Cela est avéré et absolument incontestable : le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) n’est ni plus, ni moins qu’un instrument de leurre au service exclusif de l’Algérie au détriment des autres pays membres qui servent soit de complice (la Mauritanie), soit de victime secondaire (le Niger) ou carrément de cible visée (le Mali). Cet organisme, sous l’impulsion et l’influence de l’Algérie, a sciemment contourné ses missions et participé activement à la déstabilisation du Mali, en pure connaissance de cause. Tels que le démontrent des faits, des actes posés et moult interrogations concernant le voisin du nord. Si aujourd’hui, les autorités maliennes, à l’instar du ministre de la défense et des anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, pensent que le Cemoc peut jouer un rôle important dans la pacification du Sahel, l’on se demande « de qui se moque-t-on ? ».
La semaine dernière, Bamako a abrité la réunion du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) qui regroupe l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Selon les organisateurs, cette rencontre vise à redynamiser le Cemoc afin qu’il soit plus opérationnel dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région, une zone qui connait une crise sécuritaire sans précèdent.
Créée en août 2009, cette structure a été opérationnelle en 2010 avec sa mise en place officielle le 21 avril de cette année-là, à Tamanrasset, en Algérie.
Ses initiateurs lui ont assigné pour mission de suivre, analyser et coordonner les actions dans la zone opérationnelle définie par ses membres ; de mener des opérations de recherche, de localisation et de destruction des groupes terroristes et leurs connexions par l’emploi des forces et moyens mis sous contrôle opérationnel; et d’assurer le suivi de l’évolution de la situation sécuritaire dans la zone d’intérêt commun.
Pourtant, à partir de fin 2011, le Mali a fait l’objet d’une déstabilisation dans laquelle certains pays membres du Cemoc ont activement contribué. En effet, la Mauritanie et l’Algérie ont été complices de groupes armés qui ont œuvré à la déstabilisation de notre pays. C’est un fait connu. Or, depuis avril 2011, le Mali a tiré la sonnette d’alarme au cours de la réunion du Cemoc tenue à Bamako, en soulignant clairement les risques d’une stabilisation dans le Sahel en raison de l’implosion de la Libye. L’Algérie était présente à cette réunion. Et la suite des événements et même du fonctionnement du Cemoc prouvent suffisamment qu’en réalité, ce Conseil s’est avéré être un instrument de propagande des Algériens qui voulaient avoir sous leur influence les autres pays de la sous-région. Pour preuve : Où était le Cemoc quand des milliers de soldats et mercenaires quittaient la Libye pour rejoindre le nord du Mali, en traversant l’Algérie, avec armes et bagages ? Où était le Cemoc lorsque le Mali faisait face à une agression de la coalition constituée par des rebelles, des narcotrafiquants et des djihadistes ? Qu’a fait le Cemoc quand le nord du Mali était occupé par ces mêmes groupes ? Où était ce Comité quand le régime de Nouakchott offrait gite et couvercle aux rebelles du Mnla ? Qu’a-t-il fait pour déjouer le complot international contre le Mali ? Autant d’interrogations, sans réponses, qui accablent un organe chargé ( ?) de la « destruction des groupes terroristes et leurs connexions… ».
Sékou Tamboura