Défilé militaire, parade d’avions de combat de dernière génération, démonstration de puissance militaire montée et motorisée, c’est assurément par les Champs Elysées que Paris a respiré hier. Et il y avait de quoi ! La fête du 14 Juillet à laquelle le président de la République, Dioncounda Traoré a pris part est l’équivalent du 22 Septembre chez nous. La particularité de l’édition de cette année tient plus à la participation des militaires maliens et africains.
Nos compatriotes se sont déjà familiarisés avec le mot « Serval ». Ce mot n’est plus seulement ce félin du désert rapide et futé mais désigne surtout une opération militaire française qui a permis à notre pays de recouvrer l’intégralité de son territoire occupé par les aventuriers de tout acabit. Même si le cas de Kidal fait encore grincer des dents, l’efficacité de l’intervention militaire française n’est plus à démontrer.
Sur les Champs Elysées, d’une fière allure, militaires de différentes nationalités ont marché à pas cadencés comme pour marquer à jamais une communauté de destin et surtout une fraternité d’armes. Le défilé des troupes à l’honneur a débuté par des détachements des armées africaines. Suivi de celui de l’Onu participant à l’intervention dans notre pays.
Le défilé des troupes africaines a été ouvert pas un détachement de notre armée composé d’un chef de détachement, suivi d’une garde au drapeau, de 3 cadres et d’un bloc de 50 militaires.
Ce premier détachement était suivi par les chefs de corps, les drapeaux et leur garde, représentant les pays ayant participé à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), aujourd’hui convertie en casques bleus : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo.
Cette partie du défilé a été conclue par un détachement, sous béret bleu, représentant la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui a commencé à se déployer dans notre pays depuis le 1er juillet. Comme le détachement malien, il était composé d’un chef, 3 cadres et d’un bloc de 50 militaires.
Toutes ces troupes ont défilé devant les présidents français et malien installés en première ligne. Présenté par l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées françaises, le défilé était commandé par le général de corps d’armée Hervé Charpentier, gouverneur militaire de Paris.
Il était 10 heures, Place de la Concorde, quand les troupes maliennes passèrent sous une pluie d’applaudissements. Ils étaient tous venus du nord, du théâtre des opérations, a précisé le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Yamoussa Camara qui s’est dit satisfait de la prestation de nos militaires.
Les Casques bleus sont ensuite arrivés. Puis ont défilé les militaires français de retour du nord de notre pays. C’est après ceux-ci que toutes les composantes de l’Armée française ont défilé à tour de rôle. Jusqu’aux 6 parachutistes qui ont émerveillé les centaines de spectateurs massés de part et d’autres des Champs Elysées. Le défilé des troupes à pied était suivi de celui des troupes montées pour finir par le tour des troupes motorisées.
A cette occasion, le président français a rendu hommage à tous ceux qui ont payé le prix du sang pour défendre les valeurs de la République et de la démocratie dans notre pays. L’amitié des peuples se juge surtout à l’aune de la solidarité aux moments les plus difficiles.
C’est exactement ce qui s’est passé à Konna quand le président Hollande décidait de l’invention militaire française pour arrêter l’avancée des jihadistes vers Mopti. La reconnaissance du peuple malien lui a été signifiée de la plus superbe manière lorsqu’il s’était rendu à Tombouctou puis à Bamako en février denier.
La mobilisation était si exceptionnelle que le président français déclara que c était le jour le plus important de sa carrière politique. Depuis, des nouveau-nés et des rues portent le nom de Damien Boiteux, le premier soldat français mort au combat aux premières heures de l’Opération Serval. Et François Hollande qui a aussi désormais beaucoup d’homonymes dans notre pays, s’est définitivement installé dans les cœurs des Maliens.
Envoyé spécial
A. M. CISSE