Mot de la semaine : Recrutement

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Un véhicule de l’armée malienne dans les rues de Gao, dans le nord du Mali.
Un véhicule de l’armée malienne dans les rues de Gao, dans le nord du Mali. © RFI/David Baché

Pour répondre aux multiples besoins sur le terrain sécuritaire et conformément à la loi d’Orientation et de Programmation militaire, les Forces Armées du Mali, FAMA, sous l’autorité du Gouvernement, ont lancé un vaste recrutement de 5000 militaires. C’est en substance, ce qui ressort de la conférence de presse animée par le Colonel Diarran Koné de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa). Cette initiative répond à une double préoccupation : celle du renforcement de l’effectif de l’armée afin qu’elle puisse accomplir sa mission régalienne de sécurisation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire et la réduction du taux de chômage par la création de 5000 postes dans l’armée. La décision d’un si grand recrutement pour les FAMA a laissé beaucoup de jeunes interloqués, rien qu’en se rappelant des multiples initiatives prises par les autorités actuelles, mais qui ont toutes fini par être vidées de leur contenu. C’est pourquoi le citoyen lambda s’interroge, si ce recrutement ne suivra pas les mêmes pratiques que celles qui avaient prévalu dans le recrutement controversé des agents de l’INPS ou même dans l’attribution clientéliste des logements sociaux. Sous le régime IBK, les maliens ont été habitués à voir tout sauf ce qui est conforme à l’orthodoxie, aux règles de  morale et de bienpensance. Et pourtant, l’ex Premier ministre Oumar Tatam Ly avait balisé le terrain en mettant en place des principes et mécanismes de recrutement des agents au sein de l’Administration publique conformément à une éthique républicaine. L’une des pierres angulaires de ces principes étaient la dépolitisation de l’administration et la culture de l’excellence, un slogan, du reste, entonné à chaque occasion par le Président de la République IBK. Malheureusement, le technocrate doublé du patriote Oumar Tatam Ly, n’a pas survécu aux assauts répétés des caciques du RPM et de la famille du Président qui ont fini par avoir sa peau, en le poussant à la démission avant même de mettre en œuvre son initiative.

Depuis l’avènement d’IBK au pouvoir et après la tentative avortée de l’ancien PM Oumar Tatam Ly, les pratiques peu orthodoxes ont refait surface. Toutes les fois qu’il s’est agi de recruter des citoyens maliens au sein de l’administration publique, il nous a été donné de constater que ceux qui ont la qualité et l’expertise nécessaires pour le faire, ont été mis à l’écart au profit de trois acteurs à savoir les barons du RPM, le fiston national Karim Keita et le cercle élargi du clan IBK, comprenant les amis et les ministres en charge du domaine concerné. Tous ces trois acteurs seraient intervenus dans la distribution des logements sociaux, dans le recrutement des agents à l’INPS et du personnel subalterne  au sein des différents départements ministériels.

En somme, face au danger de partition du pays et de l’insécurité de plus en plus grandissante, l’armée doit prendre ses responsabilités en recrutant des jeunes hommes et femmes qui viennent dans l’armée par vocation pour défendre la patrie et non pour fuir le chômage.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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