Défense de l’intégrité du territoire : Le chef d’état-major avoue l’incapacité de l’armée

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La crise sécuritaire que connaît notre pays depuis plus d’un an apporte chaque jour son lot de surprises les unes aussi étonnantes que les autres. Certaines régions entières du territoire national échapperaient complètement depuis bien longtemps au contrôle de l’Etat. L’information n’est pas venue de n’importe qui. Mais bien du chef d’état-major des armées, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, sur les antennes de RFI, le vendredi 8 mars dernier.

Le général de brigade, Ibrahima Dahirou Dembélé, chef d'Etat major des armées
Le général de brigade, Ibrahima Dahirou Dembélé, chef d’Etat major des armées

 En effet, à la faveur d’une visite de terrain aux soldats maliens positionnés sur le théâtre des opérations à Gao le jeudi dernier, le chef d’état-major général des armées, le général Dahirou Ibrahima Dembélé, a accordé une interview au correspondant de RFI dans la région, David Bacher. Dans cet entretien, le chef des armées maliennes reconnaît que “depuis plus de 20 ans le massif de l’Adrar des Ifoghas, notamment Tegharghârt, échappe totalement au contrôle de l’Etat”.

En effet, selon le général Dembélé, pour avoir lui-même servi pendant au moins 15 ans dans cette partie du pays, “aucun soldat de l’armée régulière n’osait s’aventurer dans cette zone hostile” où les conditions de vie sont extrêmement difficiles à supporter pour les hommes et pour le matériel surtout si l’équipement n’est pas adapté à la rudesse du climat.

C’est là en effet, que de violents combats opposent les derniers jihadistes aux soldats français et tchadiens depuis plus de deux semaines en l’absence totale de troupe de l’armée malienne à laquelle la sécurisation et la défense incomberont nécessairement après le retrait des forces étrangères.

Faut-il rappeler que ces propos du chef d’état-major des armées font suite à ceux tenus quelques jours auparavant par le directeur adjoint à l’information des armées, le colonel Souleymane Dembélé, qui, lors d’une conférence de presse, justifiait l’absence de l’armée malienne à Kidal par “le manque de moyens notamment logistiques et non pour des raisons politiques”.

Ces vérités venant de la hiérarchie militaire soulèvent, chez le citoyen lambda, des questions de fond quant à la capacité de notre pays à administrer souverainement l’ensemble du territoire national.

Ceci est d’autant plus inquiétant dans la mesure où nul n’ignore que le Mali fait officiellement 1 241 000 km2 de superficie, dont les 2/3 sont constitués de désert, de massifs montagneux et rocheux regroupant aujourd’hui les trois régions du Nord du pays, dont celui désigné sous le vocable de l’Adrar des Ifoghas dans l’extrême nord-est du Mali.

Le site Wikipédia décrit cette région : “L’Adrar des Ifoghas (parfois orthographié Iforas) est un massif montagneux situé au nord-est du Mali entre les villes de Kidal et Tessalit. Il fait partie des principaux massifs montagneux de la bande sahélo-saharienne avec l’Aïr, le Hoggar et le Tibesti. Sa superficie avoisine les 250 000 km2, soit le tiers du territoire français. Avec une altitude moyenne de 600 m, son point culminant se situe à 890 m”.

La région est jonchée de vallées qui s’ouvrent à l’est sur la plaine du Tamesna, à l’ouest sur le fossé du Tilemsi, au sud vers le bassin occidental de l’Azawagh et au nord sur le Tanezrouft. De sources Wikipédia, le climat de la zone est de type sahélien sur le versant occidental et dans les vallées. Mais, en raison du relief, la mousson pluvieuse de juillet lui assure des précipitations supérieures à celles du reste du Sahara (environ 150 mm par an).

Les arbres sont rares, sauf dans les vallées, dont celle d’Amettetai où les troupes française et tchadienne ont été confrontées à une farouche résistance des dizaines d’éléments jihadistes dans la première semaine du mois courant. L’Adrar est constitué de plusieurs massifs de plus petites dimensions, dont celui de Tegharghârt.

Etant donné que chaque jour le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, assure que l’Etat “dispose de moyens suffisants pour mener à terme cette guerre”, il importe, pour le Mali, de ne plus se contenter de mener cette guerre, bien qu’elle lui ait été imposée par les circonstances que l’on sait.

Mais, il s’agit désormais de la gagner et surtout de se donner, au sortir de cette crise, tous les moyens nécessaires pour asseoir la souveraineté totale de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, en assurer la défense et la sécurité pour les personnes et leurs biens en toutes circonstances, en tous lieux et à tout moment. C’est en cela aussi que l’actuelle crise aura servi à quelque chose d’utile et de bénéfique pour la préservation de l’intégrité totale et entière du territoire national.

Plus jamais un centimètre carré ne doit échapper au contrôle de l’Etat central quel qu’en soit le prix. Le peuple malien et les amis du Mali ont consenti trop d’efforts et de sacrifices pour qu’il en soit autrement à partir de maintenant.

Quant aux raisons et aux responsabilités d’un tel état de fait, l’histoire nous permettra sûrement un jour d’élucider les multiples interrogations que l’on se pose à ce sujet. Il en va de l’honneur, de la dignité et de la crédibilité de notre nation.

Bréhima Sidibé

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24 COMMENTAIRES

  1. Ce cousin germain de Sanogobitch avec sa vilaine me donne des maux de tete en tenant un tel propos.Tout ceci constitue une preuve pour vous incriminer toi et ta bande de larron qui ont renverse le regime precedent a zero pas des seances electorales.Sachant bien que l’AM etait incapable de gerer seule la crise.ATT maintes fois a tenu un tel propos,cette zone de la bande sahelo-sahalienne est tres vaste pour controller la quasi totalite.Souvent je me demande si Acheter(ATT),n’est pas sortit vainqueur de ce coup d’Etat,car les auteurs du pusch sont entrain de lui donner raison sur tous les plans.

  2. Quand j’entendais ce maudit Sanogo dire il y a un an que l’armee n’avait besoin que d’appui logistique et nos militaires pouvaient liberer le nord!!! Qu’il n’avait pas besoin de troupes etrangeres sur le sol malien !!! Que l’armee a elle seule pouvait demettre les terroristes et apatrides touaregs a l’origine de la crise!!! Quelle grande gueule et quel lache ce maudit capitaine Sanogo. Il a fait fuir ATT qui etait bien sur pire que lui sous pretexte d’incompetence et lui meme s’est avere encore plus maudit que le propre ATT.

  3. demmande à capitaine de vous rendre tout les milliards volés dans les caisses de l’etat malien, et aussi l’argent en liquide pris de vos raket chez les dignitaires maliens et hommes d’affaires, sans oublier les coffres forts des ministeres vidés de leurs contenus, cher monsieur,Capi degaulles SANOGO va avoir a peu pres 5 million par moi, alors qu’il refuse d’aller au front ainsi que toute sa clic. donc c est pas l’argent qui manque. Qu’il arrette de piller les recettes de l’etat malien pour donner de sac lias aux F. c’est pas les moyens qui manque. l’argent du coup d’etat pris à koulouba demande à Capi degaulles SANOGO de vous livrer les moyens avec ça. surtout arreter de prendre le peuple malien pour des enfant c’est plus que du mepris. vous avait foutu par votre egoisme ce beau pays en l’air donc chercher les moyens

  4. Ce n’est pas etonnant que le Mali vit une ere de debacle avec a sa tete des generaux pareils. le mieux serait d’arreter toute cette recaille de pretendus officiers superieurs pour ensuite les traduire en justice, puisqu’ils n’auront jamais la decence de demisionner. Toute cette situation a ete entretenue par eux s’ils ne l’ont pas creee. Apparemment ce n’est pas quelqu’un qui a l’etoffe d’un militaire.Jamais memoire d’homme n’a enregistre un reponsable malien qui a demissionne par conviction ideologique. Ces hommes sont des camelions, avec la faculte de s’adapter a tous les courants pour la defense de leurs sordides interets personnels au detriment de la Nation. La democratie est venue empirer notre mal, avec une proliferation anarchique des associations et surtout des partis politiques. Les alliances se font et se defont au gre de la soif d’argent et de privilege sur le dos de L’Etat. NOUS AVONS BESOIN D’UN PAUL KAGAME OU D’UN IDRIS DEBY AU MALI POUR REDEVENIR NOUS-MEMES.

    • Mais c’est qui ton paul kagame ou ton idriss deby itno au mali?

  5. Mr le journaliste commencez déjà à changer la foto du général on dirait kil est à top étoilés .en plus quand vous parlez de l’adrar des iforas éviter de dire selon des sources étrangères il y’a bien de documents maliens ki donnent toute les informations sur cette zone.en vous lisant ça donné pas l’impression ke vous êtes malien.

  6. Toute mes remerciement aux colonels didier dacko ,au colonel ghamou et leurs hommes pour leurs courage et leurs determination a se battre sur le front au cote des alliers merci

  7. Nous soutenons le Colonel majeur Ag Gamou, toute la nation lui est tres reconnaissante de ses efforts et son sens du patriotisme. Nous invitons les autorites militaires et politiques de reconnaitre ses efforts aussi bien que les efforts de tous ceux qui sont au front actuellement entrain de se battre.

  8. Le Mali est entrain de nous désespérer tous ! Si le pouvoir de BAMAKO ne sait ou n’a pas les moyens de bien administrer ces régions là, alors qu’il leur rende la liberté, leur autonomie et leur droit de se déterminer ! On administre des peuples à partir d’une carte uniquement ! Si vous ne savez et, ne pouvez, bien controler que le tiers du territoire censé vous revenir: alors donner à ceux qui habitent les 2/3 restants que vous ne pouvez et ne savez pas administrer le droit de déterminer leur avenir !

  9. Mon general Dembele, vous allez comparaitre avec le cpt Sanogo pour complicite active. Pourquoi attendre la fin de 10 mois d’occupation pour avouer l’incapacite de l’armee malienne a relever le defit. Meme les civiles que nous sommes, n’ayant aucune expertise de la science militaire et la gestion de conflits armes, tous savons que le probleme depassait la competence de l’armee malienne. Il fallait le support et la participation active de la communaute internationale dans la lutte de liberation de notre territoire. Cependant vous vous entetes juste pour servir les interets du capitaine Sanogo au lieu du peuple malien qui etait encore sous le joug de l’esclavage, de la tyranie, de l’humiliation sans precedente. Vous et votre ministre avez failli a votre devoir. Si ce n’etait pas l’operation servale lancee promptement par la France, les jihadistes seraient a Koulouba le 12 Janvier dans une etat terroriste du Mali.
    La reforme des forces armees doit commencer par vous meme et votre cpt

  10. Ne touchez surtout pas à un seul cheveu de notre gamou national. Lui au moins il s’est battu jusqu’à la dernière cartouche et n’a quitté le front que lorsqu’il a attendu en vain l’aide de Bamako. Au Mali, surtout au sein de cette vaillante armée nationale, le malien commence à découvrir les vrais garçons. Heureusement ils sont encore nombreux ceux-là qui ne déshonorent pas la tenue et le drapeau national. La nation saura le leurs reconnaitre le moment venu.

  11. Une interview a vite oublie tellement notre General ne sait pas ce qu’il voulait exprimer dans la langue de Moliere. On est estomaque d’ecouter un General s’exprimer avec autant de difficultes qu’on se demande si on avait pas en face un soldat nouvellement recrute dans l’armee. Je comprends pourquoi le Mali va mal. Pauvre Mali qu’a tu fait pour meriter une telle descente aux enfers. Toi qui, hier etait la fierte de tous, est aujourd’hui la risee de tous.
    Oui le Mali comme on l’a jadis connu, n’existe plus. Les vautours, les rapaces, les crocodiles au bord du Joliba, ont depece le Mali glorieux, fier et juste.
    Il nous faut du temps, beaucoup de temps et d’energie pour te remettre debout, mon cher Mali. On ne te laisserai pas mourir
    Tu releveras le defi vaille que vaille.

  12. @Seydou Mahamane Traoré ,
    Je partage votre désolation. Depuis un an que ces militaires ont pris le pouvoir et qu’ils se sont rendus compte que notre armée est inexistante et exsangue , quel acte ont-ils posé ? Rien. Que font-ils ? Rien. Ils se planquent à Kati alors que d’autres se tuent à leur place. Dites moi un seul membre du CNDRE qui au front pour se battre. Vous croyez que les putschistes ne sont pas aussi corrompu que les autres ? Détrompez vous.

  13. Ne lui en voulez pas jl nesait pas ce qu’il dit le pauvre.Envoyez le au nord combattre.

  14. Le ridicule ne tue plus au Mali.
    Il y a quelques mois, ce sont les même officiers de Kati qui refusaient la présence d’armées étrangères sur le sol malien, qui demandaient d’avoir ses armes bloquées et en fin qui ne sollicitaient uniquement une intervention aérienne pour aller à la reconquête des régions du nord. Et, c’est maintenant qu’ils se rendent compte de l’incapacité de notre armée de pouvoir mener une guerre contre les terroristes. Le médecin après la mort. Que nos putschistes n’ont pas honte et sont sans scrupule .

  15. Suite
    Et aussi dans son regard j’ai lu, mon frère votre sécurité ne nous intéresse pas, nous sommes là pour vous rançonner au nom de l’état d’urgence et c’est tout.
    Diarra

  16. Décidément, toutes les opportunités sont bonnes pour se faire de l’argent. Le spectacle est le suivant ; état d’urgence sur tout le territoire. Tienfala est une commune située entre Koulikoro et Bamako avec une barrière de contrôle. Qu’est -ce que la gendarmerie et la police font : dès l’arrivée des cars, au lieu de fouiller et de bécher permettez-moi le mot ; les véhicules voir s’il n’y a pas d’armes ou autres choses qui de nos jours troublent la quiétude des paisibles citoyens, les forces de l’ordre demandent seulement la pièce d’identité et les passagers qui n’en possèdent pas payent selon l’humeur des agents 1 000f ou 2 000f et cet argent va directement dans leurs poches car ils ne font aucun reçu pour les pauvres citoyens.
    Fâché j’ai dit à l’agent, on ne vous demande pas de rançonner les gens, mais vous devez les fouiller comme ça se doit. Il m’a regardé et il a dit au chauffeur du car Gana du Nord demande à tes passagers de payer rapidement. Et aussi dans son regard j’ai lu, mon

  17. Mali : le colonel-major Ag Gamou rappelé à Bamako et pour cause … le MNLA
    Par Jeune Afrique – Date: il ya 1 heure 26 réactions

    Taille de la police:

    Le colonel-major El Hadji Ag Gamou et les militaires français ne s’entendent visiblement pas au sujet du rôle que doit jouer le MNLA au nord du Mali. Le militaire loyaliste touareg a été rappelé de toute urgence à Bamako pour des explications.

    Le colonel-major El Hadji Ag Gamou, qui dirigeait des opérations militaire contres les jihadistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Gao a été rappelé par le chef d’état-major général des armées à Bamako, au milieu de la semaine dernière.

    À Bamako, en coulisses, on indique que ses divergences avec les militaires français au front, notamment dans la gestion du dossier du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), sont à l’origine de cette convocation. De fait, Ag Gamou avait été à l’origine de l’arrestation de Abdoul Karim Ag Matafa, membre important MNLA, alors que celui-ci se rendait à un rendez-vous avec les militaires français à Menaka, le 9 février.

    “Pas de problème”

    Il aurait également été impliqué dans l’évasion du maire de Tarkint, Baba Ould Cheick, qui avait été arrêté en février car figurant sur une liste de personnes recherchées par la justice malienne pour trafic de drogue. En outre, des bruits persistants faisaient état du projet d’Ag Gamou de se rendre avec ses 700 combattants à Kidal (au nord du Mali), une ville jusque là sous le contrôle des forces françaises, en ce qui concerne l’aéroport et, pour le reste, du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) et du MNLA.

    En bon militaire, Ag Gamou ne souhaite pas s’étendre sur ces dissenssions. « Je suis là (à Bamako), dans le cadre du travail et pas d’autre chose. Il n’y a pas de problème », assure-t-il. Mais dans son entourage proche, on reconnaît qu’il est très affecté par sa convocation. « Depuis son retour à Bamako, Gamou est complètement démoralisé, il nous a dit qu’il ne reprendrait l’initiative qu’après la tenue des élections, car cette façon de gouverner le pays ne lui plaît pas », confie à J.A. l’un de ses fidèles.

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    Par Baba Ahmed, à Bamako

  18. Ce général chef d’état major des armées est indigne de la fonction qu’il occupe ; Un vrai chef n’avoue jamais la faiblesse de son armée car cela la couvre de honte et lui même se couvre de honte car il avoue son incapacité à la former et à l’armer comme il se doit.
    Pauvre pantin mis en place par l’autre planqué de Sanogo. Qu’on les envois bouffer du sable dans le massif des ifoghards les armes à la mains pas avec une bière à la main.

  19. Ce qui est fait est fait. Ce mal-là est déjà consommé. Mais à présent que lui-même a la main à la pâte maintenant, à lui de faire que tel ne soit plus jamais le cas, ni au nord ni nulle part ailleurs sur le territoire du pays.

  20. les responsable sont connus.interpelez-les. Si avec 66 généraux, beaucoup de colonel-major, l armée s avère incapable, qu allons nous devenir? Et pourtant, il brille, et arbore un sourire d épanoui . Sans rancune mes chers généraux et colonel-major.

    • Un secret de polichinelle pour tout observateur de la déliquescence profonde de l’autotité de l’Etat malien il y a plus de 20 ans.

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