Madame la Présidente,
Membres du Conseil de sécurité,
1. C’est un grand plaisir et un honneur de m’adresser aujourd’hui au Conseil de sécurité. Je souhaite vous donner aujourd’hui un aperçu de la situation politique et sécuritaire au Mali, des progrès réalisés depuis mon allocution du 16 janvier dernier, et des défis à venir.
2. La volonté des Maliens d’aller de l’avant continue de se manifester à travers la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale et le retour progressif de l’administration publique dans les régions du nord. La formation du nouveau gouvernement donne un nouvel élan au processus de paix en cours.
3. Par ailleurs, le Président de la république vient d’annoncer la nomination d’un haut représentant pour les pourparlers inclusifs dans le cadre de l’Accord préliminaire. Dans ce contexte, l’engagement d’un dialogue politique inclusif reste la première priorité et doit impérativement démarrer dans les meilleurs délais et sur la base d’une date acceptée par les parties. De même, il est urgent d’avoir une feuille de route consensuelle qui doit absolument se traduire en actions concrètes de la part du gouvernement, des mouvements et de la société civile, avec le soutien et l’accompagnement des Nations Unies et de la communauté internationale.
4. Le mode opératoire sur le cantonnement est un document consensuel de référence dans le processus de paix en cours. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO se sont d’ailleurs félicités de la signature de ce mode opératoire à l’occasion de leur récente conférence à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, et ont exhorté toutes les parties prenantes de l’Accord préliminaire à assurer sa totale mise en œuvre. Ils ont également réitéré leur appel à tous les mouvements armés à se soumettre au cantonnement et participer à la recherche d’un règlement pacifique des différends, dans le cadre d’un dialogue national inclusif. Entre-temps, nous avons entamé la reconnaissance des sites de cantonnement prioritaires des mouvements armés. Cependant, la responsabilité de la mise en œuvre du mode opératoire sur le cantonnement incombe aux parties, avec le soutien de la MINUSMA et de la communauté international afin d’assurer la supervision et l’intégrité du processus.
5. Il est essentiel que tous les secteurs de la société malienne, y compris les femmes et les jeunes, continuent de participer activement à tous les efforts visant à définir les prochaines étapes vers le rétablissement de la paix et de la sécurité. Les fora à Bamako et dans les régions du nord ainsi que les récents ateliers informels ont représenté une étape positive dans le processus de paix. Cependant, je déplore le manque de cohérence et le refus de certains mouvements armés de saisir l’occasion offerte à travers ces discussions informelles de faire avancer le processus de paix.
6. Le train de la paix a définitivement quitté la gare et il ne pourra plus faire marche arrière. Pour les prochaines étapes du processus de paix en cours, il est important que les parties prenantes de l’Accord préliminaire soient déterminées à participer à un processus constructif et inclusif sans préalables car les discussions informelles en cours doivent évoluer vers des pourparlers inclusifs formels. Pour ce faire, il faudra absolument que les mouvements armés renforcent leur cohésion interne ainsi que leurs positions respectives. Le temps passe; il n’y a plus d’excuses.