Chasse aux sorcières à Bamako : Selon que vous soyez anti-putschistes et étrangers ?

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Depuis les affrontements de la semaine dernière entre militaires au cours desquels des mercenaires  de plusieurs nationalités auraient été arrêtés, c’est désormais une véritable chasse aux sorcières. Les militaires  favorables à la junte procèdent actuellement à la fouille des hôtels, grands bâtiments de la capitale à la recherche de mercenaires  infiltrés à la population. Et les ressortissants étrangers en font les frais. Ils sont épinglés dans les hôtels et autres résidences voire même dans les rues. Sont également assimilés à des mercenaires, tous maliens indésirables ou opposés à la junte.

L’exemple frappant est celui commis dans un prestigieux hôtel à l’ACI 2000où les militaires ont fait irruption  arrêtant des ressortissants d’Afrique Centrale qui étaient pour la plupart des operateurs minier en séjour dans la capitale.   Ces militaires  sont en train de ratisser la ville à la recherche de mercenaires qui se cachent au milieu des Bamakois.

Des mercenaires, il en existe certainement, mais la chasse telle que menée ne peut conduire qu’au désastre. Et pour cause : Tous les étrangers ne sont pas des mercenaires. La chasse touche, hélas, mêmes des Maliens opposés à la junte comme si tout opposant était forcément apatride.  On soupçonne de ce fait la junte de vouloir régler ses comptes. C’est dire que la réconciliation n’est pas pour demain.

Signalons que c’est le Lundi soir, que des “bérets rouges” de la Garde présidentielle restés fidèles à ATT se sont soulevés pour tenter de s’emparer de l’ORTM et de certains points névralgique de la capitale. Ils se sont heurtés à une résistance farouche des “bérets verts” pro- Sanogo. Ces affrontements ont fait  plus de 27 morts  et  des  blessés dont plusieurs civils.

Suite  à la rencontre des Chefs d’Etat de la CDEAO Mardi, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, qui avait annoncé son intention d’envoyer une force régionale de 3.000 hommes ou plus pour aider au retour à l’ordre constitutionnel, s’est dégonflée et a laissé soin aux autorités de Bamako de faire la demande. Les chefs d’Etat de la CDEAO doivent se réunir jeudi prochain à Dakar pour évoquer la situation au Mali ainsi qu’en Guinée-Bissau.

Aussi  cinq membres de la junte  se sont rendus au Burkina Faso pour rencontrer le président Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne.

Notre pays a besoin aujourd’hui de paix et cette paix ne saurait être obtenue sans sacrifice. Mais quel sacrifice ?

T.Coulibaly

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