Les autorités de la transition ont été victimes de leur attentisme. Au lieu de le faire de leur propre gré, elles ont attendu jusqu’à ce qu’elles ont été contraintes par la Communauté économique pour le développement de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à dissoudre le Comité national pour le salut du peuple (Cnsp). Une structure mise en place le 19 août 2020 par les militaires après la chute du régime d’IBK.
Il y a de ces choses qu’on ne doit pas se faire dicter. Souvent le plus tard est nuisible. Pour le Président Bah N’Daw, il était aisé de dissoudre le Comité national pour le salut du peuple au lieu d’attendre que la Cedeao lui impose cet acte. L’on se rappelle que les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest ont rappelé les autorités de la transition à leurs engagements au cours du sommet. Il s’agit de respecter le contenu de la feuille de route et celui de la Charte de la transition.
Cette charte stipule que le Cnsp est dissout après la mise en place des organes de transition. Il n’a donc pas pu disparaître malgré l’installation des autorités de la transition. Bah N’Daw s’est-il buté à des difficultés pour le faire ? C’est la question que l’on se pose au regard du temps qu’il a mis avant de prendre sous la pression de la Cedeao le décret de la dissolution du Comité national pour le salut du peuple.
C’est à la faveur du 58ème sommet des chefs d’Etat de la Cedeao tenu le 23 janvier 2021 que le Président de la transition, Bah N’Daw et son vice-président, Hassimi Goïta ont réellement su que la dissolution de cette structure politico-militaire est une priorité des chefs d’Etat de la Cedeao.
Le plus choquant dans cette affaire est que Bah N’Daw et son vice-président n’ont même pas eu droit à la parole comme l’a voulu le protocole de la conférence. C’est dire que sur un ton sec la Cedeao a exigé la dislocation pure et simple du Cnsp dans le landernau politique et militaire de la république du Mali.
Est-ce le respect de la Charte était plus difficile pour les autorités du Mali ? Sinon il est incompréhensible que la décision de dissolution du Cnsp dure tout ce temps. Il vaut mieux faire les choses à temps que de se voir contraint. Avant d’aller à la visioconférence, il fallait évacuer cette dissolution pour afficher sa volonté d’entamer l’organisation des élections prochaines. La priorité des nouvelles autorités ne doit être que la bonne tenue des futures échéances afin de doter le Mali d’un Président, de députés et maires démocratiquement élus par le peuple.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte