Dans quelques mois, Bougouni aura son camp militaire comme concrétisation de la volonté des autorités de la transition de doter le pays d’un outil de défense performant et proche des populations afin de mieux les sécuriser. La pose de la première pierre de l’édifice a eu lieu hier mardi (14 mars 2023) par le ministre de la Défense et des Anciens combattants. C’était en présence de la hiérarchie militaire du pays ; des autorités politiques, administratives et militaires de la région de Bougouni ainsi que des forces vives régionales. Financé par la présidence de la République, ce futur camp militaire va permettre de sécuriser efficacement le Banimonotié, le Wassoulou, le Djitoumou et le Baniko.
Mettre les Forces de défense et de sécurité du Mali (FDSM) dans les conditions optimales pour accomplir les nobles et difficiles missions qui leur sont assignées pour la protection de notre territoire, de nos populations, de nos biens, de notre culture millénaire et de nos modes de vie pacifiques ! Telle a toujours été la volonté manifestée par le président de la Transition et Chef suprême des Armées, Colonel Assimi Goïta. Et celle-ci s’est matérialisée une fois de plus hier (mardi 14 mars 2023) par la pose de la première pierre du camp militaire de Bougouni.
Le président de la Transition, selon le ministre de la Défense et des Anciens combattants, a une «connaissance intime de notre pays, de ses terroirs, de ses habitants et de ses vaillants soldats, comprend mieux que tous, l’importance du rapprochement entre l’armée et son peuple, le renforcement des liens entre l’armée et la nation qu’elle défend». C’est pourquoi, a poursuivi le Colonel Sadio Camara, le chef de l’Etat «s’attelle à la création d’un outil de défense et de sécurité professionnel et efficace, tourné vers la satisfaction des besoins des populations dans le respect de leurs droits, de leurs valeurs, de leurs coutumes et de leur dignité».
Il a énuméré «4 éléments importants» permettant de renforcer ces liens. Primo, il s’agit du renforcement du lien «Armée-Nation» qui passe par un recrutement suffisant en nombre et en qualité. Ce qui donne à tous les fils et à toutes les filles du Mali une chance égale de s’engager pour se battre, pour défendre leur pays, au besoin en sacrifiant leur propre vie…
Le second élément tourne autour d’une «politique d’équipement ambitieuse et cohérente» afin de doter ces jeunes gens des moyens de protection et de combat adaptés, des appuis et du soutien logistique nécessaires à leur survie, à leur résilience et à leur endurance sur le terrain. «Nous sollicitons l’implication et la compréhension des habitants de Bougouni pour minimiser les risques d’accident qui seront liés aux nombreux engins blindés du 82e Régiment, futur locataire de ce site», a souhaité le ministre Sadio Camara.
Tertio, il s’agit aussi d’offrir des conditions de logement et de vie et de travail dignes à ces citoyens d’un type particulier en consentant des investissements importants en infrastructures afin de se mettre aux normes idoines pour une structure militaire de ce niveau. «Cela évitera qu’ils ne soient des fardeaux pour ces populations qu’ils sont censés aider…», a précisé le Colonel Sadio Camara.
Et, enfin, le 4e élément porte sur une armée proche de son peuple qui priorise la formation et l’entraînement pour donner à ces jeunes engagés et aux cadres qui les commandent, les réflexes et les compétences nécessaires pour utiliser leurs matériels et accomplir leurs tâches avec le plus d’efficacité et le moins de pertes possibles.
Le site octroyé aux FAMa par les autorités de Bougouni pour la construction du camp permettra d’y construire les champs de tir et des espaces dédiés aux manœuvres des engins blindés. «Les tirs et autres bruits des moteurs ne devront pas être perçus par la population comme des nuisances sonores désagréables, mais plutôt comme des signes rassurants d’une armée en pleine montée en puissance», a souhaité le ministre de la Défense et des Anciens combattants.
Et d’assurer, «ce qui est fait ici à Bougouni est appelé à se reproduire partout au Mali…». Et cela d’autant plus que, a assuré le ministre, «la réalisation de la carte militaire élaborée par l’État-major Général des Armées nécessitera la construction de nombreux autres camps pour accueillir de nombreuses unités dédiées à la défense opérationnelle du territoire et à la protection des Maliens».
Dans son discours, le Colonel Camara n’a pas manqué de manifester la reconnaissance de la nation aux «camarades, frères et sœurs, qui ont enduré les pires souffrances» ainsi qu’à «ceux et celles qui ont perdu la vie pour que nous puissions continuer le combat». Il a fait respecter une minute de silence à leur mémoire. Il a également exhorté les Maliens à continuer de soutenir leur «Armée» qui ne cessera jamais de se battre pour eux, malgré «les gesticulations des terroristes à bout de souffle, malgré les manipulations médiatiques de ceux qui cherchent à vous mettre dos-à-dos».
A noter que le futur camp militaire va permettre de sécuriser efficacement le Banimonotié, le Wassoulou, le Djitoumou et le Baniko.
Hachi Cissé