Coup d’état militaire contre la démocratie au Mali : Non ! Non ! Non ! … Même si des pseudo démocrates le soutiennent

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Après avoir chèrement acquis sa démocratie au prix du sang, le Mali est rentré dans le cercle restreint des pays démocratiques d’Afrique. Il a, depuis, organisé quatre élections présidentielles. A l’issue desquelles ont été élus le Président Alpha Oumar Konaré (1992-1997 et 1997-2002) et Amadou Toumani Touré (2002-2007 et 2007-2012). Triste coup du sort, à quelques jours de l’organisation d’élections pour sa succession (29 avril 2012), ATT a été renversé par une junte militaire le 22 mars 2012 remettant du coup la bonne marche de notre démocratie. Même si, il faut le reconnaître le pays stagnait. La surprise, des acteurs très connus du mouvement démocratique soutiennent la junte.
Le ridicule ne tue plus au Mali. Tout le monde était unanime que rien n’allait. Et que tout pouvait basculer à tout moment. Alors, ce qui devait arriver arriva. Mais, ce qui est arrivé n’est pas la bienvenue. Le Mali n’a pas besoin de putsch.
LES FAITS
Déçues par la gestion faite de la crise du Nord par ATT et le gouvernement, les femmes ont manifesté leur écœurement le 31 janvier et le 1er février. Quelques jours après, soit le lundi 19 mars, ce sont les scolaires infiltrés par des jeunes militaires qui tentent de rejoindre Koulouba. Objectif, rencontrer le Président de la République. Ils furent bloqués au niveau des émetteurs de l’ORTM par un déploiement des forces armées et de sécurité. Il n’a fallu que deux jours, soit le mercredi 21 mars pour que tout bascule. Tôt le matin, la mutinerie commence à Kati. Le ministre de la Défense monte et tente de calmer les troupes, brusquement la situation dégénère et puis les portes des armes sont défoncées, les rues sont envahies. La marche vers Koulouba est enclenchée. Des échanges de tirs sont constatés au niveau du palais quelques minutes après, soit aux environs de 10h, le Président est caché. La garde rapprochée prend d’abord le dessus. Le Président serait sorti pour organiser une réunion de crise entre 13h et 14h30. Et puis, les insurgés reviennent avec des armes lourdes dont des BRDM, le palais est attaqué, ATT et ses hommes fuient vers 15h30. Alors que Bamako est envahie par une colonne de l’armée pour prendre l’ORTM, entre 15h30 et 16h. La cause est dite. La déclaration de la junte est attendue, elle n’intervient qu’à 5h du matin (jeudi). Le communiqué accuse le pouvoir d’ATT d’être incapable de gérer la crise du Nord ; que les officiers supérieurs pillent l’Etat alors qu’eux sont mal payés ; que l’éducation ne marche pas, etc. Alors, tout le monde pensait que la motivation de cette junte était la mauvaise gestion de la crise du Nord. Mais, au fil des communiqués, les ambitions s’étalent. Elles ne riment plus avec celles du peuple, la démocratie ou le pouvoir par les urnes. Depuis, le Mali est divisé. Il y a ceux qui aspirent à la démocratie et ceux qui cherchent à se faire valoir. Ces derniers, pourtant avaient de l’estime du peuple.
LES PSEUDO DEMOCRATES
Au lieu de remettre en cause ce coup de force, les jamais gagnants, les voulant se faire valoir, les pseudo démocrates se succèdent à Kati pour soutenir la junte ou font des déclarations de soutien pour pouvoir influencer le jeune Capitaine Amadou Haya Sanogo. Pensant certainement pouvoir se faire une place au soleil. Quelle honte ! Seulement qu’ils sachent que le jeune Sanogo n’est pas né de la dernière pluie. Leur attitude, il s’agit entre autres de Me Mountaga Tall, de Me Mamadou Gakou, de Blaise Sangaré, est écoeurante. Quant à Oumar Mariko, il est connu pour sa diversion. Personne ne lui en voudra.
Que la junte sache que manifester un mécontentement, réclamer un droit, dénoncer un comportement sont inscrits en lettre d’or dans notre Constitution : Liberté. Alors, nous ne sommes pas d’accord et nous ne soutenons aucun coup de force contre les Institutions et la Constitution de notre chère patrie. Sachant que notre démocratie a été acquise dans le sang.
Aux jeunes, alors de remettre au plus vite le pouvoir aux civils et de regagner les casernes. Ou qu’ils rassurent les démocrates de leur bonne foi en indiquant clairement leur position. Sinon, aujourd’hui la situation est incertaine. Et le Mali est isolé. Ce qui n’arrange personne.
B. DABO

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