Crise politique née du coup d’Etat du 22 mars : Reconfiguration du paysage politique

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Sans nécessairement sans rendre compte, plusieurs formations politiques du microcosme national auront reçu, à travers le coup d’Etat du 22 mars 2012, une véritable douche écossaise. La donne politique et les aspirations des militants en seront sûrement affectées. Ce qui conduit irrémédiablement à une reconfiguration du landernau politique.

On peut d’abord s’interroger sur la consistance des alliances électoralistes qui se constituaient à cœur joie dans la perspective de l’élection présidentielle foirée du 29 avril 2012. Processus électoral auquel le coup d’Etat du 22 mars a apporté brutalement un coup d’arrêt. Quatre grands pôles politiques émergeaient alors.

Il s’agit du bloc formé autour de l’Adéma-PASJ avec l’alliance pour le renouveau politique (ARP) que dirige le Colonel Youssouf Traoré de l’UFDP, auquel s’est adjoint l’UDD de Tiéman Hubert Coulibaly ; l’alliance IBK 2012 autour du RPM, avec l’UM-RDA de Bocar Moussa Diarra, le MIRIA du Pr Mamadou Kassa Traoré, le FAMA d’Amadou Soulalé et d’autres partis; l’alliance autour de l’Urd de Soumaïla Cissé appuyé par la FCD de Djibril Tangara, le RDS du Pr Younouss Hamèye Dicko et enfin le pôle dirigé par l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé avec Me Mamadou Gakou de la COPP, l’UDM-Jama ka wassa.

Parmi les effets les plus surprenants produits par le coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo, on retiendra les fissures laissées dans plusieurs blocs politiques qui se mettaient en ordre de bataille pour la succession du président Amadou Toumani Touré. L’on peut, dans ce sens, se poser un certain nombre de questions. Comment comprendre le ralliement des responsables politiques comme Me Mamadou Gakou de la COPP aux putschistes de Kati, alors que ceux-ci ont quasiment fait vivre l’enfer- à travers ses arrestations répétées- à son désormais ex-mentor, Modibo Sidibé ? L’on se rappelle encore qu’en fin février et début mars, le président de la COPP défendait , à cor et à cri, l’ex-Premier ministre, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel Laïco Kimpinski.

Me Gakou avait affirmé  que l’enfant du Wassoulou était l’un des meilleurs ou le meilleur acteur politique à même de diriger le Mali à la fin du mandat d’ATT. Après le putsch, les partisans de Modibo Sidibé se sont retrouvés au sein du front anti-putsch (FDR) aux côtés de l’Adéma, l’Urd, le PDES et d’autres partis. Ils ont alors amèrement constaté que leur allié Me Mamadou Gakou de la COPP a  fini par rejoindre le camp du soutien à la junte, notamment la COPAM des Hamadoun Amion Guindo, Dr Oumar Mariko et autres. Certains analystes affirment qu’il a été et demeure un des conseillers juridiques du CNRDRE. Certains observateurs de la scène politique nationale n’ont pas hésité à qualifier Me Gakou de  “caméléon “ de l’échiquier politique national.

La situation de cet avocat que l’on reconnaît volontiers comme le meilleur “procédurier malien“, qualifié à ce titre de «Me Vergès malien», s’apparente bien à cet autre leader surnommé le “Talleyrand malien “. Il s’agit du Pr Younouss Hamèye Dicko du RDS. Il a avait été nommé au sein de l’équipe de campagne du candidat déclaré de l’URD, Soumaïla Cissé.

Ce professeur émérite de sciences physiques et Directeur général d’une grande université privée de Bamako avait dirigé les activités d’un regroupement de plus d’une quarantaine de formations politiques engagées pour des élections paisibles et transparentes (GPS-2012). Younouss Hamèye Dicko avait conduit avec dextérité les activités du GPS-2012 avec l’URD, le RPM, et d’autres partis politiques de grande envergure. Mais, aux lendemains du putsch, le président du RDS a tourné casaque. Il a créé son regroupement politique, l’ADR, proclamant sa volonté de soutenir la junte, avant d’adhérer à la COPAM, pour mieux affiner sa présence aux côtés de “l’éternel opposant Oumar Mariko” et les autres. Il a même été auditionné dans l’affaire de l’agression du président Dioncounda Traoré, comme étant un des animateurs de la convention nationale organisée par la COPAM, les 21 et 22 mai 2012.

A côté de ces acteurs, on peut s’interroger sur la pertinence des prises de positions d’autres acteurs politiques comme Me Mountaga Tall du CNID-FYT, Moussa Mara de YELEMA, Housseini Amion Guindo de la CODEM, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, qui ont tous opté pour un centrisme plus ou moins incertain. Surtout que ces positionnements ont laissé plusieurs militants de ces partis dans le doute quant à leur avenir politique. Un avenir qui devra être totalement redessiné dans tous les bords politiques. Sera-ce là le signe d’un Mali nouveau ? Espérons-le.

Bruno D SEGBEDJI

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Dans tout ce brouhaha, seul le parti Sadi est resté égal a lui même. Il était dans l’oppostion pendant le dernier mandat d’ ATT. Même si j’aime pas certaines prises de position de Marko mais ce parti est très crédible en terme de constance dans sa ligne de conduite.

  2. Bonne chance Mali. Voila les maux (mots)qui te definissent Mediocrite Amateurisme Laxisme Ignorance. {Nord Mali=Le nord du Mali} La difference “du” qui n’est autre qu’un article defini contracte qui ne doit pas etre confondu avec un article partitif.

  3. La semaine dernière, nous avons par exemple vu l’Algérie offrir des tonnes de céréales pour appuyer les efforts du gouvernement. 48 h après, le CNRDRE organisait à Ségou une remise de dons aux veuves de militaires. Mais là où le bât blesse, c’est que ce sont les sacs de céréales que l’ambassadeur algérien avait remis au gouvernement qu’on a retrouvé dans la Capitale des Balanzans, même si on avait pris le soin de retourner certains sacs pour maquiller les couleurs algériennes. Est-ce le gouvernement qui a offert ce don au CNRDRE ou sait-il directement servi sans se gêner ?

    L’heure de la langue de bois est révolue dans le Mali post-22 mars 2012. Il est temps que les uns et les autres puissent s’asseoir autour de la même table et se dire certaines vérités. Pendant que nous cherchons à justifier l’injustifiable à Bamako, à nous entredéchirer pour des questions de prébendes, à dire tout sauf la vérité, pendant ce temps-là les rebelles se renforcent au Nord.

    Le réveil promet d’être brutal et douloureux pour beaucoup. On aura déjà remarqué que le capitaine porte désormais un gilet pare-balle dessous sa tenue…

    Maliden

    Les Echos du 12 Juin 2012

    • Monsieur, Algerie a envoyé deux convois de vivres au Mali, peut être les sacs dont tu fais allusion viennent du premier convoi. Il ne faut pas voir en tout, renseigne toi.

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