Crise politico-sécuritaire au Mali : La MISAHEL dénonce les violations massives des droits de l’Homme

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Violations massives des droits par les protagonistes de la crise, fort taux de détentions illégales, de séquestrations et de disparitions forcées, non-accès à la justice, non-respect du principe du droit à un procès équitable, etc. Ce sont là des constats dénoncés par les responsables de la composante droits de l’homme de la Mission internationale de soutien au Mali(MISMA), devenue depuis, mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL). La présidente de cette équipe, Mme Reine Alapini Gansou, et ses collaborateurs étaient face à la presse le vendredi 25 octobre au siège de la structure à l’ACI 2000.Ils n’ont pas manqué d’appeler les autorités à mettre au clair les événements de Kati.

 

Mme Alapini Gansou
Mme Alapini Gansou

Pour la première fois, l’Union africaine déploie une équipe d’observateurs des droits de l’Homme sur le théâtre d’une crise, celle dont le Mali est en train de sortir. Les missions essentielles de cette composante droits de l’Homme de la MISAHEL sont : documenter et rapporter les cas de violations des droits de l’Homme et du droit humanitaire perpétrés au Mali et particulièrement dans le nord ; assurer le monitoring de la situation des droits de l’Homme ; donner des avis et conseils aux autorités maliennes sur les voies et moyens de mieux prendre en charge les questions des droits de l’Homme, de la réconciliation nationale et la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle ; recommander à l’Union Africaine les meilleures stratégies pour soutenir le Mali dans le domaine de la gouvernance et des droits de l’Homme.

Composée de 21 observateurs (avocats, sociologues, enseignants d’université, responsables d’institutions nationales des droits de l’Homme), cette équipe d’experts a mené des investigations au Mali d’avril à juin 2013 et produit un premier rapport disponible, le second est en cours de finalisation. Les constats, à en croire Mme Reine Alapini Gansou, sont accablants.

Les conclusions portent sur des “violations massives des droits de l’homme par les protagonistes de la crise ; un fort taux de détentions illégales, de séquestrations et de disparitions forcées ; le non-accès à la justice, le non-respect du principe du droit à un procès équitable ; un flux élevé de circulation illégale d’armes au sein des milices communautaires ; l’insécurité humaine et alimentaire dans les régions du Nord, ; l’existence d’un fort clivage ethnique entre les communautés ; l’absence des structures administratives et de gouvernance dans les régions du Nord”.

 

Par rapport à l’actualité et en attendant la publication de son rapport d’observation, la conférencière a lancé “un vibrant appel aux nouvelles autorités maliennes et à tous les acteurs nationaux à s’investir dans les respect des droits de l’Homme afin de trouver une réponse aux allégations persistantes de disparitions forcées et d’assassinats qui sont relayées au sein de l’opinion, notamment à la suite des événements dits de Kati “.

Mme Alapini Gansou exhorte les acteurs politiques à s’investir en faveur de la consolidation de la paix, à l’acceptation de la différence et au respect des droits de l’Homme dans la perspective des prochaines élections législatives.

 

Pour les observateurs des droits de l’Homme de la MISAHEL, nonobstant les négociations sous l’égide de la communauté internationale, l’impunité ne doit pas être de mise dans un processus de crise. A titre d’exemple, la levée des mandats d’arrêt contre des criminels présumés ne peut se faire qu’après consultation des victimes.

 

Bruno D SEGBEDJI

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