Le Comité National du Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat (CNRDR) a pris le contrôle du pouvoir depuis mercredi dernier dans la soirée après des combats avec quelques éléments du bataillon para de Djikoroni para. L’opération est dirigée par le Capitaine Amadou Haya Sanogo de la garnison militaire de Kati.
Une entrevue militaire entre le Ministre de la Défense et des anciens combattants, Général Sadio Gassama accompagné du chef d’état major des armées, Général Gabriel Poudiougou et les militaires du camp Soundjata keita de Kati a tourné en faveur des sauveurs de la république. Cette ultime réunion avait pour but d’appeler les militaires à la retenue face à la situation du nord et surtout l’ultimatum lancé par ceux-ci afin que le Président de la République, Chef suprême des armées Amadou Toumani Touré vienne leur donner des explications. Selon nos sources, il y’aurait eu des oppositions dans le débat entre officiers et hommes de rang, sans pouvoir se retenir, la garde rapprochée du ministre aurait tiré une sommation en l’air. Cela a donné le coup de départ de la mutinerie, qui va après des heures de tirs, aboutir au renversement du pouvoir en place.
Véhicules BRDM posté aux deux entrées de Kati, avant de rallier le palais présidentiel, assiégé l’ORTM et l’aéroport de SENOU. Des tirs lourdement armés sur le tronçon Koulouba- Kati.
Aux environs de 22 heures, les éléments de la garnison militaire de Kati ont envahi les différentes casernes militaires en passant par le camp des gardes de N’tomikorobougou, le génie militaire pour se ravitailler en armement. L’alerte est générale, des tirs à partir des ronds points et des entrées des casernes étaient perceptibles. Cela va durer tard dans la nuit.
Avant une déclaration qui sera radio télévisé à partir de 4h 50 mn pour annoncer la fin du régime du président Amadou Toumani Touré dû à la gestion laxiste et ambiguë de la crise du nord, de nombreuses arrestations ont lieu : les arrestations du général Kafougouna Koné, Ministre en Charge de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, M. Soumeylou Boubeye Maiga Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, le ministre de la communication Sidiki N’fa Konaté, d’autres membres du gouvernement et des certains hauts cadres de l’armée.
Selon la déclaration, le CNRDR dissout toutes les institutions, démet le gouvernement et suspend la constitution en vigueur depuis 20 ans.
A l’intérieur du pays
Selon nos sources de part et d’autres, des arrestations ont lieu dans les chefs lieu des régions : à Gao, le gouverneur, colonel Mamadou, le général Kalifa Keita ont été mis aux arrêts. A Ségou, le gouverneur a été arrêté et à Mopti même son de cloche le maire et le gouverneur ont été enfin arrêté.
Un couvre feu a été décrété de 18 heures à 6 heures du matin jusqu’à nouvel ordre.
La reprise des activités est décrétée pour le mardi 27 mars à 07 heures
En attendant le CNRDR promet la composition d’un gouvernement d’Union Nationale après consultation de toutes les forces vives de la nation et remettra le pouvoir à un Président démocratiquement élu.
Au moment ou nous bouclons cette édition, on ne sait toujours pas, où se cacherait le Président Amadou Toumani Touré qui avait demandé le 08 mars dernier aux femmes, de se mettre de côté pour lui laisser la voie de combattre les hommes?
Benjamin SANGALA
Nouvelle sur att ci-dessous :
Mali: le président malien en lieu sûr, possibles tractations en cours
PARIS – La France a eu un contact téléphonique lundi avec le président malien Amadou Toumani Touré (ATT), qui l’a rassurée sur son sort, a-t-on appris mardi auprès du ministère des Affaires étrangères, alors que des tractations avec les mutins pourraient être en cours à son sujet.
L’ambassadeur de France Christian Rouyer a pu s’entretenir par téléphone avec le président ATT, qui l’a rassuré sur son sort, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère Bernard Valero, en refusant tout commentaire sur le lieu où se trouverait le président, victime d’un putsch mercredi dernier.
Cet entretien a eu lieu lundi et le président Amadou Toumani Touré a également rassuré le diplomate sur le sort de ses proches, a ajouté Bernard Valero.
Selon une source proche du dossier, Amadou Toumani Touré a expliqué à son interlocuteur être parti miraculeusement du palais présidentiel avec sa famille alors que le bâtiment était attaqué.
Il a dit être en bonne santé, en sûreté, et a remercié la France pour son action diplomatique, a-t-on ajouté de même source.
Ce contact avec le président malien, le premier obtenu par l’ancienne puissance coloniale et, semble-t-il, par un pays étranger, pourrait être suivi d’autres entretiens. Il est joignable, il peut nous joindre, indique-t-on désormais à Paris.
Le lieu de résidence du président reste secret. Il est vraisemblablement protégé par des militaires loyalistes mais ne serait pas du tout dans une optique de préparer une contre-offensive comme l’ont affirmé jeudi dernier certains membres de son entourage, selon les sources contactées par l’AFP.
La junte a assuré qu’il va très bien et affirmé qu’il était en sécurité, mais sans dire où il se trouve.
Dimanche, le ministre de la Coopération Henri de Raincourt avait indiqué que, pour la France, Amadou Toumani Touré restait le président du Mali car rien n’est stabilisé.
Il avait aussi vivement nié que Paris l’ait lâché en raison de son manque de vigueur à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient au Sahel six otages français, une critique entendue à Paris depuis plusieurs mois.
Henri de Raincourt avait aussi souligné que, pour la France, il n’y a aucun problème pour organiser des élections et ajouté que la Constitution malienne prévoit qu’en cas d’empêchement du chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim et permette un scrutin présidentiel.
Des contacts avec Amadou Toumani Touré comme avec les mutins, représentés mardi à Abidjan dans un sommet extraordinaire des chefs d’Etat ouest-africains, pourraient permettre une sortie de crise selon ce schéma, selon des spécialistes de la région.
En ce début de semaine, la France insiste beaucoup pour que les mutins rentrent dans leurs casernes. Le coup d’Etat est le fait d’une bande minoritaire qui a été elle-même surprise de sa réussite, commente-t-on à Paris.
Aujourd’hui, c’est le blocage absurde avec le reste de l’armée qui n’a pas suivi les mutins et les Touareg qui progressent dans leur conquête du terrain dans le nord du pays, ajoute-t-on de même source, en prédisant au final un accord donnant-donnant pour que chacun sorte de la crise la tête haute.
source de:
http://www.romandie.com/news/n/_Mali_le_president_malien_en_lieu_sur_possibles_tractations_en_cours39270320121807.asp?
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