Le nouveau patron de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, le colonel-major Mody Bérété, est connu des Maliens. Il a été directeur de la gendarmerie nationale pendant de longs mois. Il avait relevé de ce poste à la suite d’une affaire non encore élucidée.
En effet, dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 octobre 2015, neuf prisonniers, précédemment en détention au camp I de la gendarmerie à Darsalam, avaient pris la poudre d’escampette sans que l’on ne sache comment.
Et comme pour sanctionner ce qui a été considéré, à l’époque, comme une négligence professionnelle, le mercredi qui a suivi, le conseil des ministres a limogé le colonel-major Mody Berethé, jusqu’alors directeur général de la Gendarmerie nationale. Il n’a pas été le seul à faire les frais de cette évasion. Il a entraîné, dans sa chute, l’inspecteur général de police, Hamidou Kansaye, directeur général de la police.
Depuis quelques temps donc, Mody Bérété, qui s’était fait oublier à travers l’exercice d’un poste à l’extérieur, est de retour à Bamako et a été placé à la tête de l’EMP, en attendant.
En attendant ? Oui, car, son point de chute à l’origine n’était pas l’EMP, mais plutôt le poste de ministre de la Sécurité en lieu et place du Général Salif Traoré. Oui, une mafia politico-religieuse a juré la déchéance du ministre. Une mafia dont le seul objectif est de placer ses hommes dans le gouvernement et au sein de la haute administration.
Contrairement à ce qui se raconte, ce qui maintient le Général Salif à son poste, ce n’est ni plus ni moins que son professionnalisme. Un professionnalisme dont il a fait montre partout où il est passé. Les Kayesiens en savent quelque chose.
MT