L’histoire vient de frapper à nouveau dans notre pays le 22 mars dernier par le renversement d’un régime d’ATT et compagnie. Pour les putschistes il s’agit dans un premier temps de restaurer la dignité des maliens qui été gravement atteinte par des années de gestion, aussi, défendre l’intégrité du territoire national qui se trouve menacé.
Un retour de l’ordre Kaki mérité et souhaitable
En réalité, ce retour des militaires au pouvoir a été savamment orchestré par les dirigeants politico-militaires par leur gestion catastrophique des affaires de l’Etat. Cela se vérifie par certains maux dont le népotisme, la corruption à ciel ouvert, la gabegie (qui se caractérise par les détournements de deniers publics), le vol fragrant. Le courroux de nos hommes en tenue s’explique surtout par l’humiliation continue de l’Armée au profit de bandits armés qui ont eu le vent en poupe et rêvent même d’une partition du nord du pays. Les mauvaises conditions de vie et de travail des hommes de la grande muette, sont autant d’éléments qui ont précipité la chute du régime ATT et ses complices que votre journal n’a cessé de dénoncer.
Restaurer l’autorité de l’état
Comme j’ai à l’écrire récemment, un renversement du régime ATT, sera une aubaine de restaurer l’autorité de l’Etat qui avait pris un sérieux tout comme défendre l’intégrité du territoire national. Enfin, emmener la classe politique à peaufiner une nouvelle Constitution et un fichier électoral digne de ce nom. Ce défi ne saura être atteint, sans une synergie d’action de tous les acteurs.
Pas de chasse aux sorcières
Un coup d’état quelque soit sa forme est condamnable dans un pays démocratique comme le nôtre qui a été mis à une place à la quelle il n’était pas. Et pour cause, que comprendre dans un pays dit démocratique, où on brime des citoyens à cause de leur patriotisme, leur intégrité pour le respect de la chose publique ?
Que dire des comportements de ceux qui ont transformé notre pays en quelques années seulement de gestion, en plaque tournante de la drogue, de trafic de toute sorte au vu et au su de tous. Et même d’une classe politique désavouée par les électeurs qui sont déçus de leur défense de strapontins en lieu et place de la conquête du pouvoir ?
Que dire des pays voisins qui doutaient et se méfiaient de nos autorités dans leur volonté réelle de lutter contre le terrorisme ?
Je pense que le coup d’état du 22 mars est la bienvenue pour deux raisons fondamentales : – primo, elle a évité à notre pays une guerre civile devant conduire à une partition du Mali; secundo le chaos avec les conséquences que cela va créer.
Je pense qu’au lieu de condamner le retour « des Kakis » au pouvoir (qui n’est que la résultante d’un échec partant de nos politiques), nous devons les aider à remettre le Mali sur les rails pour enfin redonner le pouvoir à un Président démocratiquement élu.
Il s’agit avant tout cela, de réussir à restaurer l’autorité de l’Etat; l’adoption d’une nouvelle Constitution digne de ce nom et préparer des élections présidentielles, législatives et Communales.
En un mot, remettre les compteurs à zéro.
Et nos compatriotes épris de paix, de justice et surtout, avides de démocratie véritable, tirent un ouf de soulagement avec l’arrivée du CNRDR puisque trop, c’est trop !
La cascade de soutien de partis politiques, d’associations, des religieux et autres anciens dignitaires du régime ATT et non les moindres, sont autant de signes qui attestent la bienvenue du CNRDR. Et au bon moment.
Bokari Dicko
Nouvelle sur att ci-dessous :
Mali: le président malien en lieu sûr, possibles tractations en cours
PARIS – La France a eu un contact téléphonique lundi avec le président malien Amadou Toumani Touré (ATT), qui l’a rassurée sur son sort, a-t-on appris mardi auprès du ministère des Affaires étrangères, alors que des tractations avec les mutins pourraient être en cours à son sujet.
L’ambassadeur de France Christian Rouyer a pu s’entretenir par téléphone avec le président ATT, qui l’a rassuré sur son sort, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère Bernard Valero, en refusant tout commentaire sur le lieu où se trouverait le président, victime d’un putsch mercredi dernier.
Cet entretien a eu lieu lundi et le président Amadou Toumani Touré a également rassuré le diplomate sur le sort de ses proches, a ajouté Bernard Valero.
Selon une source proche du dossier, Amadou Toumani Touré a expliqué à son interlocuteur être parti miraculeusement du palais présidentiel avec sa famille alors que le bâtiment était attaqué.
Il a dit être en bonne santé, en sûreté, et a remercié la France pour son action diplomatique, a-t-on ajouté de même source.
Ce contact avec le président malien, le premier obtenu par l’ancienne puissance coloniale et, semble-t-il, par un pays étranger, pourrait être suivi d’autres entretiens. Il est joignable, il peut nous joindre, indique-t-on désormais à Paris.
Le lieu de résidence du président reste secret. Il est vraisemblablement protégé par des militaires loyalistes mais ne serait pas du tout dans une optique de préparer une contre-offensive comme l’ont affirmé jeudi dernier certains membres de son entourage, selon les sources contactées par l’AFP.
La junte a assuré qu’il va très bien et affirmé qu’il était en sécurité, mais sans dire où il se trouve.
Dimanche, le ministre de la Coopération Henri de Raincourt avait indiqué que, pour la France, Amadou Toumani Touré restait le président du Mali car rien n’est stabilisé.
Il avait aussi vivement nié que Paris l’ait lâché en raison de son manque de vigueur à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient au Sahel six otages français, une critique entendue à Paris depuis plusieurs mois.
Henri de Raincourt avait aussi souligné que, pour la France, il n’y a aucun problème pour organiser des élections et ajouté que la Constitution malienne prévoit qu’en cas d’empêchement du chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim et permette un scrutin présidentiel.
Des contacts avec Amadou Toumani Touré comme avec les mutins, représentés mardi à Abidjan dans un sommet extraordinaire des chefs d’Etat ouest-africains, pourraient permettre une sortie de crise selon ce schéma, selon des spécialistes de la région.
En ce début de semaine, la France insiste beaucoup pour que les mutins rentrent dans leurs casernes. Le coup d’Etat est le fait d’une bande minoritaire qui a été elle-même surprise de sa réussite, commente-t-on à Paris.
Aujourd’hui, c’est le blocage absurde avec le reste de l’armée qui n’a pas suivi les mutins et les Touareg qui progressent dans leur conquête du terrain dans le nord du pays, ajoute-t-on de même source, en prédisant au final un accord donnant-donnant pour que chacun sorte de la crise la tête haute.
source de:
http://www.romandie.com/news/n/_Mali_le_president_malien_en_lieu_sur_possibles_tractations_en_cours39270320121807.asp?
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