Conférence des forces vives du Mali à Ouagadougou : Quand Blaise fait du surplace pour contenter le CNRDRE

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En rassemblant des leaders politiques et de la société civile du Mali autour de la table à la Cité Ouaga 2000 le samedi 13 et dimanche 14 avril 2012, le président Blaise Compaoré était sur son aire de jeu favorite. Seulement, cette rencontre n’a permis aucune avancée dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel normal  et dans la gestion de la transition qui va s’amorcer au Mali. Ce conclave n’a abouti qu’à la réaffirmation de la prééminence du Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) dans le fonctionnement institutionnel bancal du pays de Soundiata Kéita. Blaise roulerait-il pour le CNRDRE ?

Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, médiateur de la Cedeao

Il s’est bâti une réputation de ” médiateur ” dans la sous-région ouest -africaine. Le président du Faso, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne se prive d’aucune occasion pour être désigné facilitateur dans plusieurs crises sociopolitiques par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ainsi, la crise togolaise avait conduit à un dialogue inter-Togolais, avec comme facilitateur Blaise Compaoré,  et a été sanctionné, en août 2006, par un Accord politique global (conclu à Ouaga et signé à Lomé) dont la mise en œuvre n’a pas encore fait sortir ce pays de l’ornière. En mars 2007, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont signé l’Accord de Ouaga pour une sortie de la crise ivoirienne qui s’est plutôt envenimée avec la suite dramatique qu’on lui connaît. La Guinée d’un certain Moussa Dadis Camara sera aussi logée à la même enseigne ouagalaise avec le Médiateur en chef burkinabé…

La crise qui secoue actuellement le Mali a, sans aucun doute été aggravée par le putsch du 22 mars 2012. Tout le monde avait reconnu que la résolution de cette crise passait d’abord par un retour à l’ordre constitutionnel normal et l’amorce d'”un dialogue franc et sincère ” entre tous les acteurs politiques et la société civile. Ce processus a, semble-t-il, été enclenché avec la signature de l’Accord-cadre du 6 avril entre le CNRDRE et le Médiateur de la CEDEAO. Ce texte s’est contenté de donner quelques pistes pour gérer l’intérim du pouvoir après la démission arrangée du président ATT et sur la transition politique.

La “ Déclaration des forces vives du Mali “, qui a sanctionné le conclave du week-end passé, a largement un goût d’inachevé. L’essentiel du document faisant référence à l’Accord du 6 avril qui conserve des prérogatives essentielles à la junte qui s’est accaparé du pouvoir. A titre d’exemple, le président intérimaire Dioncounda Traoré n’a aucun pouvoir dans la nomination du ” Premier ministre avec pleins pouvoirs ” de la transition. Il ne pourra qu’entériner le choix de la junte sous l’égide de la CEDEAO. Un supposé ” engagement renouvelé du CNRDRE à soutenir et à accompagner le processus de normalisation institutionnelle” a été salué par le Médiateur. Comme pour dire que les putschistes de Bamako ont fait un bon boulot et qu’il faut leur jeter des fleurs. Histoire d’encourager ceux qui ont pillé en deux jours plusieurs services publics de continuer à jouer les premiers rôles. Plusieurs voix commencent par  s’élever pour douter de l’impartialité du Médiateur qui ne cesse de ménager ceux qui ont pris les armes pour faire reculer la démocratie malienne.

Le reste du document signé à Ouaga n’est qu’un tissu de “déjà connu “, saupoudré de quelques indications et d’une invite à la création d’un cadre de concertations des forces vives du Mali, placé sous l’égide du Médiateur, et chargé de veiller à la mise en œuvre de l’Accord cadre du 6 avril 2012 et de la feuille de route de la transition, ainsi qu’au fonctionnement régulier des organes de la transition. Une transition sur laquelle forte délégation malienne n’a pu donner aucune idée sur la durée.

                                                                                  Bruno D SEGBEDJI

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7 COMMENTAIRES

  1. Tolérance Zéro
    Communiqué N°001
    Considérant l’incapacité de l’EDM a nous fourni correctement l’électricité
    Considérant qu’il ya des quartiers de Bamako qui n’ont jamais connu de coupure
    Considérant cette secrecaton de la part de l’EDM
    Nous ne payeront pas la facture de ce mois
    Un point un trait : tolérance zéro.
    Signé : Comité de Redressement de L’énergie du Mali (CREM)

  2. Blaise n’est pas a la base de nos problemes. Pourquoi compter sur un pion de la France qui soutient le mouvement arme qui commet des atrocites au Nord? Les politciens Maliens n’ont qu’a prendre leur responsabilites et regler leurs problemes. Les soldats n’ont qu’a rentrer dans les casernes pour aller matter les bandits et autres groupes criminels qui commettent des atrocites au Nord du Mali.

  3. C’est tres malhonnete de ne pas reconnaitre les merites de Blaise dans toutes les mediations qu’il a menees. En tout cas si la CEDEAO et La communaute internationale continue de lui faire confiance c’est qu’il fait bien son travail. Blaise n’est pas un magicien c’est un mediateur ce qui veut dire qu’il facilite le dialogue entre les parties en presence. Si les maliens sont incapables de mettre l’interet de leur pays en avant et trouver une solution a l’occupation de leur territoire Blaise n’a aucun pouvoir pour leur imposer sa vision. Si des petits officiers font la loi a Bamako c’est du a la lachete des maliens. si le mali ne pas de la junte il doit s’en debarasser et non se decharger sur le mediateur. PRENEZ VOS RESPONSABILITES. C’est honteux d’ecrire un tel article.

  4. Mon frère ne soutenez pas la constitution sans l’avoir lu. Elle n’a prévu aucun cas pour les “après 40 jours de l’intérim”. Tout occupation d’un homme digne de ce pays doit être en ce moment l’intégrité territorial du Mali, tous les autres doivent attendre. Je ne sais pas si vivez au Mali ou pas? Je sais quant même que les politicien ne pensent qu’à leurs sorts , ils ne pense même pas au Mali et son intéret c’est vraiment décevant.

  5. Merci mon frere pour ta clairvoyance. Car en effet il n’y a rien a attendre de Blaise qui n’est qu’un prete-nom pour la France. Sa fonction consiste a ”relegitimer” le CNRDRE. Il est clair, evident, pour tout celui qui veut reflechir que les putchistes n’ont plus aucun role a jouer du moment que l’ordre constitutionnel a ete pretendument retabli. Le Mali a tout ce qu’il faut pour fonctionner sans delai: un president legalement et legitimement designe; une constitution au-dessus de laquelle on ne peut mettre aucun texte (fut-il un ”accord-cadre”) dans une democratie digne de ce nom; des parlementaires democratiquement designes; une cour constitutionnelle pour resoudre les litiges juridiques; des partis politiques legalement reconnus; une societe civile active et des citoyens jouissant de toutes leurs facultes intellectuelles.

    RIEN, ABSOLUMENT RIEN NE JUSTIFIE TOUTES CES TERGIVERSATIONS, REUNIONS, BAVARDAGES, ETC. SINON LA VOLONTE CLAIREMENT MANIFESTEE DE MAINTENIR LE CNRDRE AU POUVOIR EN DEHORS DE TOUT CADRE DEMOCRATIQUE CAR CEUX QUI LE SOUTIENNENT SAVENT QU’ILS NE PEUVENT PREVALOIR DEMOCRATIQUEMENT.

    D’ores et deja, aujourd’hui, maintenant, le Mali a tout ce qu’il faut pour resoudre tous ses problemes politiques sans qu’on ait besoin de quelque ”accord” que ce soit car aucun ”accord” ne saurait etre superieur a la constitution malienne que tout le monde est en train de pietiner en lui substituant ” cet ”accord-cadre.

    La verite est que les ennemis du Mali, sous pretexte de ”discussions”, sont en train de tout faire pour bloquer le fonctionnement du pays afin de donner du temps aux rebelles de consacrer definitivement la partition du pays. Ceux qui doivent etre designes comme decideurs par la constitution l’ont ete. Il leur appartient de prendre les decisions appropriees en concertation avec les institutions legalement etablies et en conformite avec la constitution malienne. Nul ne saurait se substituer a eux pour exercer une tutelle sur le Mali et imposer aux Maliens un texte qui se surimposerait a leur constitution.

    Il me semble que le vrai probleme du Mali est le manque evident de courage de sa classe politique pour s’assumer pleinement, se ranger derriere la constitution pour s’en servir comme guide et comme bouclier contre tous ceux qui comme Mariko, n’ayant pas les moyens de s’imposer democratiquement, tentent d’y arriver par des voies detournees et anti-constitutionnelles. ENCORE UNE FOIS LE MALI A TOUT CE QU’IL FAUT, ICI ET MAINTENANT, SANS DELAI, DE FONCTIONNER NORMALEMENT ET TOUT LE MONDE SAIT QUI SONT LES TRAITRES QUI BLOQUENT CE FONCTIONNEMENT AFIN DE FAIRE GAGNER LE MAXIMUM DE TEMPS POSSIBLE AUX REBELLES.

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