Comme pour narguer les autorités de la République, plusieurs dizaines de jeunes de l’association Yèlè Wôlô Kéné ne cessent d’assiéger l’entrée de l’Assemblée nationale, comme ce fut le cas la semaine dernière encore. Qu’attend le Capitaine Amadou Haya Sanogo, le véritable homme fort du pays en ce moment, pour mettre fin à ce désordre, qui ne cesse de le discréditer aux yeux du monde?
Lors de ses différentes sorties, notamment au cours de sa récente interview sur l’ORTM après les affrontements fratricides entre bérets verts et bérets rouges, le Capitaine Sanogo annonçait que ces événements ne mettaient pas en cause la Transition qui s’amorce au Mali. ” Les institutions de la République restent en place. Entre autres, le président de la République, le Gouvernement et l’Assemblée nationale demeurent… “.
Ces propos tranchent avec la réalité que vit l’Hémicycle. Certains extrémistes manipulés à souhait sont décidés à ne plus voir l’Assemblée nationale poursuivre sa mission régalienne. Ils manipulent des dizaines de jeunes regroupés au sein d’associations sorties de nulle part pour venir, à longueur de semaines, lancer des invectives et menacer les pauvres députés, les empêchant de facto de faire le travail pour lequel ils ont été mandatés par le peuple. Qu’on le veuille ou non, les députés ont un mandat représentatif du peuple malien qui doit les conduire jusqu’en août prochain. Or, l’Accord-cadre du 6 avril 2012 vient de disposer, noir sur blanc, que le mandat des députés doit être prorogé jusqu’à la fin de la transition. Il faut à présent se ressaisir et laisser les représentants du peuple se consacrer à l’examen prochain des projets de lois de programmation militaire et d’amnistie dont doit bénéficier le Capitaine Sanogo et ses compagnons.
Bruno D SEGBEDJI