’hui l’élève interrompt les cours du maître quand il le souhaite et sans être inquiété. Aujourd’hui on te tue en circulation ou même dans ta maison, sans rien risquer. Tous les segments de la société sont en décomposition avancée. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. La société malienne a besoin d’une transformation radicale. Qui ne peut venir que d’un homme peu soucieux de faire deux mandats et même de son propre sort. D’un héros, d’un patriote pour faire simple. Cet oiseau rare existe-t-il encore ? Difficile d’y croire, mais les héros ne manquent jamais. Il y va de la survie de l’humanité.
Nous plaignons beaucoup aujourd’hui un patriote comme Seydou Badian. Ce serait un pléonasme de supposer qu’il vit des heures atroces, l’auteur de l’hymne national. Une chose est sure, il a joué sa partition jusqu’au bout. Maintenant qu’il se repose, si possible dans un endroit paisible, retranché, où il n’aurait plus accès à l’information médiatisée. Oui, nous sommes sur que de cette façon, il pourrait vivre encore longtemps aux cotés de ceux-là qu’il a inspirés. En effet, son combat n’aura pas été vain, car même s’ils ne sont pas nombreux, ils existent, ceux-là qui ont bien reçu son message patriotique et transmettront à coup sûr le flambeau.
I Vitalki
Les temoins à Gao nous l’ont et repeté mille fois,que les armes qu’ils ont vues avec les rebelles n’etaient rien par rapport à celles nos soldats jettaient ou abandonnaient pour fuir (BRDM, chars, armes lourdes etc.. c’etait tout sauf un problème d’armes.
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