Demain nous fêtons les 47 ans de l’accession du Mali à la souveraineté nationale. Cette année la commémoration se tient dans un contexte marqué par les actes perpétrés dans la Région de Kidal par des bandits armés, des apatrides qui n’ont d’autres recours que la voix des armes. Le colonel Youssouf traoré est une des premières victimes de la rébellion dans les années 1963-1964. Jeune officier en 1960, le colonel aujourd’hui à la retraite Youssouf a participé au putsch de 1968 avec ses camarades du comité militaire de libération nationale.rn
Homme politique engagé pour le développement et la démocratie au Mali et en Afrique, il se souvient des années de l’indépendance et de la rébellion.
«Notre génération en 1960 ,1961 a été un des piliers de l’armée nationale, qui jeune avait besoin de tout pour se constituer. Les camarades du moment dont l’ancien président Moussa Traoré, Koké Dembélé, Mami Ouattara, Jean Bolon Sangaré et moi-même avions été parmi les ossatures de l’histoire de cette armée pour sa création. L’essentiel de ces activités a été d’avoir œuvré pour la mise en place d’une véritable armée fonctionnelle. Cela a été l’aspect essentiel de l’indépendance du Mali quand on sait que sans armée il n’y a pas de souveraineté tant sur le plan national qu’international. L’évolution du Mali de 1960 à ce jour au plan des réalisations se passe de tout commentaire. Nous sommes un peuple fier et digne, épris de paix et de justice. Le peuple malien est confronté à un problème de souveraineté, d’intégrité territoriale. Ce qui se passe au nord ne laisse personne indifférent. Nous continuons à penser que si nous sommes des patriotes, nous devrons œuvrer pour la cause nationale, l’intérêt supérieur de la nation. Nous devrons pouvoir fêter cet anniversaire dans une véritable et parfaite communion d’esprit et des cœurs. Malheureusement ce ne sera pas le cas cette année même si on souhaite que le calme revienne totalement d’ici le 22 septembre et que Bahanga et ses hommes se rendent à l’évidence et sachent une fois pour toute que le Mali n’est pas à partager. Un pouce de notre territoire ne sera cédé à personne. Nous sommes prêts à nous battre pour cette indépendance si chèrement acquise.
C’est pratiquement dans la douleur que nous allons fêter le 22 septembre avec l’espoir que la vérité finira par triompher».
Tiémoko TRAORE
Armée malienne : Sur le chantier des réformes
Un des soucis majeurs de nos autorités politiques et administratives, est de rendre plus efficient et plus évolutif l’outil de défense de notre Nation .
Le président de la République Amadou Toumani Touré ne disait-il pas «qu’il faut nous tourner vers le futur en construisant l’armée de nos besoins, plutôt que de conserver l’armée de nos habitudes ».De nombreux efforts sont en train d’êtres faits dans le sens de la réorganisation de l’appareil de commandement, le maintien en condition et la préparation opérationnelle de nos troupes, le renforcement des effectifs, l’amélioration des conditions de vie et de travail. Nos différentes unités se sont vues dotés d’équipements modernes afin de leur permettre de mieux assumer leur mission. C’est dans ce cadre que le parc aéronef de l’armée de l’air a acquis de nouveaux appareils volant Mi 24. Les MIG, longtemps cloués au sol, les MIGS sont aujourd’hui opérationnels. Les ressources humaines sont permanemment adaptées aux contextes du moment. De plus en plus on va vers un commandement plus cohérent des forces et un déploiement territorial.
Au moment où nous célébrons le 47ème anniversaire, nos forces armées et de sécurité s’activent pour ramener la paix dans la Région de Kidal, où des terroristes tentent de déstabiliser la nation. Le cycle infernal de la violence est monté d’un cran avec le recours à l’utilisation des mines. Au lendemain de notre accession à l’indépendance, nos forces armées ont fait face à la rébellion dans cette partie du pays.
Dans les années 1963-1964, alors que nous étions au camp de la gendarmerie de Gao, le lieutenant Koniba Kourouma trouvait la mort, lors d’une embuscade. A la même période, le colonel à la retraite Youssouf Traoré, ancien membre du CMLN en partance pour Kidal était victime au port de Bourem de l’explosion d’une grenade. On sait la suite. Il sera amputé du bras droit et recevra des éclats dans l’œil. Les chefs de guerre comme le capitaine Mamadou Cissoko, Diby Sylla Diarra et des braves comme Daba Diarra arriveront à bout de la rébellion.
Quelques années plus tard, la rébellion reprend avec des armes sophistiquées. L’armée avait en face de vrais combattants rompus au métier des armes. L’armée nationale et le Ganda Koy parviendront à éteindre la rébellion par des réactions de ripostes conséquentes. L’armée républicaine est au travail ; c’est dire que Modibo Keïta, premier Président du Mali indépendant, le général Moussa Traoré, le Professeur Alpha Oumar Konaré, le Général Amadou Toumani Touré ont tous connu leur rébellion. C’est pourquoi dans le cadre de l’affirmation de son autorité, l’Etat travaille au renforcement de la sécurité des personnes et des biens.
De l’indépendance du Mali à ce jour, l’Armée malienne a franchi plusieurs étapes en termes d’effectifs, de moyens logistiques mais aussi de formation. Aujourd’hui, l’armée malienne a-t-elle beaucoup de choses à envier à celle de plusieurs pays voisins ? La réponse à cette question est négative. En effet, le Mali dispose d’une armée qui, au fil du temps, participe à plusieurs activités. Elle est à présente à plusieurs rendez-vous, participe aux maintiens de la paix dans plusieurs pays où les conflits font rage. C’est ainsi que ces dernières armées, les éléments de l’Armée malienne ont participé à plusieurs opérations de maintien de la Paix comme au Rwanda, au Darfour, en RCA en Sierra Leone, entre autres. Aussi, dans le cadre de la formation des militaires, le Mali est engagé dans les opérations américaines dénommées ‘‘Flintlock’’. Cela fait quelques années que nos militaires participent à ces exercices, contribuant de façon efficiente au renforcement des capacités d’interventions sur le terrain.
En effet, l’exercice ‘‘Flintlock 2007’’ destinée à la formation des militaires vient de prendre fin. Le long de ce processus, au nombre des éléments américains qui sont venus cette année dans le septentrion malien il y avait ceux qui faisaient des consultations et traitements médicaux. C’est pourquoi cette initiative a été beaucoup saluée par les populations bénéficiaires. Un fait majeur concerne le recrutement chaque année, dans l’Armée malienne cela dénote du souci constant des autorités du pays à consolider des effectifs militaires. Car comme on le dit, qui veut la paix, prépare la guerre. Cela peut résumer la philosophie des autorités et de l’armée malienne. Qu’à cela ne tienne, le Mali est un pays où les autorités ont régulièrement privilégié la paix sociale, en ayant comme souci majeur la préservation et la consolidation des acquis socio-économiques. N’est ce pas ce qui fait du président Amadou Toumani Touré un spécialiste des questions de paix ?
En tout cas, même dans le cas de la rébellion dans le septentrion malien, la raison domine la passion, malgré que l’avis du plus grand nombre de Maliens, est qu’il faut aller mater ceux qu’on appelle toujours des rebelles, mais qui ne posent ces dernières armées que des actes terroristes. Face à cette question brûlante, fréquemment des contingents de l’Armée malienne sont envoyés au nord pour préserver l’intégrité du territoire, mais aussi assumer la sécurité des personnes et des biens. Par ailleurs, pendant ces dernières armées, plusieurs unités de l’Armée malienne ont été dotées de moyens logistiques. Aussi, plusieurs infrastructures ont été rénovées au construites à travers le pays, puisque c’est l’armée qui est garante de l’intégrité du territoire. Aujourd’hui, l’armée malienne compte plusieurs hauts gradés. En outre, en plus de l’Ecole Militaire Inter Arme, le Mali dispose aussi d’une Ecole de Maintien de la Paix où sont formés les militaires de plusieurs pays africains.
Il faut souligner qu’avec l’arrivée de ATT au pouvoir, plus d’attention est accordée à l’Armée. Son ambition est de transformer notre armée en une armée de nos besoins. Ce processus de longue haleine qui exige des efforts de modernisation de l’armée se poursuit. Au même moment, des efforts soutenus sont en cours dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail des effectifs de l’armée, à l’instar des autres composantes de la société. Par ailleurs, il existe des programmes de formation de longue et de courte durée grâce auxquels la formation continue des militaires est assurée. Consécutivement à ces efforts soutenus, sous la houlette de l’actuel ministre de la défense et de anciens combattant, le Mali regorge aujourd’hui de nombreux hauts cadres militaires.
Toutes chose qui représente un motif d’espoir qu’il existe un potentiel sûr de la défense de l’intégrité du territoire. Aussi, de l’indépendance du Mali à ce jour, son armée s’est toujours efforcée à évaluer dans un cadre strictement républicain et le contexte actuel de démocratie ne fait que conforter davantage cette option.
Sinaly
21 septembre 2007