Comment l’armée française bloque l’information sur la guerre au Mali

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Selon l'état-major français, l'adversaire «défend fermement les positions sur lesquelles nous sommes obligés, successivement, de donner l’assaut, fouiller et réduire ces positions.» REUTERS
Selon l’état-major français, l’adversaire «défend fermement les positions sur lesquelles nous sommes obligés, successivement, de donner l’assaut, fouiller et réduire ces positions.»
REUTERS

La guerre au Mali va entrer cette semaine dans son troisième mois. Quelques 4 000 soldats français et environ le double de soldats africains combattant en collaboration avec eux au sein d’une force internationale ont conquis les principales villes au Nord Mali. Et pourtant, il n’existe guère de reportages sur les combats et presque pas de photos.

Depuis le début de la guerre l’armée française, en collaboration avec l’armée malienne, a systématiquement privé les reporters et les journalistes de toute possibilité de produire des informations objectives.

Dès le début, on a interdit à tous les journalistes internationaux de quitter la capitale Bamako où ils furent harcelés par les soldats de la junte malienne qui confisquèrent leur matériel.

Une semaine après le début de la guerre, un certain nombre de « journalistes embarqués » furent autorisés à se rendre au Nord Mali. On instruisit ces correspondants de se tenir aux côtés des unités qui leur avaient été désignées et la participation fut restreinte exclusivement aux employés des médias français nationaux.

Le 31 janvier, des officiers du renseignement malien ont confisqué le matériel de deux journalistes travaillant pour la chaîne française France24. Ces derniers avaient filmé une manifestation de soldats de la brigade des Bérets rouges qui avaient essayé de réintégrer l’armée malienne.

Le 8 février, plusieurs journalistes étrangers ont été détenus pendant des heures à Bamako par des “Bérets verts“. Ces unités avaient organisé un coup d’État au Mali en mars dernier. Le photographe de Reuters, Benoît Tessier et deux autres journalistes qui furent témoins de l’incident et qui le photographièrent, furent battus et embarqués. Leur matériel et leurs téléphones portables furent confisqués.

Après la conquête de Gao, une cinquantaine de journalistes internationaux furent autorisés à entrer dans la ville en respectant des conditions strictes puis, peu de temps après, ils furent escortés hors de la ville, soi-disant en raison d’un attentat suicide sans qu’ils aient pu faire leur travail. Trois équipes de télévision qui étaient arrivées en avion à Kidal furent détenues jusqu’à leur départ à l’aéroport par l’armée française.

La chaîne de télévision française France 2 avait diffusé le 7 février sous le titre « Exactions au Mali, » un reportage de 22 minutes dans lequel 45 secondes du film étaient consacrées à des victimes de l’armée malienne. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait réprimandé les responsables du programme en leur reprochant de porter « atteinte à la dignité de la personne humaine » en présentant des images de corps de personnes décédées.

Le 28 février, le CSA avait multiplié ses avertissements en déclarant que « des plans répétés et particulièrement insistants sur les corps de personnes décédées » étaient « difficilement soutenables » notamment pour de jeunes téléspectateurs. Depuis lors, il n’y a plus eu de reportages critiques sur la guerre au Mali à la télévision française.

La semaine passée, le rédacteur en chef du journal malien Le Républicain, Boukary Ndaou, a été arrêté sans mandat par les services de sécurité d’État maliens. Quelques heures plus tôt, il avait publié une lettre ouverte d’un soldat critiquant le président Dioncounda Traoré pour des paiements effectués au capitaine Amadou Sanogo, le dirigeant du coup d’État de mars 2012. Le lieu de séjour de Ndaou est inconnu et aucune accusation n’a été portée jusque-là contre lui.

Le blocage médiatique de la guerre au Mali est fondé sur l’ordre implicite du commandement de l’armée française : dès le tout premier jour, les journalistes furent gardés éloignés d’au moins 150 kilomètres des lignes de front sur tous les théâtres de guerre. Ils eurent seulement le droit de se déplacer en convoi sans pouvoir prendre de photos. Ils ne purent pénétrer dans les villes conquises qu’à la fin des hostilités et seulement quand toutes les victimes eurent été enlevées.

Des personnalités influentes des médias officiels ont plaidé en faveur d’une telle censure.

Antoine Guélaud, le directeur de la rédaction de TF1, a publiquement justifié la politique de l’armée en soulignant la difficulté de trouver « le juste équilibre entre le devoir d’informer et la sécurité des journalistes et de leurs équipes. » La guerre au Mali, a-t-il poursuivi « n’est pas une guerre conventionnelle entre deux pays, » mais vise des terroristes.

Son collègue Phil Chetwynd, rédacteur en chef à l’AFP a, en s’excusant, aussi fait référence à un « conflit compliqué et dangereux. » Un autre journaliste a déclaré qu’il valait mieux avoir un reportage d’un « journaliste embarqué » que pas de reportage du tout.

La subordination des médias français à la discipline de l’armée jouit d’une certaine tradition, notamment la censure de la guerre d’Algérie de 1954 à 1962 qui a souvent été décrite comme une « guerre sans images, » vu que les médias censuraient les exactions généralisées, les massacres et le recours à la torture par les forces françaises.

Tout comme dans le cas du général de Gaulle dans les années 1960, la plus grande crainte de l’actuel gouvernement français, dirigé par le socialiste François Hollande, est qu’un sentiment anti-guerre puisse s’associer à une colère grandissante contre la politique anti-ouvrière menée par l’État et vienne attiser des soulèvements sociaux. C’est pour cette raison que l’armée française est déterminée à poursuivre sa politique de la « guerre sans images.

egaliteetreconciliation.fr/

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15 COMMENTAIRES

  1. Article bâclé surtout à la fin mais bon, passons.
    Ca ne me choque pas l’absence des journalistes au front. Désormais à cause des nouvelles technologies ça sera comme ça ne serait-ce que pour des raisons de sécurité des combattants.
    Nous savons ce qu’il se passe, les combats sont très durs et imprévus.
    Le reste l’histoire nous le racontera avec le recul nécessaire.

    • BRAVO pour votre lucidité
      en effet arrêtons de vouloir être un public de voyeur.
      la situation de mande du recul et surtout d ene pas juger en fonction d’une dépêche une d’une information voir une désinformation organisée par un service secret …
      la guerre est violente,
      les paras les marsouins et les légionnaires sont labas pour faire un sale boulot que personne n’ose faire mais que tout le monde souhaite
      je regrette juste que les maliens soient si poltrons dans une situation pareil
      regardez les tchadiens quel courage !

  2. Vous êtes frustrés chers journalistes mais l’armée a bien d’autres occupations que jouer les nounous pour vous protéger, et de plus comme de toute façon vos articles sont rédigés en fonction de commandes émanant de vos patrons, la vérité n’est pas perdante.

  3. Blanche a raison; il y’a au plus 15pourcent de l’arme’e malienne au front; les autres se terrent a’ kati. Je me demande ce qu’ils vont faire quant l’arme’e Francaise va partir. On est loin du bout du tunel. Sinon, sanago doit se racheter en allant combattre a’ Ifoghar et y mourir, la’ au moins, il aura prouve’ (outre tombe) qu’il n’est pas un apprentit soldat.

  4. C’est pourque vous puissez pas vous faire envléver par les terroristes.Le terroriste voit en l’homme blanc comme de l’argent liquide.

  5. d’abord c’est lamentable de la part d’officiers maliens de saisir le materiel de journalistes français alors que se sont des soldats français qui se font tuer pour eux ,quelque soit les images filmées 👿
    Pour ce qui est du CSA en France ,on voit tous les jours des reportages sur la Syrie ,avec des morts et du sang partout ……là c’est sans doute pour sensibiliser l’opinion française a soutenir la volonté du gouvernement d’aider la rebellion syrienne !! Mais là rien de choquant pour les enfants !! de qui se moque t’on ????
    Pour ce qui se passe au Mali , sans doute l’armée française a tellement de reproches a faire à l’armée malienne qu’elle préfére pour le moment eviter les histoires et les frustrations . Mais j’ai l’impression que l’abcés va se vider quand les soldats français seront de retour en France …………ou qu’elle va solder ses comptes quand les islamistes seront nettoyés !!
    il n’y a presque pas de prisonniers ,bizarre il doit y avoir des morts barbus a cacher

    • @Blanche neige , arrêtez de vous contredire à tout bout de champ . Vous ne voyez que des soldats maliens partout quand on parle surtout d’exactions , et pourtant il vous arrive d’écrire que ces mêmes soldats ne sont pas au front et qu’ils ne valent rien . Vous êtes hors sujet par rapport à votre réaction sur les differents articles qui nous sont proposés . Finalement , Blanche neige c’est vous qui ne valez rien du tout .

      • @aliouc9 …….je ne me contredis pas , il doit y avoir environ 15% de l’armée malienne au front ,les autres se cachent à Kati

        • 85% de l’”armée” malienne serait a Kati? Cela parait…fantaisiste. Tout cela pour dire que le controle est effectuee par l’armee française qui par experience sait qu’une guerre se joue aussi sur le plan des images/communication (cf guerre du golfe en 1990-1991)

        • BLANCHE neige imbecile ,CLOCHARD ,laisse les sites maliens tranquillent gardent tes COMMENTAIRES pour toi meme . Mai’s tu ne PEUS pas , car tu es payer par le MNLA .sans ces COMMENTAIRES. Ici tu vas mourir de fain,QUELLE HONTE POUR TOI, TU EST LE DERNIER DES CLOCHARD FRANCAIS.

        • mon cher tu ne sais même pas ce que tu veux dire.

          arrêtons ces jeux enfantins, on a des problèmes serieux, trouvons des solutions à ces problèmes, c’est maintenant que vous savez critiquer au lieu d’attaquer les pauvres militaires qui n’avaient même pas à manger sous le temps de ATT et ces politiciens opportunistes, au moment ou ces militaires ont été envoyer à la boucherie par ces dirigeants, qui votaient des millards comme budget de l’armée chaque année, est ce que tu as vu la trace de ces millards dans l’armée?
          Mon cher vraiment il est temps que le malien commence au moins à reflechir comme tout être humain normal.

      • Aliou BLANCHE NEIGE. EST UN OMBECILE PAYER PAR LE MNLA , A DIRENDU N IMPORTE QUOI SUR LES SITE MALIENS, C EST CA SON TRAVAIL EN SON LOISIR EN MEME TEMPS, IL EST 24/24 , sans cE travail qui Lui ete offert le MNLA il vas mourir de fain

    • BLANCHE neige = CLOCHARD =imbecile,.
      BLANCHE neige = MNLA = narcotrafiquant =Islamistes,=MUJAO=Aqami

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