Camp de Kati : Les victimes de la mutinerie du 30 septembre brisent le silence

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Entrée du camp militaire de Kati, près de Bamako, Mali, le 3 octobre 2013. AFP

La mutinerie déclenchée contre l’ex-chef de la junte militaire, Amadou Aya Sanogo, par ses frères d’armes tourne n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Epouses, mères et frère de 8 militaires disparus se sont réunis au sein du Collectif des victimes de la mutinerie du 30 septembre 2013 et demandent que l’Etat leur dise au moins la vérité sur ce qui est advenu de leurs proches. Leur pire crainte, l’abandon des poursuites judiciaires contre les bourreaux.

«Dramane était chef du poste de commandement du quartier général du CNRDRE. Après avoir eu sa décision d’aller à la retraite en décembre 2013, il continuait toujours à aller travailler avec le Général SANOGO. Le vendredi 4 octobre 2013 aux environs de 19 heures, il a reçu un appel de ce dernier qui lui demandait de venir. Etant sans nouvelles, nous avons entrepris des recherches en vain », a expliqué Omou Diarra, épouse d’une des victimes.

Le mari de Oumou Diarra avait disparu dans la mouvance de la mutinerie du 30 septembre. Cette mutinerie a occasionné des tueries et des cas de disparitions, mais jusqu’à présent, plusieurs personnes n’arrivent pas à savoir où se trouvent réellement leurs parents disparus. En effet, certains n’arrivent pas à faire le deuil.

Mais le mardi 8 octobre 2013 dans la matinée, le corps du mari de Oumou Diarra a été retrouvé au Centre de santé de référence de Kati suite à un communiqué de la radio Belekan de Kati. « Il a été exécuté au domicile de Sanogo le soir (20heures) de sa disparition et son corps avait été transporté dans un premier temps à la sécurité d’Etat avant d’être déposé de force sous le nom de Amadou Mandjo Doumbia à la morgue du Centre de santé de référence de Kati par une équipe composée du capitaine Christophe Dembélé, du lieutenant Oumar Diarra, de l’Adjudant Chef Fousseïni DIARRA et un certain TOGO », a-t-elle poursuivi.

Selon cette épouse désorientée, les militaires de l’opération « SANYA » avaient croisé cette équipe au niveau de Lampanikoro devant la messe des officiers du camp de Kati. La moto de Dramane (Djakarta couleur verte claire) a été retrouvée sur un goudron non loin du domicile de Sanogo le surlendemain de la découverte du corps. « Après le scanner à la clinique Pasteur, Dramane a été inhumé sans aucune cérémonie militaire le vendredi 11 octobre au cimetière de Banankoro à quelques kilomètres de Senou. Le scanner a révélé qu’il a reçu des coups mortels au cou à l’aide d’une barre », a révélé Oumou Diarra, épouse de l’Adjudant Chef Dramane SISSOKO.

Selon les membres de ce collectif, les bérets rouges ne sont les seuls victimes de l’ex-chef de la junte militaire, Amadou Haya Sanogo. Il y a aussi, des bérets verts. Pour preuve, précisent-ils, 8 bérets verts ont été soit tués, soit disparus. Ces huit militaires sont : le Colonel Youssouf Traoré, le soldat Lassine Keïta dit Rougeot, le sergent chef Ibrahim H dit Gandakoye Mohamed, le sergent chef Ismaïl Keïta, le soldat de 2ème classe Neguè Tènè Konaré, le sergent chef Siaka Sibiri Sangaré, le sergent chef Ibrahim Doumbia et l’adjudant chef Dramane Sissoko.

 «Nous voulons que la situation soit clarifiée »

Depuis ces évènements, Hawa Haïdara est sans nouvelle de son fils, le soldat de 2ème classe Negue Tene KONARE. «Mon fils était le chauffeur du colonel Yousouf Traoré. Le 30 septembre 2013, ne voyant pas mon fils rentrer, j’ai demandé de ses nouvelles aux autres membres de la famille qui m’ont dit qu’il est chez le colonel. Je suis allée au domicile du Colonel où on m’a appris que mon fils était parti avec le colonel chez le Général Sanogo et que c’est Fousseyni Diarra qui était venus les chercher », a déclaré la vielle dame visiblement affectée.

Un autre cas de disparition non élucidée de la même époque est rapporté par Salimata Pléa, épouse du Sergent Chef Siaka Sibiri SANGARE. « Le 3 octobre 2013, vers 14 heures, Siaka a été appelé par Fousseïni DIARRA alors qu’il était avec un de ses amis à la maison. Il est donc parti pour répondre à l’appel de Fousseïni. Ne le voyant pas revenir, son ami a tenté de le joindre vers 16-17 heures sans succès. Siaka rappelle quelques instants plus tard son ami pour lui confier qu’il se rend chez le Général SANOGO. Depuis, je suis resté sans nouvelles », a dit Salimata Plea.

Abdoulaye dit Tiémoko CAMARA, frère du Colonel Youssouf TRAORE, explique aussi la disparition de son frère qui par la suite a été retrouvé mort dans un puits. « Le 30 septembre 2013 dans la soirée, Youssouf a été contacté pour intervenir en tant que médiateur dans le conflit opposant les mutins au Général SANOGO. Les militaires qui sont venus le chercher à la maison était au nombre de trois, dont l’Adjudant Chef Fousseyni DIARRA. Youssouf les a suivis en compagnie de son chauffeur le Sergent Chef Ismaïla KEITA et du soldat Neguè Tenè KONARE, chauffeur de son épouse. Ils montent tous les trois à bord du véhicule V8 Toyota de couleur grise avec des vitres teintées noires, immatriculée AE1868, véhicule de fonction du Colonel TRAORE », a-t-il déclaré. « Nul n’a le droit d’ôter la vie d’une autre personne», déclarent les victimes.

Aux dires des membres du collectif, le corps sans vie de Lassine Keïta dit Rougeot a été retrouvé attachés par des cordes. Selon les membres du collectif, depuis la disparition de leurs parents, ils n’ont reçu la visite d’aucune autorité militaire. Pire, le salaire des victimes avait été coupé à deux reprises avant d’être rétablis.

D’autres, dont Mme Sissoko Oumou Diarra, ont été priés de quitter le logement du camp militaire. Désemparé par l’événement, le collectif des victimes de la mutinerie du 30 septembre 2013 avec l’accompagnement de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) a introduit une plainte le 30 novembre 2013 au niveau du tribunal de la commune III du district de Bamako afin que les responsabilités soient situées et que justice soit rendue.

Mais jusqu’à présent, la justice traine à trancher cette affaire que d’aucun qualifierait d’ « affaire classée et carrément placée aux oubliettes ». Ils exigent la vérité sur la disparition de leurs parents. « Nous voulons que la situation soit clarifiée, que les responsabilités soient situées, qu’on nous donne la véracité sur cette affaire », a déclaré Abdoulaye dit Tiémoko CAMARA. S’agissant de la loi d’entente nationale évoquée par le président de la République, les membres du collectif ont fait savoir que la paix ne pourra pas se faire sans l’éclaircissement sur cette affaire.

Aguibou Sogodogo

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7 COMMENTAIRES

  1. Un pauvre soldat SANOGO qui profite de la mort de l’armée malienne mise en agonie sous les règnes de Alpha Oumar KONARE et du faux général ATT pour se proclamer empereur et commencer à assassiner les gens. Qu’il réponde de ses actes.

    Un IBK assoiffé du pouvoir, promet à ces assassins de Kati lors de la campagne électorale, toute liberté. S’il les libère sans jugement par la pression des marabouts, alors il ouvre le chemin de l’incertitude au Mali, que Dieu nous en préserve!!!!

    • on va arreter tous les responsables maliens et les mettre ds le désert. vous oubliez que le pouvoir est une suite arithmétique. ne bala.e bala.awn bala. c qui?

  2. Et avec tout ça, le Chérif de Nioro voudrait que ces criminels soient mis en liberté. Il a raison, puisque ce sont les Sanogo qui ont fait grimper sa côte à ce marabout complice de la junte et de IBK. Depuis quelques temps, comme Dieu ne dort pas, c’est la rupture entre IBK et son protecteur de marabout ainsi qu’avec les Moussa Sinko qui ont fini par démissionner. Il ne s’agit plus seulement de bérets rouges, il y’a aussi des bérets verts. Sanogo et ses amis ont trop tués. Alors, ce pédé de Moussa Sinko démissionne parce que leur complice de président refuse de s’immiscer dans les affaires de la justice, et il veut nous faire croire que c’est à cause de la mal gouvernance. Vraiment, les Maliens ont la mémoire courte. Beaucoup sont allés soutenir ce minable général criminel de pacotille en oubliant perfidement les vraies raisons de sa démission. Sinko s’est mis contre IBK parce que celui-ci a dit, qu’il ne pouvait libérer les Sanogo qu’après condamnation en leur faisant bénéficier de la grâce présidentielle. Chose que les Moussa Sinko ne veulent pas. Ils veulent que IBK les libère sans condition en écartant le problème des nombreuses victimes, comme s’il s’agissait de simples moutons. Sanogo va crever en prison où il sera rejoint par cet enfoiré de Sinko qui se croit déjà à l’abris de poursuites. Ce pays est devenu du n’importe quoi entre les mains de cette bande de criminels qui ont pour complice IBK. N’est-il pas allé se mettre à plat ventre devant Sanogo, prenant ses pieds pour le supplier de l’aider à prendre le pouvoir qu’il leur rétrocéderait après un mandat. IBK doit être poursuivit au même titre que les Sanogo pour coup d’état contre la démocratie Malienne, une des meilleures sur le continent car, c’est grâce à ce coup d’état qu’il est enfin arrivé au pouvoir. L’union sacrée des malfaiteurs ne dure jamais, car ils finissent toujours par se trahir. Entre le Chérif de Nioro, IBK et la junte, la rupture est désormais consommée. Les langues commencent à se délier. Les Maliens ne tarderont pas à connaitre toute la vérité sur les complicités entre les participants au coup d’état contre ATT. Nul ne doit plus être étonné que le Mali se retrouve dans une situation aussi dramatique que celle que nous vivons. Pour arriver au pouvoir, IBK a accepté toutes les bassesses jusqu’à celles qui l’ont amené à se coucher sous les pieds du maudit capitaine pour implorer son aide. Quelle honte et quelle manque de dignité! Et, c’est un faux type comme lui, qui dit de Tiébilé Dramé, qu’il est un petit monsieur. Maintenant, on sait qui est le petit monsieur. Et dire, que ce sont des minables personnages comme ceux-ci qui dirigent le Mali. Comment voulez-vous, que le Mali soit en paix avec des vauriens comme ceux-là à sa tête? Le prochain pouvoir devra sévir contre ces enfoirés de bande de criminels. Les Maliens doivent savoir maintenant, que IBK est un salopard de complice des gens qui ont freiné l’avancée démocratique de notre pays.

  3. « Selon le collectif, les Bérets Rouges ne sont pas les seules victimes de l’ex chef de la junte Amadou KAYA SANOGO »

    Bien sûr que non ! Les Bérets Rouges sont loin d’être les seules victimes de cette bande de drogués. Pour preuve, ils n’ont pas été arrêtés pour avoir tué les Bérets Rouges. Après ce forfait, comme pour les protéger, ils ont tous été bombardés Général. C’est après cet autre crime odieux qu’ils ont été mis aux arrêts mais voilà: ces assassins ont servi la cause de certains religieux, ils leurs ont donné une bonne partie des sommes volées dans les Douanes et le Trésor public. L’argent n’ayant pas d’odeur, les hommes de Dieu ont empoché le pognon en échange de bâton magique et de têtes de crocodiles sensés les protéger contre la justice et la rébellion du Nord. Oubliant ce que l’islam dont ils se réclament dit de faire à un assassins, ils luttent pour que leurs pourvoyeurs d’argent bénéficient d’une impunité totale. Par peur de la Mafia religieuse, la Mafia au pouvoir aussi a sorti l’histoire des Bérets Rouges pour éclipser l’affaire qui les a amené en taule.

    Les parents des victimes doivent sortir et battre le pavé pour demander justice sinon on va tout faire pour vos enfants soient oubliés au nom d’une entente nationale. Pas besoin de vous dire que les religieux qui sont les plus grands avocats de ces tueurs sont des malhonnêtes qui se fichent de Dieu et de la morale, ils jurent par le gain, fut-il de l’argent volé devant eux !! 😎😎

    • C’est decevant tous ceux la. Il faut une justice oui…
      Mais je pense qu’il faudra que tous nos corps d’armee sont assis a table, avec serenite et sincerite, avec tous les representants de familles de victimes pour discuter, apaiser, trouver une entente, faire des compromis et de penser a rebatir Une Armee et Republicaine pour de BON. Sinon plus jamais l’armee ne sera rassemblee en ENTIER et cela est tres grave pour un pays…
      Les coups d’état se sont succedes dans notre pays a plusieurs reprises et helas les assassinats, disparitions etc…en font parties et c’est comme cela partout ailleurs. J’ai assez confiance en notre armee en general mais c’est a Notre Armee de Redorer Son Blason aujourd’hui car elle a ete desarmee, delaissee, demunie et divisee partout les regimes passes sur par les super-hyper vampires AOK, ATT et IBK le 3eme super-hyper vampire etait qui sous les precedants??? Je crois PM et President de notre A.N houbien??? Donc tous ceux se sont passes sous leurs yeux et c’est lui ladji boura wolo kabakoh qui nous dit qu’il va redorer l’armee NONNNNNN il ment. C;est Seulement l’armee a elle Seule qui pourra REDORER SON PROPRE BLASON, avec des appuis sociaux, politiques et de partenaires.
      A suivre….

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