Coup d’état du 22 mars 2012, un anniversaire qui entache un autre : La 2ème page sombre de l’histoire du Mali indépendant

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Coup d’état du 22 mars 2012, un anniversaire qui entache un autre :
Un groupe de militaires a renversé jeudi le régime du président malien Amadou Toumani Touré, suscitant la réprobation internationale. ©AFP

Comme le 19 Novembre 1968, le 22 Mars 2012 demeure, sans nul doute,  la 2e tache noire sur les pages glorieuses de l’histoire du Mali indépendant. Ce second coup d’Etat, le plus ignoble du monde, a failli enterrer à jamais la démocratie malienne acquise de hautes luttes, enviée par tous et citée en exemple, surtout dans une Afrique marquée par une instabilité institutionnelle. Pour faire échec aux  forces rétrogrades et restauratrices, les démocrates s’étaient mobilisés pour dire « NON ». Ils s’étaient constitués en mouvements dont le plus visible a été le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) ou front anti putsch. Ce coup d’Etat ne doit-il pas permettre au mouvement démocratique de se remettre en cause ? N’était-il pas l’expression d’un malaise social ? L’armée n’a-t-elle pas autre chose à faire que de vouloir, à chaque fois, s’accaparer du pouvoir ?    

22 Mars 1991, 22 mars 2012, deux dates et deux symboles. La première est celle du souvenir, du recueillement et de la prière pour les nombreux martyrs  tombés sous les balles assassines du régime dictatorial de Moussa Traoré pour avoir réclamé leurs droits fondamentaux. La seconde date est sans nul doute celle de l’ignominie et certainement de la repentance pour ses auteurs qui sont aujourd’hui en taule. C’est la date du recul et de la tentative de réécriture de l’histoire de notre pays.

Le peuple malien se rappellera longtemps de ce coup d’arrêt contre sa démocratie un 22 mars 2012. Les mutins, avec à leur tête un certain Capitaine Amadou Haya Sanogo, ont justifié leur forfait sur l’ORTM, par leur volonté d’aller combattre la rébellion au nord. Mais que faute d’armes et de minutions, ils ont  subi des revers sur le terrain alors qu’au même moment les hauts gradés se mettaient plein les poches. Arguments convaincants si la suite n’était pas connue. La suite, c’est la mise à sac de l’administration par les militaires putschistes, le détournement des fonds versés à la junte par les structures financières et la chasse aux sorcières des anciens dignitaires.

La suite, c’est aussi  et surtout l’occupation  des 2/3 du territoire national par le MNLA et les groupes terroristes islamistes armés suivi d’une campagne de diabolisation des responsables du désormais ex régime qui ont été  vilipendés et pris à parti par les nouveaux hommes forts de la République. Le bilan de 22 ans de démocratie en général et de 10 ans d’ATT en particulier, a été peint en noir par la junte et ses affidés qui ne sont autre que des  leaders  politiques  et associatifs en mal de popularité. Ces leaders qui pensaient obtenir ce qu’ils n’avaient pas pu avoir par la voie des urnes se sont acoquinés aux putschistes pour jeter l’anathème sur les autres en les faisant passer pour les seuls responsables de la situation.

Vivement une prise de conscience des  militaires pour que soit banni, à jamais, le spectre du coup d’Etat et que la voix du peuple soit la seule et unique arme pour sanctionner les hommes politiques et dirigeants véreux.

Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

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2 COMMENTAIRES

  1. On ne peut pas qualifier ces politiciens véreux d’affidés de la soldatesque droguée sans parler des religieux démagogues. Les politiciens sont venus après les religieux. Mahmoud DICKO fut la première personnalité Malienne à se prononcer et à soutenir le putsch. N’arrivant à les convaincre de se lancer dans une aventure de coup d’état, les meneurs subversifs les ont conduit chez DICKO qui les a promis le soutien des musulmans.

    Inquiet de voir ses rivaux Wahabites devenir faiseurs de Roi, le Shérif de NIORO n’a pas tardé pour déménager à Kati. Plus que le soutien par sa présence, il fit une semaine de Kalwa pour ces alcooliques pour leur attirer les faveurs du Bon Dieu. Puisque ces gens ne vivaient que dans psychose de la venue des troupes étrangères, chose qui serait incompatible avec leur gangstérisme en place, le Shérif leur a promis que de son vivant, il n’y aura jamais de troupes étrangères au Mali.😛😛😛🤑🤑🤑😜😜😜😃😃😃😛😛🤑😃😃

    Les pauvres sont là aujourd’hui à compter leurs amis. L’appel (en bande sonore) de Sanogo au sursaut n’a pas fait bouger ceux qui se s’étaient déclarés prêts à mourir pour lui. Même les religieux semblent ne l’avoir jamais connu.😀😀😀😀😀😀😀😀😀😀😀😀

    • Helas, tu dis vrai, j’aurais tan aime que les choses se soient passees differemment… que Sanogo soit un Sankara ou un Rawlins, mais… un mutin soulard restera toujours un assassin sans objectif precis. 😡 😡 😡

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