Le Mouvement populaire du 22 mars (MP 22) n’y est pas allé avec le dos de la cuillère lors du meeting qu’il a organisé samedi dernier au Stade du 26 mars. Objectif, fustiger les incohérences de la CEDEAO, selon le mouvement, car celle-ci veut discuter avec un Etat qu’elle a déjà suspendu. Le meeting était animé par Dr Oumar Mariko, Pr Rokia Sanogo et Me Mariam Diawara.
C’est sous les slogans de «A bas la CDEAO», «Vive le Mali», «Vive le CNRDRE» que le meeting organisé par MP 22 s’est ouvert au Stade du 26 mars. En attendant que les conférenciers du jour ne prennent la parole, Mohamed Tabouré a harangué les membres du Mouvement qui avaient bien voulu faire le déplacement, pendant une heure d’horloge, sur les motivations de la tenue de ce grand meeting. A l’ordre du jour, selon lui, les décisions injustement prises par le mini sommet de la CEDEAO à l’aéroport d’Abidjan.
C’est ensuite qu’il a lu la déclaration du MP 22. Celle-ci stipule que «le Mouvement Populaire du 22 mars, MP 22, a suivi avec stupeur et déception le communiqué final de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO du 27 mars 2012. Le MP 22 trouve incohérent de la part de la CEDEAO de vouloir discuter avec un Etat qu’elle a déjà suspendu de ses rangs. Le MP 22 dénie toute légitimité à la CEDEAO de juger de la légitimité d’un gouvernement, quel qu’il soit. Le MP 22 réaffirme son opposition au rétablissement de l’ordre ancien. Le MP 22 interroge la CEDEAO face aux différents problèmes: l’insécurité au nord, la violation de la loi électorale par l’exclusion de l’opposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la violation de la Constitution en son article 118 alinéa 4 par le président de la République, la violation de la souveraineté nationale par l’admission de toutes sortes de bandes armées dans le nord du MALI (AQMI, narcotrafiquants, MNLA, Salafistes, bandes armées provenant de la Libye), la violation du protocole de la CEDEAO qui interdit toute modification de constitution à six mois des élections. Le MP 22 constate avec stupeur l’asservissement des différents chefs d’Etat de la CEDEAO, qui encouragent leurs maîtres impérialistes à sévir contre le peuple du Mali comme ils l’ont fait avec la Libye. Face à la menace des chefs d’Etat de la CEDEAO, le peuple malien sait compter sur les peuples frères de la CEDEAO pour éviter un bain de sang au peuple du Mali. En tout état de cause, le peuple malien est prêt à répondre de manière appropriée à toute guerre qui lui sera imposée de l’extérieur. La CEDEAO doit comprendre qu’une dynamique interne de résolution de crise impliquant l’ensemble des force vives de la nation (partis politiques, syndicats, sociétés civiles, toutes les confessions religieuses) est déjà amorcée. Le MP 22 espère compter sur la CEDEAO pour accompagner cette dynamique interne».
Le Pr Rokia Sanogo, première à prendre la parole, a déclaré d’emblée qu’on ne pouvait pas exclure le Mali de la CEDEAO. «Nous y sommes entrés par conviction. Ceux qui prônent l’exclusion du Mali sont poussés par les impérialistes». Le Président de l’Assemblée régionale de Kidal, Homeni Belco Maïga, a, pour sa part, déclaré, «nous sommes des Maliens. Aujourd’hui, notre pays traverse une période difficile. Après les attaques de Haguel Hoc, d’Ansongo, de Menaka, de Bourem, de Tessalit et de Kidal, il ne faut pas que les élections nous détournent de nos objectifs. Le Mali d’abord et les élections après». Elle a ensuite interpellé la CEDEAO, l’UA et la communauté internationale à voler au secours du Mali. Pour conclure, elle dira : «nous avons perdu des batailles, nous n’avons pas perdu la guerre, vive le Mali».
Dr Oumar Mariko a tout d’abord dénoncé une haute trahison au sein de l’armée, avant de déplorer la présence de deux fronts au Mali: l’armée et les hommes politiques qui se disputent le pouvoir à Bamako. Ensuite, il a soutenu qu’il y a des gens qui sont en train de brasser des milliards de FCFA pour les élections, alors que notre armée est complètement démunie. «La démocratie est dans une grande prison. C’est le CNRDRE qui a honoré la démocratie» a-t-il conclu.
Pierre Fo’o Medjo
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