Crise institutionnelle et sécuritaire : La Cédéao propose le Cnrdre dispose

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Hypocrisie, duplicité, duperie, mauvaise foi et chantage semblent être les armes de la Cédéao, qui s’est emparée du dossier malien, pour « gérer » la crise institutionnelle que le Mali vit depuis le 22 mars. La semaine dernière, l’organisation a franchi le dernier palier en donnant des «ordres» que la junte a refusés, comme cela se doit.

Le ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé (d) le ministre ivoirien de l’intégration africaine Adama Bitogo à la réunion à Ouagadougou, le 15 avril 2012. Photo AFP /

Jeudi 26, réunie en session extraordinaire à Abidjan, la Cédéao est encore sortie de son rôle. Cette fois-ci en donnant unilatéralement des ordres que personne ne veut exécuter : une transition de douze mois, une prolongation-mutation du mandat du président de la République par intérim, un déploiement d’une force d’intervention pour sécuriser les institutions de la transition et d’autres bêtises. Bien entendu, écoutant la voix de la raison, le chef de la junte s’est rebiffé : pas question que Dioncounda Traoré reste au pouvoir au-delà de la période d’intérim, que la transition soit fixée à une année, que la soldatesque de la Cédéao envahisse Bamako et alentours. Le capitaine Amadou Haya Sanogo a raison et doit rester ferme. Pour plusieurs raisons.

En premier lieu parce que, malgré tous les malheurs qui lui arrivent depuis un certain temps, le Mali est un pays souverain.

Au lendemain du coup d’Etat du 22 mars par le Cnrdre et de l’occupation des régions du nord par des groupes indépendantistes, jihadistes et terroristes, la Cedeao avait promis d’envoyer au Mali 2000 à 3000 hommes de sa force régionale pour déloger les putschistes du pouvoir et libérer le nord du Mali de l’occupation de bandits armés.  Un accord-cadre, signé le 06 avril entre la Cedeao et le Comité militaire a permis d’enrayer la première menace. Ensuite, des rencontres d’évaluation ont eu lieu entre les chefs d’état-major de différents pays afin de concrétiser sa promesse. Sur la base du texte du 06 avril, les putschistes ont accepté l’investiture d’un président de la République par intérim et la nomination d’un Premier ministre de transition. Les chefs d’Etat ouest-africains ont-ils eu peur des déclarations du Mnla de rallier à sa cause tous les Touaregs éparpillés à travers le monde ? Toujours est-il qu’ils ont vite capitulé et toutes les promesses de l’organisation ne sont plus que pures fanfaronnades masquant des desseins inavoués.

Pouvait-il en être autrement quand on sait que cette organisation est dirigée principalement par un putschiste qui se maintient au pouvoir depuis des décennies et qui, du reste, n’a pas hésité à faire tuer son meilleur ami et compagnon d’arme, et par un homme arrivé au pouvoir après avoir provoqué une rébellion armée et sanglante qui a fait des centaines de milliers de victimes ?

Aujourd’hui, au lieu de tenir parole en allant se battre à Tombouctou, Gao et Kidal, la Cédéao veut envoyer ses hommes pour «sécuriser les organes de la transition». Contre quoi et contre qui doit-on sécuriser ? Pour cette mission, les Forces armées et de sécurité (Fas) ont tout ce qu’il faut. Elles l’ont déjà prouvé, il y a quelques jours, quand elles ont «mis en sécurité » quelques personnalités. Il est vrai que par complaisance et populisme de ces Fas, l’Assemblée nationale, une institution de la République, ne fonctionne plus normalement, les députés étant interdits d’accès aux locaux par quelques «têtes brûlées» que la police seulement peut très vite disperser. Mais même libre d’accès, le parlement a-t-il jamais travaillé normalement ? Au cours des vingt dernières années, les députés n’ont pas brillé particulièrement par un activisme débordant dans leurs rôles de législateurs, de contrôleurs de l’action gouvernementale ou d’aiguilleurs de la vie publique. L’Assemblée nationale, comme au temps de l’Udpm, est restée une chambre d’enregistrement et de validation des décisions de son pendant gouvernemental, avalant toutes les pilules. L’impression ressentie par l’imagerie populaire est que cette chambre censée être représentative du peuple souverain est surtout l’émanation de cette classe politique que plus personne ne veut voir accéder au pouvoir.

Les institutions de la République sont devenus les hauts lieux pour certains d’y faire prospérer des réseaux affairistes et mafieux par des politiciens véreux et corrompus. Les mêmes têtes déparent le décor depuis des lustres, on y trouve même des avatars du régime Cmln-Udpm. A quoi ont-elles servi ? A rien, sauf à tirer chaque fois le pays vers le gouffre. D’où la nécessité du renouvellement du personnel politique.

On comprend que les pouvoirs oust-africains et européens veulent que leurs «petits amis» reviennent très vite au pouvoir ici au Mali afin de reprendre leurs business interrompus par la junte, mais la transition doit durer ce qu’il faut pour que la racaille et la vermine soient écrasées pour l’essentiel. C’est un rôle que peut jouer la junte. Elle l’avait commencé, elle doit achever le boulot dans le cadre d’une bonne transition. Les nouvelles autorités n’ont rien à craindre tant qu’elles resteront sur la bonne voie. Les Fas suffisent à veiller sur la tranquillité de leur sommeil. C’est quand elles sortiront du droit chemin que même les casques bleus ne pourraient les soustraire à la colère du peuple qu’incarne aujourd’hui le Cnrdre. Lequel n’a de leçon de démocratie à recevoir de personne. Surtout pas de ce syndicat de chefs d’Etat qui donne l’impression de vouloir punir la junte de l’éjection d’un des leurs.

Alors si la Cédéao veut donner de l’emploi à sa force en chômage, qu’elle aille voir ailleurs. Et si elle persiste, le Mali peut très bien se retirer. La Mauritanie l’a déjà fait il y a quelques années, sans avoir à le regretter. Au contraire.

Cheick Tandina

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10 COMMENTAIRES

  1. je ne suis pas d accord avec vous.par ce que vous savez meme pas ce que vous voulez dire. le journaliste dit ce qu il pense on est en democratie chacun est libre de dire ses opinion soigner digne et fier de votre pays.je suis fier d etre malienne de sang .le mali est plongé dans une crise que personne ne veut nous aider ni la CEDEAO ni la comminaute international.aujourd hui la situation est critique. avant de vous chamaillez 😐 . vous pouvez aider votre pays en restant souder les uns et les autres pour combattre les ennemi

  2. Cher journaliste, ce qui est dommage c’est que le malien, en général, ne paie pas avec l’histoire.
    Des individus comme toi doivent passer par la potence pour trahison.

    Je ne sais pas quel âge tu as mr le “journaliste”, mais je ne crois pas que tu sois assez mûr pour faire ton métier.

    Je te suggère déjà de dire si l’existence même du CNRDRE est légale selon la constitution malienne.
    En plus, comme la honte et le ridicule ne tuent plus au Mali, des individus comme toi osent vouloir critiquer la CEDEAO. Et le nord dans tout ça? Si les militaires ne veulent pas le pouvoir, pourquoi ne pas accepter les douze mois proposés et réfuser que la venue des militaires des pays voisins?

  3. @ procedeao, Sans pour autant être procdeao, je suis quand même d’accord avec vous, y en a marre de ces articles qui fusent de partout remplis de fausse fierté. Il faut voir les réalités, le Mali a lui tout seul ne peut pas faire face à tous ces problèmes; et l’importance d’être membre de ces organisations sous-régionales c’est d’avoir la possibilité de trouver un soutien lorsqu’un problème interne difficile se pose. En Europe, des pays se battent en créant des plans de sauvetage pour éviter que la Grèce ne sombre davantage. En Afrique, pourquoi vouloir tout ramener à la fierté? C’est sans doute les conséquences des micro-états qui ont engendré des rivilatés et des problèmes d’égo qui ne font que le jeu des partisans du capitalisme sauvage. Mettons de côté ces arguments tendant à voir l’ennemi partout. C’est une fuite de responsabilité; l’ennemi actuel du Mali c’est ce nationalisme démesuré qu’on peut voir à travers les articles ou prises de position de politiques ou intellectuels issus de la société civile ( Mme Traoré). L’Afrique doit dépasser ces conceptions micro-étatiques, sources de rivalités, qui handicapent la solidarité africaine. Cherchez d’autres bouc-émissaires, et l’origine du conflit et du blocage actuel. Certes la CDEAO, à mon humble avis, a mal agi en décidant unilatéralement d’amener à 12 mois la transition, mais ce n’est pas une raison de soupçonner une volonté de destabilisation. A quelles fins d’ailleurs? Dépassionnons le débat et analysons sereinement le problème. La vérité c’est que Sanogo n’inspire pas confiance et ne saurait être crédible aux yeux de la CDEAO, en plus il n’a aucune légitimité au Mali pour décider sans se concerter avec les forces vives du pays. Lui aussi n’a jamais cessé de violer les lois et même l’accord-cadre car, en réalité, la junte n’a jamais quitté le pouvoir. Inutile de déverser toute votre colère sur des pays qui cherchent à solutionner le problème malien. La façon dont Ouattara est arrivée au pouvoir, aussi contestable soit-elle, ne devrait pas s’inviter dans la crise malienne. Ce serait, je pense, une erreur d’appréciation que de vouloir trouver des liens entre deux cas de figure très différents. Moins de passion M. le journaliste.

  4. .Moi,je n ss pas d’accord que les soldats de la CEDEAO viennent uniquement sécuriser la transition:Président,le Gouvernement et les autres Institutions de la République;mais oui, aux soldats la CEDEAO -s’ils viennent ns aider à réconquerir l’intégrité totale d notre territoire nationl.
    -Nous ne souhaitons pas ce genre d’aide ,ni de la CEDEAO ni de la Communauté Internationale.
    Mais hélas!
    Le temps commence à nous reveler les vraies intentions du CNRDRE;
    S’il est vrai que le CNRDRE est venue nous balayer notre maison qui était sale et pourrie ,cest une mission noble,patriotique et salutaire;
    Maintenant, ne se reste qu’elle se mette à coté et garder l’oeil vigilant sur la vie et l’avenir de cette nation.

    -Aujourdhui,rien au monde ne nous indigne et préooccupe autant que les prises de nos villes et régions par les bandits armés;
    et donc pourquoi le CNRDRE ,l’armée nationale ne fait pas sa première priorité ,la réccuperation de ses villes et régions.
    -Sonago,si tu veux le pouvoir il est dans tes mains et personne ne peut te le usurper si tu vais déjà commencé à matter les bandits armés afin de liberer notre chère patrie de l’occupation ilégale et de la barbarie.
    -Notre peuple n’est plus dupe ,convainque nous par des actes de bravour,responsabilité et de patriotisme et le peuple du Mali entier sera avec vous;
    -Qu’on soi militaire ou civil,nous sommes tous égaux ,rien ne nous défferencie ou fait dintinguer que par des actes pratriotiques pour sauver le bateau Malien ,aux heures difficiles et critiques.
    -Nous dire que c’est les armes qui manquent à l’armée malienne pour bouter ces bandits,nous parait convainquant mais qui sont prêts à nous founir ces armes, quellque soit la contre-partie:préferer le mal au pire?
    -Ya pas deux fois deux mesures ,la CEDEAO et la Communauté Internationale ont certes condamné ce coup d’Etat mais n’empêche,ils peuvent nous aider à matter les bandits armés si nous faisions preuve de sagesse:c’est-à-dire mettre le peuple du Mali au dessus de tout intérêt personnel ou partisan.
    -A bon entendeur salut!

  5. je penses que c’est journalistes ne savent pas réellement ce qu’il écrivent.
    tant qu’il n’y aura pas de pouvoir civil ou un civil à la tête de cette transition personne je dit bien personne ne viendra nous aidé .
    et ses militaires il est temps qu’ils s’occupent des affaire militaire qui leur son confier et les les gestions courantes au civil. que les gens sache que sanogo et sa bande ne sont pas le peuple malien . parce-qu’ils sont des kalach ils veulent s’installer et se faire les poches rien d’autre.
    le front c’est le nord occuper et non le pouvoir.
    moi je suis vraiment dessus dire que je les soutenaient .

  6. MAIS CE BAT;; 😈 😈 ARD DE SANOGO NE PEUT PAS PRENDRE DES DECISION A LA PALCE DES MALIEN OU ETES VOUS MALIEN REVEILLER VOUS PENDANT QUIL EST ENCORE TEMP COMMET UN INCIRCONSIS COMME SANOGO PEUT DIRE NOM A LA CDEAO REVEILLER VOUS PENDANT QUIIL EST ENCORDE TE%MP FOUTER SANOGO ET SA BANDE DEHOPR SANOGO ONT VA TE PULVERISER AU DIABLE TOI ET TES BIDASSE 😈 😈 😈

  7. repondre à tandina
    mauvais article en ce temps de crise laisse la cedeao parle nous du nord .Tu es nordiste sans doute quand est ce l’envoie des troupes la bas pour la libération ?
    pendant que les rebelles poussent des racines.massi hawindi ni bomo gourdié ni babahou dissé

    • Mais au lieu de dénigrer la cedeao voici la solution quitter a cedeao comme la Mauritanie et puis les autres pays continue vous avez une fausse fiertés vous les maliens sans la cedeao vous. N aurais aucun soutient international vous avez l armées la plus fuyards de la sous régions au lieu de voir la réalité en face la cedeao soit vous sibissez. Sa rigueur soit vous la quitter

  8. mauvais article en ce temps de crise laisse la cedeao parle nous du nord .Tu es nordiste sans doute quand est ce l’envoie des troupes la bas pour la libération ?
    pendant que les rebelles poussent des racines.massi hawindi ni bomo gourdié ni babahou dissé

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