Bérets rouges – Bérets verts : Le peuple Malien en a marre

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Au moment où le Mali grâce au soutien des militaires de plusieurs pays est en guerre contre le terrorisme au nord, le vendredi 08 février 2013, le corps de bérets verts et celui de bérets rouges se sont encore affrontés au 33è régiment des Commandos parachutistes à Djicoroni. En plus des troubles à l’ordre public, le bilan officiel faisait état d’un mort et de nombreux blessés.

Le vendredi 08 février 2013 a été une autre journée de panique pour les habitants de la capitale du Mali à cause d’échange des tirs fratricides entre bérets verts et bérets rouges. D’abord, rappelons que tout est lié aux bérets rouges dont est issu le président Amadou Toumani Touré (ATT) qui fut renversé le 22 mars 2012 par les bérets verts. Fidèles à leur mentor, les bérets rouges ont tenté du 30 avril au 1er mai 2012 un contre coup d’état qui a échoué faisant de nombreux morts et blessés aussi bien dans le rang des différents corps (bérets verts, bérets rouges, gendarmes, gardes et policiers) tout comme du côté de la population. Cependant, des sources concordent à dire que le plus grand nombre de perte aurait été constaté dans les rangs des bérets rouges. Vrai ou faux ? Cela n’a aucune importance.

Ce qui importe c’est que depuis cette période la tension à caractère de règlement de compte ne cesse de monter au sein de l’armée malienne. Le climat s’est détérioré de façon inquiétante quand certains bérets rouges ont refusé de se redéployer dans d’autres corps. En conséquence, au début de la semaine dernière, le Chef d’état major général des Armées, Ibrahima Dahirou Dembélé, a multiplié des avertissements.

À ses dires, les bérets rouges dont le régiment n’a pas été dissout doivent rejoindre leur poste respectif d’affectation et se battre contre les terroristes aux côtés de leurs autres frères d’armes. Mr Dembélé a également laissé entendre qu’on ne doit pas entrer dans une base militaire sans l’aval des autorités. Or, apparemment les bérets rouges (les Commandos de Djicoroni para) entendent occuper et protéger le 33è régiment, leur camp, qui constituerait un symbole de leur fierté.

Ainsi, certains d’entre eux saisissent d’une mauvaise oreille les propos d’Ibrahima Dahirou Dembélé. À preuve, un incident s’est produit le 30 janvier 2013 lorsque les bérets verts ont voulu repeindre le panneau du camp des parachutistes en effaçant les inscriptions. Les épouses des bérets rouges s’y sont opposées. Le 08 février 2013, un important groupe de militaires composés de bérets verts, d’éléments de la garde nationale et de la gendarmerie se sont rendus dans la matinée au camp de Djicoroni Para. Selon certaines sources, c’était pour discuter. Mais la situation a vite dégénéré il aurait eu sur place un mort et plusieurs blessés.

Quelle honte ?

Cet autre incident intervient au moment où le Mali tente de vernir son image ternie par cette même armée à cause de l’occupation l’année dernière des régions du nord. Quelle honte? Notre armée s’entredéchire alors que les militaires français, sénégalais, nigérians et tchadiens enregistrent à Tessalit et Aguelhok une nouvelle victoire sur les islamo-terroristes. Aussi, des cadres militaires envoyés par l’Union Européenne sont arrivés à Bamako pour la restructuration et la formation de l’armée malienne fortement critiquée à tort ou à raison. La même journée, on a parlé d’attentat du MUJAO à Gao et du MNLA qui ne cesse de se positionner pour occuper Kidal et Ménaka.

Le peuple Malien en a marre !

La population civile a trop souffert de voir les soldats en train d’échanger des tirs à Bamako. Il y a plus d’un an, le Mali est dans le gouffre imputable aux effets de la crise sécuritaire, politique et économique. Il veut maintenant la paix et cela passe par la libération totale du territoire national qui est la priorité des priorités. Nos soldats doivent apporter la sécurité et la quiétude au sain de la population et non la panique et la désolation, comme on le voit actuellement.

Aucun des deux camps (bérets rouges ou bérets verts) encore moins un seul malien ne sortira gagnant de cette guerre fratricide. Surtout en ce moment où toute la planète a les yeux braqués sur le Mali. Les autorités miliaires doivent rapidement revoir leur capacité de commandement afin de trouver une solution définitive à ce problème très sensible.

Dans une adresse à la nation sur le sujet, le président par intérim Dioncounda Traoré, s’est dit  attristé par l’événement. Il a demandé pardon à la France et aux autres pays présents à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme. Il n’a pas caché le caractère humiliant de cet affrontement fratricide. Affirmant : «qu’il aurait préféré s’adresser à nos militaires pour féliciter l’action dont ils mènent au nord et des victoires remportées contre les terroristes. Le professeur Dioncounda Traoré a aussi annoncé que le Premier ministre rencontrera les autorités militaires et responsables des deux protagonistes pour des pourparlers. Cela a-t-il été fait? Si oui, pour quel résultat?

Issa Santara

 

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