C’est sans appel : la cupidité a pris des proportions très inquiétantes au sein de l’Armée de l’Air du Mali. Mais on était loin d’imaginer une telle amoralité de la hiérarchie militaire de ce corps sur la gestion des cotisations mensuelles destinées à leur mutuelle de santé. Pendaison ou écartèlement ? Le sort que ses responsables méritent doit être exemplaire.
Lancées à grand renfort de publicité, les prestations de la mutuelle de santé de l’Armée de l’Air continuent de faire couler de la salive au sein des hommes de rang. Au rythme que la troupe bourdonne. Autrement dit, la promesse des fleurs n’a pas tenu celle des fruits. Le flop est magistral et le revers cinglant.
Plus le prélèvent sur le salaire des militaires de l’Armée de l’Air est obligatoire, plus la gestion de leur mutuelle de santé est décriée. En effet, avec l’arrivée de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) dont la prise en charge est de 70% moyennant un prélèvement mensuel de 3,06% sur le salaire, les militaires de l’Armée de l’Air ont demandé à leur hiérarchie de supprimer les cotisations de 1000F prélevées sur les salaires au profit de leur mutuelle de santé qui est d’un taux de couverture sanitaire de 30%. En principe, ce taux et celui de l’AMO font que la prise en charge des soins de santé est de 100% au niveau de l’Armée de l’Air. Mais cette demande des militaires fut peine perdue. Car, il y a eu une augmentation de 50% amenant les cotisations à 1500F au titre des prélèvements sur les salaires. Et même pas une année, il y a eu une autre augmentation qui a été décidée par les responsables de la mutuelle qui ont prétexté qu’après avoir consulter des experts, ces derniers ont proposé le prélèvement direct de 7% sur les salaires des militaires de l’Armée de l’Air, tout grade confondu. Ainsi, les fonds prélevés, mensuellement, sur les salaires de la troupe se chiffrent à 5.000F pour les militaires de rangs ; 7.500F pour les sous-officiers et 10.000F pour les officiers.
De par cette méthode de prélèvement direct de 7% sur les salaires, les éléments de l’Armée de l’Air payent plus au niveau de leur mutuelle de santé qui ne couvre que 30% sur la couverture sanitaire. Contrairement à l’AMO qui prend 70% des frais de soins et qui ne retient que 3,06% sur les salaires.
Coup de brodequins
Si toutefois au niveau de l’Armée de l’Air, les affiches et les annonces publicitaires sur l’initiative de la mutuelle de santé promettent mont et merveille aux militaires sur la prise en charge des frais d’hospitalisation et des soins ambulatoires, sur le terrain, c’est autre chose. Car à l’hôpital, les souscripteurs de la mutuelle de santé sont abonnés au désespoir. La mutuelle ne débourse qu’une seule fois la somme total de 70.000F CFA pour toute l’année et pour tous les soins.
Plus grave, malgré la cotisation mensuelle pour la mutuelle de santé qui se chiffre à 5.000F, 7.500F et 10.000F CFA par militaire, en cas de maladie des autres membres de la famille du cotisant, ceux-ci n’auront pas droit à la prise en charge de la mutuelle de santé de l’Armée de l’Air. Et gare au petit « n’imprudent » qui est évacuer à l’étranger. Il sera victime de son « imprudence ». En ce sens qu’il est à la charge de lui-même.
D’où, le lieu pour les cotisants de mettre la main à la poche pour survivre au cas où l’AMO seule ne suffira pas. Contrairement, à ce qu’on fait croire aux cotisants par rapport à une prise en charge des soins de santé à 100% comme quoi la mutuelle prend en charge 30% sur les frais d’hospitalisation et les soins ambulatoires en plus des 70% de l’AMO. En clair, les prélèvements directs sur le salaire des militaires de l’Armée de l’Air au titre de la cotisation mensuelle de leur mutuelle est l’arnaque du siècle. C’est-à-dire vous déboursez plus que vous ne recevez. Pourtant, les messages sur la mutuelle de santé de l’Armée de l’Air assurent et rassurent que les médicaments et les frais afférents à la maladie sont pris en charge à100%. D’où l’adhésion massive au fameux sésame.
Mais aujourd’hui, c’est une autre paire de manche au sein de la troupe de l’Armée de l’Air. Les plaintes fusent de tous les côtés au sein de l’état major de l’Armée de l’Air. Et les victimes se comptent en centaine.
Nos sources dénoncent comme premiers responsables de cette mauvaise gestion de la mutuelle de santé, le Chef d’État major de l’Armée de l’Air, le colonel-major Souleymane Bamba qui est le président d’honneur de la mutuelle de Santé ; le président du Conseil d’Administration de la mutuelle, le colonel Cheick Oumar Touré et le trésorier de la mutuelle, le commandant Sabrou Niumata. Ils sont tous accusés d’avoir mener une vie faste de cadres militaires grâce aux cotisations destinés à la mutuelle de santé de l’Armée de l’Air. En tout cas, des richesses considérables, selon nos sources, sont disséminées par ces trois personnalités.
En bloc, nos sources soutiennent mordicus que ces trois bidasses en chef s’entendent pour se partager à parts égales une partie des cotisations des militaires à l’issue de transaction frauduleuse. Et la troupe de l’Armée de l’Air a désormais l’œil sur les fruits présumés de la mauvaise gestion des cotisations de leur mutuelle de santé.
En attendant, la gestion de la mutuelle de l’Armée de l’Air est de plus en critiquée. Et ce n’est qu’un début.
Mauvais présage !
Jean Pierre James
