Le 25 juin 2014, le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) jusqu’au 30 juin 2015. Par sa résolution 2164 (2014), adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité précise que cette prorogation s’inscrit dans les limites de l’effectif maximum autorisé, soit 11 200 militaires, y compris l’effectif des bataillons de réserve pouvant être déployés rapidement à l’intérieur du pays, et 1 440 policiers. C’est le 1er juillet 2013 que la Minusma par la Résolution 2100 a commencé ses opérations au Mali tout en remplaçant la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA).
Malgré les progrès remarquables enregistrés dans les domaines sécuritaires et politiques, force est de reconnaitre que la Minusma reste toujours molle. Ce qui donne du coup raison à certains maliens qui étaient contre l’arrivée d’une force Onusienne au Mali tout en la qualifiant de force d’interposition. Pour démentir cet état de fait la majorité des maliens souhaiterait voir cette année le mandat de la Minusma plus robuste, plus tranchant qu’en bien même que c’est sous le chapitre 7 de la charte des nations Unies. Cela lui permettrait de mater les groupes armés. Pourquoi prendre du temps comme ce fut le cas de la République Démocratique du Congo ? On se rappelle, que la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (
Monusco), après avoir commis beaucoup d’erreurs (viol, exactions, passivité) a fini par prendre les taureaux par les cornes. Ainsi quand le groupe armé M23 se montrait menaçant, la Monusco plus robuste qu’avant et détenant, cette fois-ci, des drones les a maté jusqu’à la colline. Qu’est-ce qui empêche alors la Minusma d’être robuste afin de lui donner une raison d’être et de bouter les groupes armés or du territoire national? Cela serait une aubaine pour les maliens plus particulièrement, la population du nord qui n’aspire qu’à la paix. La présentatrice de la télévision nationale à poser la question le week-end dernier au ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop sur l’état de la Minusma, si elle est robuste ou pas ? En occultant la question, le ministre s’est contenté de dire que c’est sous le chapitre 7 de la charte de l’Onu. Or la résolution 2100 (2013) donnant mandat à la Minusma était également sous le chapitre7. Mais cela n’a pas empêché des faits graves. Dans cette résolution 2164, le Conseil souligne les « tâches prioritaires » de la Minusma en matière de sécurité, de stabilisation et de protection des civils, d’appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale, d’appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire. Le Conseil prie le Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour permettre à la Minusma d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle le plus tôt possible dans le cadre de la nouvelle configuration de sa force. Le Conseil demande à cet égard aux États Membres de fournir des contingents et du personnel de police ayant les capacités et le matériel nécessaires. Le Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali dénonce la prise inacceptable par des groupes armés, notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), de bâtiments administratifs, y compris celui du gouvernorat de Kidal, suivie de celle de plusieurs villes du nord du Mali. En outre, le rapport exige de tous les groupes armés présents au Mali qu’ils déposent les armes, cessent immédiatement les hostilités et renoncent à la violence.
Aguibou Sogodogo