Coup d’état militaire au Burkina Faso : Que doit faire le nouvel homme fort du pays ?

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Accueilli  dans une ferveur quasiment   populaire  il ya 8 mois  pour avoir mis fin   à la gestion  dite  catastrophique  de  l’ancien régime,  le Colonel Damiba  a, à  son tour,  été renversé  la semaine  dernière  par le Capitaine  Ibrahim Traoré.  Ce dernier vient de perpétrer un coup d’État dans un autre  certes,  mais   qui interpelle toute bonne conscience sur les bourdes de la victime Damiba qui semble passer à côté des objectifs assignés aux acteurs du premier coup d’Etat. Ainsi pour ne pas donner l’impression qu’on a arrêté le Président de la transition pour la boulimie du pouvoir des actions concrètes doivent être  diligentées afin  de  rassurer  à  la  fois,  les   concitoyens Burkinabé,   ainsi  que   des Chefs d’États de la CEDEAO. Ces actions seront entre autres la lute efficace contre les terrorists, principale raison du coup d’Etat et surtout la présentation d’un  chronogramme raisonnable  pour la sortie de crise afin d’éviter au Burkina Faso des sanctions.

En effet, ces  derniers moments, le quotidien des burkinabè   était devenu très difficile à cause  de  l’insécurité grandissante qui  secoue   tout   le pays.  En plus de la crise sociale, les burkinabè étaient surtout sidérés du nombre  de morts qui se comptaient par dizaines et centaines d’où la colère des populations victimes. Les chiffres tant du côté militaire que de celui des civils   font  froid dans le dos et de  façon  récurrente.   En terme clair,   le pouvoir militaire dirigé  par  le  Colonel  Damiba  voyait  vraisemblablement   ses limites  dans la  lutte  contre le terrorisme.   Ainsi,    à cela s’ajoute   la frustration   de  certains citoyens  qui ont vu d’un mauvais oeil sa   collaboration  avec  des  forces françaises.

C’est pour toutes ces raisons que très tôt   dans la matinée du vendredi 30 septembre  2022,  les habitants de Ouagadougou se sont réveillés dans une confusion totale à cause du crépitement  des  armes  lourdes  dans  certaines  casernes.  Les réseaux sociaux se sont enflammés et   les échos    se   retentirent  par la suite,   dans  les  grandes  artères  de la  ville.   Les moins avertis   auraient   parié  déjà,  d’une probable mutinerie   et   dès lors,  une  véritable   confusion  s’y  installe.   Les médias publics  connaîtront des interruptions  momentanées    et le palais présidentiel  sera   pris d’assaut  jusque tard dans la nuit.   Par pression  des jeunes  soldats déchaînés  avec  à  leur tête,   le capitaine Ibrahim Traoré,   le président de la transition    Damiba finira par signer sa letter de démission et ce,    contre son  gré.    Pour rappel,  Paul Henri  Sandaogo Damiba  avait renversé  le président démocratiquement  élu  Rock Marc Christian Kaboré  le mois de janvier  dernier,   pour  incapacité à  faire face  aux  défis socio-sécuritaires  et  économiques.   Au début,  celui à qui sa physionomie  donnait libre imagination sur sa capacité  militaire  à   faire  mieux   que   son prédécesseur,   le  Colonel   Damiba   deviendrait  de facto,   sous les yeux  de certains habitants   qui lui sont  hostiles, l’élément  à  abattre  en raison  de  sa volonté  à  tenir  une  coopération  militaire   avec  la France, très   contestée.    Enfin,  le  point de non-retour semble être franchi  par  les  putschistes  et l’heure  ne doit plus  être  celle de questionnements  encore moins de victimisations   d’autant que des forces  du mal continuent à  semer  de la désolation  dans le  pays.   Le   nouvel homme fort du Burkina,     le capitaine Ibrahim Traoré  aura non seulement   besoin  de   réconcilier toutes  les  sensibilités   de  la  nation à faire face à l’essentiel,   mais aussi  de s’apprêter  aux éventuelles injonctions  de la CEDEAO   pour le retour à la normalité constitutionnelle  et  institutionnelle.

     Yacouba COULIBALY

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