Le Mali a célébré les 60 ans de son Armée Nationale, le mercredi 20 janvier. A cette occasion, le Président de la transition, chef de l’Etat, chef suprême des armées, SEM. Bah N’Daw s’est adressé à la nation à la veille de cette fête nationale. Une fête placée cette année, sous le signe de l’engagement patriotique de tous les Maliens pour la refondation et la reconstruction d’un nouveau Mali, gage d’un avenir radieux pour notre pays et notre peuple. Aux forces armées et de défense le chef suprême des Armées s’est adressé en ces termes : « Je sais que notre devoir de génération est de construire une armée nationale qui soit à la hauteur des défis et de ce temps ».
Dans cette adresse à la nation à l’occasion des 60 ans d’existence de l’Armée du Mali, le Président de la transition a de prime abord rendu hommage au Père fondateur de la République du Mali et de l’Armée malienne, feu le président Modibo Keita, qui a voulu et forgé cette Armée. Selon lui, Modibo Kéita savait que seul l’outil de défense nationale pouvait garantir notre indépendance en tant que pays, notre souveraineté en tant que nation et notre intégrité en tant que territoire.
« En cet instant solennel, je suis fier, en mon nom et en votre nom, de saluer Modibo Kéita et les hommes de mission et de décision, dont l’engagement a permis la création de notre outil de défense » a affirmé le président Bah N’Daw.
Pour l’occasion le Président de la transition a lancé un vibrant appel en faveur d’une mobilisation constante autour des Forces de Défense et de Sécurité. La commémoration du 20 janvier ‘’ Fête de l’Armée’’ n’est pas un simple rituel. Elle est un appel à la mobilisation, au devoir de servir et de protéger le pays, a indiqué le Chef Suprême des Armées, avant de préciser qu’elle est un appel à l’unité et au rassemblement de tous les citoyens autour de nos forces armées.
Faire face ensemble aux nouvelles formes de menace
« Soit, nous nous ressaisissons et nous mettons le Mali au-dessus de tout et de nous tous. Soit nous fermons les yeux et nous entraînons à sa perte, notre beau pays, notre plus grand bien » a déclaré d’un ton ferme SEM Bah N’Daw.
Cette Armée qui est à l’heure de la guerre asymétrique que nous livre les forces du mal depuis bientôt une décennie, peut compter aussi sur les forces partenaires, dont de nombreux éléments ont également péri pour le Mali. A cet effet, le Chef de l’Etat a renouvelé la gratitude de notre pays envers la communauté internationale dont les armées sont à nos côtés et dont les soldats risquent leur vie pour la libération de notre pays.
Le Président Bah N’Daw a ensuite rendu un hommage mérité à tous les soldats tombés sur le champ de l’honneur ainsi que les blessés.
« Que les familles endeuillées acceptent ma compassion et que nos blessés de guerre sachent que nous ne les oublions pas » a-t-il affirmé. Pareil sens du devoir et du sacrifice nous oblige, dira-t-il.
Engagement patriotique de l’armée comme socle d’un nouveau Mali
« Nous devons gratitude et respect aux soldats en activité, à la retraite ou disparus des Forces Armées Maliennes pour avoir tout au long de l’histoire, répondu dignement à cet appel de la patrie » a dit le président de la Transition dans son discours. Et d’affirmer que : « jamais autant qu’aujourd’hui l’armée n’a été aussi interpellée. Jamais, elle n’a été autant appelée à s’investir de toutes ses forces pour consolider notre nation ébranlée. Jamais autant, l’armée n’a été sollicitée dans le cadre du renforcement de notre cohésion sociale ainsi que du rétablissement des compromis socioéconomiques et culturels que notre peuple a su construire au fil des siècles et des défis ». C’est pourquoi, il a tenu à placer cet anniversaire sous le signe de l’engagement patriotique de tous les Maliens pour la refondation et la reconstruction d’un nouveau Mali, gage d’un avenir radieux pour notre pays et notre peuple.
« Je sais que notre devoir de génération est de construire une armée nationale qui soit à la hauteur des défis et de ce temps » a-t-il signalé.
Le chef suprême des Armées entend donner un coup d’accélérateur aux réformes en cours avec entre autres chantiers : la création d’une Fondation pour la Solidarité qui est devenue l’outil de gestion de la politique sociale en faveur des militaires, de leurs familles et de leurs ayants droit, l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité, l’assistance aux populations civiles à travers des actions civilo-militaires. En plus, le Président de la transition prévoit de renforcer les capacités opérationnelles des troupes, le renforcement du partenariat avec les forces étrangères : Barkhane, EUTM, EUCAP, G5 Sahel, MINUSMA, le renforcement de l’application stricte du Droit International Humanitaire. S’y ajoutent, la mise en place d’une stratégie de relance du volet Défense et sécurité de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger (APR), l’adoption en cours d’une deuxième Loi de Programmation Militaire (LOPM 2) en vue de consolider les acquis de la première LOPM, l’acquisition de certains matériels majeurs et la réalisation d’infrastructures prioritaires et l’intensification des opérations de lutte contre le terrorisme, de sécurisation et de protection des populations et de leurs biens.
Evoquant la crise sanitaire dominée par la grave pandémie mondiale de la COVID-19, il a invité ses compatriotes au respect strict des mesures barrières.
Touchant du doigt à la lutte contre la corruption et l’impunité, le président Bah N’Daw a déclaré que l’argent dépensé pour l’armée, pour la défense et la sécurité des populations, sera justifié au centime près. « Les LOPM seront auditées, leurs leçons tirées, et les responsabilités situées » a-t-il clamé.
Il a de nouveau invité les forces armées au strict respect des lois de la République, et des droits de l’homme. Et confier que les exactions contre les civils ne sauraient nullement être encouragées ou tolérées.
« Une transition réussie c’est un Mali qui reprend fièrement sa marche, parce que grand peuple, parce que grande nation. J’ai foi en ce pays qui marche vers son destin et qui a tout pour être un pays de progrès, de paix et de prospérité partagée » a conclu le chef de l’Etat.
Par Maïmouna Sidibé