Chronique satirique : Critères d’une nouvelle armée

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Après la guerre, il va falloir dissoudre l’armée malienne et reprendre le recrutement. Sur quelles bases ? Lisez…

 Si Soundjata, l’ancêtre, vivait encore, il aurait versé de chaudes larmes en voyant le triste état de l’armée malienne. Au moment où les colonels et généraux étrangers se déploient sur notre sol pour nous tirer des griffes des jihadistes, nos les nôtres sont nommés consuls, directeurs de ceci, chefs de cela, et patati et patata! Les moins nantis  deviennent hauts fonctionnaires de défense dans les ministères, n’ayant d’autre tâche que de se rouler les pouces à longueur de journée.  Grâce à Dieu, Iyad Ag Ghali, qui voulait écraser ce qui restait de l’armée, s’est fait tirer la barbe par les aviateurs et fantassins français. Du coup, les Maliens ont cru que la paix se profilait à l’horizon et que leur armée se remettrait au diapason. Mais voilà: le jour même où 70 formateurs européens débarquaient à Bamako pour transmettre leur noble art à nos soldats, ces derniers n’ont pas eu d’autre spectacle à leur montrer qu’un affrontement meurtrier entre bérets rouges et bérets verts. A mon avis, après tant de torts causés au bon peuple, l’actuelle armée malienne doit être purement et simplement dissoute par décret de la CEDEAO, puisque Dioncounda ne s’y risquerait pas. Un concours national devrait être organisé, sous supervision de l’ONU, pour mettre en place une nouvelle armée. Les critères suivants devront être rigoureusement observés:

– éliminer tout candidat qui ne peut parcourir 100 mètres en 11 secondes en terrain sablonneux;

– rejeter tout candidat ventripotent, joufflu ou fessu;

– refuser, avec un coup de botte au derrière, tout candidat alcoolique, fumeur ou drogué;

– renvoyer, avec cent coups de cravache, tout candidat qui parle mal le français, la langue du libérateur;

– si des candidats viennent au même rang, la préférence sera accordée à celui qui nourrit le plus de sympathie envers la France, pays libérateur;

– aucun soldat ne portera plus de béret, ni rouge, ni vert, ni bleu: tous les bérets seront remplacés par des casques, lesquels sont d’ailleurs à la fois utiles en cas d’accident de la circulation et en cas de chute d’une montagne du nord;

– aucun candidat ne sera sélectionné s’il ne peut survivre trois jours avec un kilo de cacahuètes séchées et un sachet d’eau de puits;

– nul ne sera nommé au grade de colonel avant d’avoir fait prisonnier au moins 20 jihadistes ou 30  indépendantistes;

– nul n’accédera au grade de général sans avoir servi 8 ans au nord du Mali et remporté au moins 10 batailles sur le terrain;

– s’il n’y a pas de bataille, les candidats au grade de colonel ou de général doivent pouvoir décrire, sans erreur, l’Adrar des Ifoghas, les Montagnes du Tighergar et l’emplacement des oasis du désert malien;

– en cas d’équivalence entre les candidats au grade de colonel ou de général, la préférence sera accordée à celui qui retient, de mémoire, le plus grand nombre de noms de jihadistes ainsi que les crimes qu’ils ont commis entre 2006 et 2013;

– les candidats sélectionnés à l’issue du concours seront testés au maniement du bâton. Ceux qui excelleront à manier le bâton seront exclus par égard à notre illustre  président de la transition et à certains journalistes, bastonnés par des inconnus;

– quiconque, parmi les candidats, aura des liens quelconques avec le MP22 ou la Copam sera exclu, par précaution démocratique.

 

Tiékorobani

 

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