Déficit de débat démocratique au Mali : Bassidi Dembélé fustige le laxisme des acteurs

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A propos de la vie de la nation, Sidi Moctar Dembélé, parrain des Club des amis de Bassidi Dembélé, n’a pas sa langue dans la poche. Le dimanche 25 mars dernier, au meeting de la société civile et des 38 partis politiques, tenu à la Bourse du travail, il a – une fois de plus – attiré l’attention des leaders politiques et ceux d’associations de la société civile en situant dans un style qui lui est propre les responsabilités des uns et des autres dans la situation actuelle du pays.

 

C’est dans les locaux de la Bourse du travail plein à craquer que le parrain des Clubs des amis de Bassidi Dembélé que Sidi Moctar alias Bassidi Dembélé a convaincu l’ensemble des participants.

Dans un style qui lui est propre, l’enfant de Markala a sans complaisance décrit la situation que vit notre pays. Alors qu’il ne pensait pas avoir le micro dans une foule d’aînés, de responsables politiques de grandes formations politiques et d’association de société civile, Bassidi Dembélé a en toute politesse profité de l’aubaine.

Il est parvenu d’abord à instaurer un calme plat dans la salle précédemment en proie à un brouhaha indescriptible. Ce qui a étonné les gens. Ceux-ci auront du mal à l’applaudir pour la clairvoyance et la lucidité dans son raisonnement sur la situation actuelle dans le pays.

Pour lui, à l’heure actuelle, la situation qui prévaut est la résultante d’une passivité coupable de la classe politique et de la société civile. Parce que, selon lui, la première (classe politique), n’a pas joué de tout son poids pour instaurer un vrai débat politique, constructif profitable au peuple et au chef de l’Etat. « ATT aurait manqué de tout cela. Et c’est ce que je ne comprends pas », a-t-il dit.

« ATT n’était pas un messie, mais il a fait de bonnes réalisations pour lesquelles les uns et les autres l’ont encouragé », a-t-il reconnu. Alors lorsque ça n’allait pas, qui a osé lever le petit doigt pour le mettre en garde, s’est-il interrogé. Pourtant, les textes fondamentaux autorisaient cela. « Bref, il y avait un dysfonctionnement profond. Donc nous sommes tous coupables de ce coup d’Etat et nous ne devons pas continuer à faire dans la dentelle ».

Parlant du coup d’Etat, il a indiqué que ce n’était pas forcément la solution pour sortir le pays d’une « impasse démocratique » d’autant plus que notre Mali faisait déjà face à des impératifs sécuritaires. Mais, puisque le mal est fait, il faudra plutôt une union sacrée pour sauver la nation qui est la plus importante.

C’est pourquoi il a invité les leaders de partis politiques qui, selon lui, auraient failli à une de leurs importantes missions d’éducation et de formation. Pour M. Dembélé, les organisations de la société civile et la classe politique doivent désormais s’occuper de la nation au lieu des intérêts personnels.

Pour lui, le chef du Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat, et ses éléments ont besoin du soutien sans complaisance de tous pour issue favorable. Mais, dira-t-il, ils doivent savoir déjà faire la part des choses entre tous ceux qui sont montés les voir à Kati. « Je sais que parmi ceux qui ont été reçus par le président du CNRDRE, il y en a qui viennent voir le nouvel homme fort pour se positionner. Et le capitaine Amadou Haya Sanogo ou ses homme doivent être en mesure de comprendre cela ».

Sous un tonnerre d’applaudissements, le parrain du Club des amis de Bassidi Dembélé a conclu son intervention, avant d’être courtisé par des leaders d’associations de société civile et de partis politiques. Mais, pour Bassidi Dembélé, sa position est claire. « Je suis prêt à tout sacrifice pour le Mali, sa jeunesse mais pas dans un jeu politicien ou démagogique ».  

Dans une récente sortie au mois de décembre 2011, il mettait en garde contre la transformation des espaces culturales en zone d’habitation. Il avait aussi fustigé l’inertie de la classe politique en général et celle des élus en particulier. « Les députés et maires doivent s’impliquer auprès de l’Etat pour la construction de routes dans le pays. Nos députés doivent arrêter de faire de la figuration à l’Assemblée nationale. Ils doivent interpeller, proposer et surtout chercher des partenaires financiers pour des projets de développement des zones où ils ont été élus », rappelait-il.

Regroupement apolitique à but non lucratif, les clubs de soutien de Bassidi Dembélé sont implantés dans presque toutes les régions du Mali et à Paris (France). Ils ont à leur actif des pompes d’eau, la formation de jeunes, des centaines d’emplois créés pour des jeunes chômeurs.

Ben Dao

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1 commentaire

  1. Ca c’est “bien parler”. Ces politiciens ont trop abuse de l’ignorance de la grande majorite de nos concitoyens. Au lieu de les former a comprendre les choses, on prefere les duper pour les maintenir sous leurs ordres.

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