Déconfiture de l’armée malienne : Soumeylou Boubèye défend Alpha O. Konaré

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Soumeylou Boubéye Maïga,
Soumeylou Boubéye Maïga,

Dire que le régime de Konaré a laissé l’armée et l’Etat en bon état est un débat que les Maliens vont mener dans les jours à venir, surtout quand il s’agira d’ouvrir le procès de l’ex-président, Amadou Toumani Touré.

 

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, était avec la presse le samedi 11 janvier 2014 au Centre Djoliba de Bamako dans le cadre du Forum des directeurs de publication. Les journalistes ne voulaient pas laisser une telle occasion leur échapper et c’est fort à propos que le ministre a été essoré.

 

 

Sauf que celui qu’on voulait faire parler et duquel était attendu des révélations s’est montré aussi prudent allant parfois jusqu’à laisser les curieux hommes de médias sur leur faim. A la question de savoir à partir de quand date la déconfiture de l’armée malienne, le ministre a répondu ceci : “En 2002, nous pensons avoir laissé l’armée et le pays en bon état. Pour le reste, l’armée est à l’image du pays. L’armée a reflété plus que toutes les autres institutions la crise que nous avions vécue et elle est en train de se reconstruire à l’image de l’ensemble du pays. Vous savez, il faut ramener tout ça aussi dans l’échec de l’Histoire. Dans 50 ans, peut-être, tout le monde aura oublié ce qui s’est passé en 2012 et la preuve, c’est qu’il y a très peu de gens qui se souviennent de ce qui s’est passé en 1974, 1986. L’important, pour nous, c’est de faire ce que nous devons faire au moment où nous sommes là. Le reste, c’est l’histoire qui jugera qui a fait quoi. Ma tâche consiste à reconstruire l’armée pour la défense du territoire”.

 

 

Une manière de dédouaner le régime d’Alpha Oumar dans le délitement de l’institution militaire de notre pays. Beaucoup de Maliens s’interrogent sur le vrai coupable de la déchéance militaire au Mali. Pour certains, c’est l’ère démocratique qui a déstructuré l’appareil militaire par le fait, disent-ils, que démocratie ne rythme pas avec une armée superpuissante.

 

 

 

Pour d’autres, notamment le régime actuel, la décrépitude incombe au seul fait d’ATT. Soumeylou Boubèye Maïga qui fait partie de ce régime ne pouvait donc analyser autrement. Dans tous les cas, dire que le régime de Konaré a laissé l’armée et l’Etat en bon état est un débat que les Maliens vont mener dans les jours à venir, surtout quand il s’agira d’ouvrir le procès de l’ex-président, Amadou Toumani Touré.

 

 

Abdoulaye Diakité 

 

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6 COMMENTAIRES

  1. Les maliens devraient comprendre depuis le communiqué du 28 décembre que tout le monde, je dis bien tout le monde et tous les secteurs de notre pays seront concernés par un éventuel procès d’ATT! Après le ministre de la justice, nous voila devant les déclarations du ministre de la défense après celui d’IBK en Mauritanie qui se défendent,qui sera le prochain à vouloir se défendre avant même le début de la procédure visant à inculper l’ancien président du Mali? Comment peut on affirmer que la déconfiture de l’armée à commencer en 2002 en sachant que plus de 10 mig 21 bis avec son personnel naviguant ont été cloués au sol à partir de 1992! Que IBK nous fasse le point des matériels qu’il a acquis pendant qu’il était PM! Bonne soirée tout le monde et que Dieu sauve le Mali!

  2. La faiblesse des armées africaines, y compris celle du Mali, ne peut être une faute imputable exclusivement aux pouvoirs. Le programme d’ajustement structurel des années 1980 avait imposé aux gouvernements africains l’amaigrissement des dépenses de défense au détriment des secteurs sociaux que sont l’éducation, la santé et l’hydraulique. Tous ceux qui sont avertis savent qu’après 1978 et l’arrestation du Colonel Kissima Doucara, alors puissant ministre de le défense, le Mali s’est procuré de peu d’armes.
    Sur un autre plan, AOK est arrivé au pouvoir alors que la rébellion de 1990 n’était pas encore éteinte. Par la stratégie du dialogue et en réussissant le soutien populaire à l’armée, il est parvenu à mettre fin à cette rébellion. N’oublions pas qu’il est le seul président du Mali qui a bouclé son mandat sans en être chassé par un coup d’état militaire (une prouesse?). Il a donc passé le pouvoir pacifiquement après une passation de services en bonne forme.

    • Monsieur Behanzin, il est juste que le programme d’ajustement structurel des années 1980 avait imposé aux gouvernements africains l’amaigrissement des dépenses de défense au détriment des secteurs sociaux que sont l’éducation, la santé et l’hydrauliques mais le clivage dans l’armée tire son origine dans le coup d’Etat du 19 novembre 1968. certes, il y avait parmi les putschistes de homme de poigne comme Kissima, Mamadou Sissoko et d’autres mais les 13 officiers du CMNL avaient chacun son petit clan d’influence. Moussa ne se préoccupait dans un premier temps que de son fauteuil de Président dudit comité et dans un second temps de son hégémonie au sein des jeunes loups qui tentaient de lui faire ombrage. La vraie armée malienne a périclité depuis l’arrestation des braves comme Diby Sillas DIARRA et autres. Avec l’arrestation de Kissima et sa bande de 3, l’armée n’était que l’ombre d’elle même. L’UDPM par le culte de la personnalité a contribué à l’oisiveté de l’Armée.

      • Avec la hantise d’un coup d’état, les manœuvres militaires étaient considérées comme suspectes et de ce fait interdites. Des officiers politiques étaient nommés dans toutes les garnison sinon casernes et chacun était noté en fonction de son militantisme. Seule quelques MIG procédaient à des entraînements sporadiques jusqu’à leur obsolescence totale. Les engins soviétiques vieillissaient et sans solution de rechange. Avec la déconfiture du bloc de l’Est, plus de possibilité d’acheter des pièces de rechange des engins blindés et de la grosse artillerie. La menace intérieure n’était pas perceptible malgré des prémisses de rebellions dont l’Algérie était soupçonnée comme base arrière. La lybie avec quelques investissement était considérée comme un bon partenaire et ses capacités de nuisance étaient minimisées. Or c’est de la Lybie que le danger malien est né et entretenu sous la complaisance de tous nos dirigeants qui se sont succédé depuis 1968. ATT savait tout ça et il a accepté de gerer

        • Bien dit sankingba. Peu des maliens réfléchissent ainsi. L’armée malienne a commencé sa déliquescence depuis la mise à l’écart d’officiers (Sissoko, Silas Diarra, Kissima, Sounkalo, etc) émérites et la naissance de l’UDPM

  3. Ce vaurien de Boubeye oublie qu’il faisait partir du gouvernement d’ATT aussi. C’est un escroc et c’est des hommes comme lui qui foutent la zizanie dans le pays, il s ne voient que leurs propres intérêts. IBK doit faire extrêmement attention a lui.

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